L’Argentine obtient 42 milliards de dollars des institutions financières internationales

Capture d’image télévisuelle, où Javier Milei entouré de quatre ministres annonce à la nation l’accord négocié avec le FMI, depuis le palais présidentiel, à Buenos Aires, le 11 avril 2025. – / AFP

L’Argentine a obtenu, vendredi 11 avril, un ballon d’oxygène de la part du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM) et de la Banque interaméricaine de développement (BID), avec pas moins de 42 milliards de dollars au total (37 milliards d’euros), un soutien présenté par la Banque mondiale comme un « important vote de confiance » envers le gouvernement.

Le prêt du FMI était attendu et s’élève à 20 milliards de dollars comme annoncé un peu plus tôt dans la soirée par le ministre argentin de l’économie, Luis Caputo. Validé par le conseil d’administration du Fonds, il prévoit le déboursement immédiat d’une première tranche inédite de 12 milliards de dollars, alors qu’une deuxième, de deux milliards, se profile d’ores et déjà pour juin prochain.

C’est la « reconnaissance des impressionnants progrès réalisés dans la stabilisation de l’économie » argentine et un « vote de confiance dans la détermination du gouvernement à poursuivre les réformes », a déclaré, sur X, la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva. L’économie argentine croîtra « comme jamais auparavant », s’est félicité dans la foulée de l’annonce le président argentin, Javier Milei.

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La surprise est venue en revanche de la BM, qui a annoncé dans le même temps une aide de 12 milliards de dollars au pays andin, afin de « soutenir les réformes qui continuent d’attirer le secteur privé et renforcer les mesures mises en place pour promouvoir les créations d’emploi ». Quant à la BID, elle devrait accorder jusqu’à 10 milliards de dollars sur trois ans au gouvernement argentin, après validation par son conseil d’administration.

En outre, la Banque centrale (BCRA) a annoncé en fin de journée la mise en place d’un taux de change flottant pour le peso argentin face au dollar, dans un premier temps entre 1 000 et 1 400 pesos par dollar − une bande « dont les limites seront élargies au rythme de 1 % par mois », a précisé la BCRA. De plus, la limite d’accès à 200 dollars par mois par personne sera levée : un changement crucial pour la vie quotidienne des Argentins qui, par méfiance historique pour leur propre devise pensent, calculent et thésaurisent en dollar.

De nouveau l’accès au dollar

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L’accord avec le FMI va permettre, « à partir de lundi, d’en finir avec le contrôle des changes, qui a fait tant de mal et, depuis sa mise en place, en 2019, affecte le fonctionnement normal de l’économie », a ajouté le ministre, dont les équipes étaient, depuis novembre, en négociation avec le FMI sur l’accord.

Cette injection d’argent frais est considérée comme cruciale par le gouvernement pour reconstituer les réserves de la Banque centrale et « exterminer l’inflation » durablement, selon les mots de Javier Milei.

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En mars, l’inflation argentine s’est établie à 3,7 %, un regain sensible par rapport aux six mois précédents. Mais qui ne dément pas une tendance à la désinflation depuis plus d’un an. En interannuel, elle est actuellement de 55,9 % sur douze mois, contre 211 % fin 2023, au début de la présidence Milei et des premières mesures choc d’austérité, dont une forte dévaluation de plus de 52 % du peso.

Retrouvez tous les articles de la série « Argentine, un an de Milei »

« Besoin comme de l’air »

« Milei a besoin de cet accord comme de l’air », a analysé, pour l’Agence France-Presse, Belen Amadeo, politologue à l’université de Buenos Aires. « Il en a besoin pour valider sa proposition économique, se donner plus de marge de manœuvre car, si l’instabilité s’installe et l’inflation augmente, l’insécurité gagne la population qui se réfugie instantanément vers le dollar. »

Avec ces fonds, le gouvernement espère une stabilisation financière et in fine, relancer la croissance, à ce jour pièce manquante dans la stratégie Milei, après une année 2024 en récession (– 1,8 %), contrecoup de l’austérité budgétaire à fort coût social de sa première année de présidence. Début 2024, la pauvreté avait bondi à 52,9 %, avant de reculer à 38 % au second semestre, soit à peu près le niveau d’avant la présidence Milei (41,7 %).

Le nouveau prêt est rien moins que le vingt-troisième accord de financement du FMI, sous diverses formes, avec l’Argentine depuis l’adhésion de celle-ci en 1956. Symbole de l’endettement chronique et du risque récurrent d’insolvabilité du pays, devenu au fil des ans le principal débiteur du Fonds, devant l’Ukraine.

En 2018, l’Argentine avait obtenu un prêt massif de 44 milliards de dollars du Fonds, montant dont le pays doit encore rembourser la majeure partie et, pour lequel, le gouvernement péroniste (centre gauche) précédant Javier Milei avait − déjà − négocié un refinancement en 2022.

Le Monde avec AFP

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« Ils vont toujours mal »: comment les victimes de l’accident causé par Pierre Palmade se reconstruisent

Mourad Battikh, l’avocat des victimes de l’accident de la route provoqué par Pierre Palmade en février 2023, a partagé sur BFMTV ce mardi la difficile reconstruction de cette famille.

Pierre Palmade va sortir de prison. Condamné à cinq ans de prison dont deux ferme par le tribunal correctionnel de Melun, le comédien va bénéficier d’un aménagement de peine et d’une libération sous bracelet électronique.

Pierre Palmade aura donc passé quatre mois et six jours en prison, pour avoir provoqué une violente collision en Seine-et-Marne en février 2023, alors qu’il roulait sous l’emprise de stupéfiants. L’accident avait fait trois blessés graves. Selon leur avocat Mourad Battikh, les victimes « vont toujours mal, même s’ils vont mieux ».

« Son visage n’est plus tout à fait le même qu’avant »

« Le temps aide à réparer beaucoup de choses », a-t-il précisé sur notre antenne. « Il aide à réparer le corps de Yuksel et l’aspect psychologique de la passagère. Ils vont mieux qu’hier et j’espère que demain ils iront mieux qu’aujourd’hui », a détaillé Mourad Battikh, avocat des victimes de Pierre Palmade.

Ce dernier a indiqué que le conducteur n’est pas en capacité aujourd’hui de reprendre un travail.

« C’est aujourd’hui impossible pour lui. Il a des séquelles et il aura des séquelles à vie sur les hanches, l’épaule, les fonctionnements basiques », a-t-il poursuivi.

« Il travaillait dans le BTP, il se levait tôt le matin et rentrait tard le soir (…) Son outil de travail, c’était son corps, aujourd’hui, c’est évident qu’il ne pourra plus reprendre le boulot tel qu’il était avant l’accident », déplore-t-il sur BFMTV.

Son fils, lui, « a repris le chemin de l’école ». « Il est toujours très affecté psychologiquement. Son visage n’est plus tout à fait le même qu’avant », décrit Mourad Battikh.

Concernant la passagère, qui a perdu le bébé qu’elle portait lors de l’accident, elle a accouché d’un autre enfant depuis. « J’aimerais vous dire qu’elle est heureuse, qu’elle est épanouie et a tourné la page, mais c’est beaucoup plus compliqué que ça », a ajouté l’avocat.

Pierre Palmade quittera sa cellule ce mercredi matin, mais devra se plier à plusieurs obligations. Il restera détenu à son domicile avec une surveillance électronique et il devra respecter des horaires de sorties.

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« C’est jour et nuit d’être maire »: lassés, des édiles provençaux ne se représenteront pas aux municipales de 2026

À un an des élections municipales, certains édiles ont déjà pris leur décision: ils ne se représenteront pas pour un autre mandat. En cause notamment, la lourdeur administrative ainsi que l’insécurité croissante qui entoure leur fonction.

« On ne va pas se cacher qu’il est de plus en plus difficile d’être maire aujourd’hui. » Comme Michel Amiel, maire (Divers centre) des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), un édile sur quatre ne se représentera pas pour l’élection municipale de 2026.

C’est le résultat alarmant d’une enquête réalisée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po. Les causes avancées sont notamment, la lourdeur administrative et l’insécurité croissante qui entoure leur fonction.

Celui qui est toujours maire des Pennes-Mirabeau avance des « contraintes à la fois administratives et financières ».

« C’est jour et nuit d’être maire »

À 71 ans, et après quatre mandats, il avance une décision personnelle. « Il y aura quand même un petit pincement au cœur », note Michel Amiel.

« C’est jour et nuit d’être maire, tout le temps sur le terrain, et pas seulement. Surtout pour une ville qui a quand même une certaine importance, où on est quand même obligé de rentrer dans les dossiers », explique l’élu.

Et d’ajouter: « Contrairement à ce que disent certains, être maire ce n’est pas que serrer des paluches. »

Selon l’enquête du Cevipof, si 28,2% des maires ne veulent pas se représenter pour un autre mandat, ils sont 30,1% à ne pas avoir encore pris leur décision. Pour le reste, ils entendent passer outre la difficulté des tâches de leur fonction.

Dans le Vaucluse, le maire de Lauris sera candidat à sa réélection, et ce, malgré les difficultés. Dans sa commune de 4.000 habitants, construire des logements s’avère compliqué.

« Je pense à arrêter tous les jours »

« À l’époque, avant le barrage de Serre-Ponçon, l’eau arrivait jusqu’aux falaises qui sont au pied du village. Toujours est-il que pour l’heure, c’est toujours interdit de construire, c’est la plaine, il y a un risque d’inondation », explique André Rousset, maire (SE) de Lauris.

Il avoue que le choix de sa candidature n’a pas été facile. « J’ai longtemps hésité, parce que ça a fait des problèmes aussi à la maison. Je pense à arrêter tous les jours. Quand je vois des situations impossibles, j’y pense tous les jours, mais je continue, c’est plus fort que moi », détaille-t-il.

Dans les Bouches-du-Rhône, au moins quatre édiles ont démissionné avant la fin de leur mandat, officiellement pour donner la place à une nouvelle génération d’élus.

Ce sera bientôt le cas pour un édile supplémentaire: Richard Mallié, maire (LR) de Bouc-Bel-Air, annonçait sur le plateau de BFM Marseille Provence sa non-candidature en 2026.

« Je veux que l’équipe que j’ai formé depuis 2020 se présente et finisse le mandat », a-t-il déclaré, insistant sur sa volonté de « laisser la place aux jeunes ».

L’élu a notamment évoqué son âge, 76 ans, sa longue carrière politique mais surtout les nombreuses contraintes administratives et financières du poste. « Je ne me retrouve pas dans cette société », a-t-il résumé.

Lucas Brousse avec Maïwenn Furic

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Rassemblement pour la « défense de l’Etat de droit » : entre La France insoumise et la gauche associative, des liens de plus en plus distendus

Lors d’un rassemblement contre l’extrême droite, organisé par La France insoumise et Les Ecologistes, place de la République, à Paris, le 6 avril 2025. KIRAN RIDLEY / AFP

Un deuxième round, et moins de divisions ? Samedi 12 avril, c’est au tour de la société civile de gauche d’appeler à un rassemblement place de la République, à Paris. Une mobilisation pour défendre l’Etat de droit et l’institution judiciaire, ciblés par l’extrême droite et une partie de la droite depuis la condamnation de Marine Le Pen – pour laquelle elle a fait appel – à quatre ans de prison et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour détournement de fonds publics, le 31 mars.

Mais, malgré le thème consensuel à gauche, cette initiative agit comme un révélateur des tensions qui existent entre La France insoumise (LFI) et la société civile de gauche.

« Parce que nous défendons la démocratie et les principes qui la fondent, nous (…) appelons toutes celles et tous ceux qui partagent ces principes à exprimer leur attachement à la justice (…) en se rassemblant (…) dans toutes les villes de France », écrivent SOS Racisme, la Ligue des droits de l’homme (LDH), la CGT, Solidaires, FSU, des syndicats étudiants et lycéens et une quarantaine d’autres organisations. Un appel soutenu par l’ensemble des forces politiques du Nouveau Front populaire (NFP), et qui se tiendra dans plus de 30 villes en France.

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Villeurbanne: une enquête ouverte à la suite d’une « agression antisémite », la troisième en un mois

La préfecture du Rhône annonce qu’une enquête a été ouverte par la police nationale du Rhône pour des faits d’agressions à caractère antisémite qui seraient survenus à Villeurbanne.

Une enquête a été ouverte par la police nationale du Rhône à la suite d’une « agression antisémite » à Villeurbanne, annonce la préfecture du Rhône, ce samedi 12 avril, dans un communiqué sur X.

La préfecture indique que plusieurs auteurs sont suspectés d’avoir commis des « violences abjectes ». Les faits décrits se sont produits dans le quartier du Tonkin. La préfecture rapporte, auprès de BFM Lyon, qu’il s’agit de la troisième agression antisémite sur la commune, sans rapport entre les trois faits.

« Trois agressions antisémites en un mois, c’est trois de trop », dénonce ce dimanche la préfète du Rhône, Fabienne Buccio.

Selon Le Progrès, la victime présumée a déposé une plainte ce vendredi 11 avril. Il aurait été victime d’insultes et de coups au visage, rapporte le quotidien local.

« La Préfète Fabienne Buccio assure à la communauté juive et à ses représentants sa détermination à lutter contre les actes antisémites et à ce que leurs auteurs ne restent pas impunis », poursuit la préfecture dans son communiqué.

La mairie dénonce « une nouvelle agression antisémite »

La mairie de Villeurbanne, « condamne », avec l’ensemble des groupes politiques de la majorité, cette « nouvelle agression antisémite ». « Cette attaque, comme celles survenues précédemment, constitue une atteinte grave à nos valeurs communes », dénoncent-t-ils dans un communiqué commun.

Ils ajoutent: « Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces agressions – que rien ne peut justifier quelle que soit les conflits et la situation internationale. Nous dénonçons toutes les formes d’antisémitisme, de racisme et de haine. »

En mars, une enquête avait été ouverte pour une agression physique à caractère antisémite, avait indiqué la préfecture du Rhône.

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Avec « Zion », le cinéma antillais poursuit la recherche de son identité

Chris (Sloan Decombes) dans « Zion », de Nelson Foix. THE JOKERS FILMS

Le film Zion, réalisé par Nelson Foix, qui remplit les salles obscures aux Antilles et en Guyane depuis le 14 mars grâce à une sortie anticipée, se voit bien parti pour un carton plein. Lors de sa sortie hexagonale, mercredi 9 avril, il a enregistré 10 000 entrées, qui s’ajoutent aux plus de 90 000 entrées antillaises.

A la sortie des séances, à Pointe-à-Pitre, les commentaires sont unanimes. Haletant, bien mené, bien filmé, Zion met en scène un jeune homme guadeloupéen, Chris, désœuvré, un peu dealer, un peu dilettante, dont la vie bascule le jour où, alors qu’il doit effectuer une livraison à risque pour un des caïds du quartier, il découvre un bébé devant chez lui, déposé dans un cabas. Le décor ? Les cités de Pointe-à-Pitre, gangrenées par la pauvreté, les armes et le trafic de stupéfiants. Les acteurs ? Issus d’un casting sauvage, certains sont des détenus, d’autres des figures de la musique urbaine, d’autres un peu des deux.

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« Je crois en l’authenticité d’un film comme celui-là », explique Nelson Foix au sujet de son premier long-métrage, lui-même tiré d’un premier court-métrage à succès, Ti Moun Aw (qui signifie « ton enfant », en créole). Celui-ci, distingué dans de nombreux festivals et même nommé aux Césars en 2022, a été « une belle carte de visite pour le long-métrage », souligne Axel Shanga Lafleur, coproducteur de Zion. C’est même l’atout qui a permis de remporter un soutien de poids : l’humoriste Jamel Debbouze, « percuté » par le court-métrage, qu’il a découvert « sur un téléphone », selon son récit sur une radio locale. « Je me suis dit que ça pouvait vraiment percuter aussi sur un grand écran », ajoutait-il, lors de son passage aux Antilles pour l’avant-première du film.

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Ces Thailandais à la recherche de logements à l’épreuve des séismes

Le séisme survenu vendredi 28 mars en Birmanie a fait plus de 1.700 morts, 3.400 blessés et 300 disparus. Bangkok, située à plus de 1.000 kilomètres de l’épicentre du séisme de magnitude 7,7, n’est que rarement confronté à des secousses sismiques.

Inquiets pour leur sécurité après le récent séisme qui a frappé la Thaïlande, des habitants de Bangkok cherchent à quitter leur tour pour des bâtiments de faible hauteur, considérés comme plus résistants aux secousses. Phatsakon Kaewkla, après la terreur provoquée par les secousses du tremblement de terre du 28 mars, a été confronté à une autre frayeur en rentrant chez lui: il a découvert de larges fissures sur les murs de son appartement situé au 22e étage d’un immeuble de la capitale thaïlandaise.

Ses propriétaires lui ont assuré que des ingénieurs avaient vérifié chaque recoin de son condominium (immeuble en copropriété), et conclu qu’il était habitable. Mais il ne peut s’empêcher d’avoir peur. « Et ma mère m’a aussi dit de déménager d’ici », confie ce commercial de 23 ans à l’AFP.

Bangkok, avec ses centaines de tours de luxe et d’immeubles reluisants, située à plus de 1.000 kilomètres de l’épicentre du séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la Birmanie le 28 mars, n’est que rarement confronté à des secousses sismiques. Yagit Buyukergun, originaire de Turquie, où les séismes sont omniprésents, ne s’attendait donc pas à vivre la même expérience en Thaïlande.

L’habitabilité des appartements endommagés

Lorsque le tremblement de terre a éclaté, il s’est réfugié sous une table avec sa compagne, avant de sortir inspecter les dégâts. « C’est craquelé partout, surtout dans le couloir », témoigne cet homme de 25 ans. « Vous pouvez voir que le toit est entièrement en très mauvais état », poursuit-il. Malgré son inquiétude, ses propriétaires se montrent impassibles. Ils disent que c’est « 100% sûr, mais je ne le crois pas ».

Selon le consultant en immobilier Owen Zhu, il y a « un écart de perception » entre propriétaires et locataires, quant à l’habitabilité des appartements endommagés à la suite du séisme. « Le propriétaire considère les lieux comme sûrs, contrairement au locataire qui insiste pour déménager et récupérer sa caution », développe-t-il.

Un grand nombre de studios dans les nombreux immeubles résidentiels de Bangkok sont loués à l’année avec une caution de deux mois. L’effondrement spectaculaire d’une tour en construction de 30 étages près du populaire marché de Chatuchak au nord de Bangkok, qui a provoqué la mort vingtaine d’ouvriers, dont les corps n’ont pour la plupart toujours pas été retrouvés, a ajouté à l’angoisse générale. Les autorités enquêtent désormais sur les matériaux et les normes de sécurité.

Regarder la réputation des promoteurs

Owen Zhu affirme que de plus en plus de ses clients cherchent à emménager dans un immeuble de faible hauteur. Et ceux qui s’intéressent encore aux tours exigent souvent que la propriété ait subi « des dégâts minimes ou inexistants » lors du récent tremblement de terre, détaille le consultant chinois de 40 ans installé en Thaïlande.

« Les gens semblent avoir réalisé que vivre dans des immeubles très hauts peut présenter des risques plus importants en matière de résistance aux séismes, par rapport aux structures à deux étages ou de faible hauteur. »

Selon le consultant, les gens s’inquiétaient peu des normes en matière sismique avant la catastrophe. Tim Maplethorpe, directeur de l’agence BangkokProperty.com, affirme que « personnellement, si je regardais le marché en ce moment, je me demanderais ‘Qui sont les promoteurs? Est-ce qu’ils ont une bonne réputation?’ plutôt que de prendre pour acquis que tout va bien ». Selon lui, « il s’agit simplement de nervosité » qui n’aura pas forcément d’effet à long terme sur le marché de l’immobilier à Bangkok. Si pour Owen Zhu, l’impact sur le secteur est « significatif », il est difficile de faire des prévisions pour le moment, estime Tim Maplethorpe. « Je n’ai pas été inondé de demandes » et « je n’ai qu’un couple intéressé par un déménagement dans un immeuble de faible hauteur », confie-t-il.

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Sur les rails à travers le Cantal

Au tout début du printemps, dans le sud-ouest du Cantal, l’herbe a déjà verdi et les arbres fruitiers déploient de resplendissants bouquets blancs. Mais, à mesure que le train prend de l’altitude et se dirige vers le plomb du Cantal, sommet du massif qui a donné son nom au département, le vent forcit et les signes printaniers se font rares. Le voyageur ne retrouvera les bourgeons qu’à la descente, au bord des rives de l’Alagnon, de l’autre côté de la montagne.

Il peut sembler déraisonnable de choisir le train pour traverser ce département rural et montagneux, l’un des moins denses de France. Le territoire est pourtant parcouru par deux lignes, sans compter le train du plateau du Cézallier,qui servait autrefois à transporter le bétail vers la grasse herbe d’altitude, et dont une partie a été transformée en chemin de fer touristique.

La ligne qui relie Toulouse à Clermont-Ferrand, en six heures quarante minutes, n’est pas avare en vues plongeantes, viaducs, tunnels, desservant sept arrêts dans le département. En pratique, pour certains tronçons, un car aux vitres teintées remplace, hélas, le confortable TER bleu de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Mort du jeune autiste blessé par des tirs policiers aux États-Unis, après plusieurs jours de coma

Victor Perez, un jeune autiste de 17 ans grièvement blessé par des tirs de policiers le 5 avril, dans une ville de l’Idaho aux États-Unis est mort annoncent ses proches ce samedi 12 avril.

Entre la vie et la mort depuis une semaine, Victor Perez a succombé à ses blessures. La famille de cet adolescent autiste de 17 ans grièvement blessé par des tirs de policiers le samedi 5 avril à Pocatello dans l’Idaho (États-Unis) ont annoncé le décès du jeune homme ce samedi 12 avril rapporte Associated Press.

Ses proches indiquent que les médecins avaient déclaré l’adolescent en état de mort cérébrale. Ils ont pris la décision de débrancher les machines qui le maintenaient en vie. Une veillée a eu lieu dans la soirée.

Selon la tante de l’adolescent, Ana Vasquez, Victor Perez avait d’abord subi plusieurs interventions chirurgicales, au cours desquelles les médecins lui avaient retiré neuf balles et l’avaient également amputé d’une jambe.

Adolescent désorienté et armé d’un couteau

Les faits ont eu lieu dans le jardin de la famille de Victor Perez. Sur une vidéo filmée par un témoin et relayée par l’agence Associated Press, on voit l’adolescent, visiblement désorienté, agiter un couteau pendant qu’une femme tente de le désarmer avec un bâton.

Arrive ensuite une patrouille de quatre policiers, dont trois sont armés de pistolets et un autre d’un fusil. Depuis la rue, positionnés derrière la clôture du jardin, ils ordonnent à Victor Perez de lâcher le couteau. Mais le garçon se relève et se dirige vers les agents, qui font immédiatement feu sur lui. Neuf balles ont atteint Victor Perez.

La police avait été prévenue par le fils d’un garagiste installé non loin du jardin où le drame s’est déroulé. Ne connaissant pas Victor Perez, il avait signalé à l’opérateur du 911 – le numéro d’urgence – un jeune homme brandissant un couteau et semblant « assez ivre ».

Un sentiment d’injustice de la famille

Après la diffusion de cette vidéo, le chef de la police de Pocatello, Roger Schei a demandé de faire preuve de prudence estimant qu’elle ne montrait la scène que sous un seul angle.

« Il faut analyser tous les faits et les preuves pour avoir une idée claire de ce qu’il s’est passé », a-t-il indiqué dans une déclaration filmée et postée sur les réseaux sociaux. L’enquête a été confiée à l’East Idaho Critical Incident Task Force.

Dans un entretien à CBS News jeudi dernier, la tante du défunt a partagé sa tristesse et son sentiment d’injustice. « C’est difficile de leur faire confiance. La police est censée nous aider, nous protéger, s’ils ne le font pas, qui le fera? »

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Gabon : le général Brice Oligui Nguema, putschiste en voie d’élection

Le général Brice Oligui Nguema lors d’un meeting à Libreville, le 10 avril 2025. DANIEL BELOUMOU OLOMO / AFP

Libreville est encore assoupie. Au quartier Charbonnages, vendredi 11 avril au petit matin, les averses tombées au cours de la nuit ont laissé de grandes flaques d’eau que les rares passants évitent avec précaution. Les vendeurs proposent déjà mangues, avocats, bananes, ananas… « Les gens n’ont pas fait de provisions, comme ils le font habituellement la veille d’un scrutin. Cela traduit une forme de sérénité », explique Bergès Mietté, enseignant à l’université de Libreville et chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM) de Sciences Po Bordeaux.

« Pour la première fois depuis 1993, on assistera [ce samedi] à une élection où il n’y aura pas eu de violences au cours de la période préélectorale », se félicite Désiré Ename, directeur de l’hebdomadaire Echos du Nord. Quelque 850 000 Gabonais sont appelés aux urnes pour un scrutin qui doit mettre fin à dix-neuf mois de transition.

Le 30 août 2023, la dernière élection présidentielle avait tourné au putsch. Une heure seulement après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat au terme d’un scrutin ostensiblement truqué, des militaires prenaient le pouvoir et portaient à la tête de l’Etat le commandant en chef de la garde républicaine, Brice Oligui Nguema. En quelques minutes et sans effusion de sang, le général mettait fin à la dynastie des Bongo, qui avait vu Omar (de 1967 jusqu’à sa mort, en 2009) puis son fils Ali régner sur le Gabon, pays riche en pétrole et en minerais (fer, manganèse…), pendant cinquante-cinq ans.

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