À un an des élections municipales, certains édiles ont déjà pris leur décision: ils ne se représenteront pas pour un autre mandat. En cause notamment, la lourdeur administrative ainsi que l’insécurité croissante qui entoure leur fonction.
« On ne va pas se cacher qu’il est de plus en plus difficile d’être maire aujourd’hui. » Comme Michel Amiel, maire (Divers centre) des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), un édile sur quatre ne se représentera pas pour l’élection municipale de 2026.
C’est le résultat alarmant d’une enquête réalisée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po. Les causes avancées sont notamment, la lourdeur administrative et l’insécurité croissante qui entoure leur fonction.
Celui qui est toujours maire des Pennes-Mirabeau avance des « contraintes à la fois administratives et financières ».
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« C’est jour et nuit d’être maire »
À 71 ans, et après quatre mandats, il avance une décision personnelle. « Il y aura quand même un petit pincement au cœur », note Michel Amiel.
« C’est jour et nuit d’être maire, tout le temps sur le terrain, et pas seulement. Surtout pour une ville qui a quand même une certaine importance, où on est quand même obligé de rentrer dans les dossiers », explique l’élu.
Et d’ajouter: « Contrairement à ce que disent certains, être maire ce n’est pas que serrer des paluches. »
Selon l’enquête du Cevipof, si 28,2% des maires ne veulent pas se représenter pour un autre mandat, ils sont 30,1% à ne pas avoir encore pris leur décision. Pour le reste, ils entendent passer outre la difficulté des tâches de leur fonction.
Dans le Vaucluse, le maire de Lauris sera candidat à sa réélection, et ce, malgré les difficultés. Dans sa commune de 4.000 habitants, construire des logements s’avère compliqué.
« Je pense à arrêter tous les jours »
« À l’époque, avant le barrage de Serre-Ponçon, l’eau arrivait jusqu’aux falaises qui sont au pied du village. Toujours est-il que pour l’heure, c’est toujours interdit de construire, c’est la plaine, il y a un risque d’inondation », explique André Rousset, maire (SE) de Lauris.
Il avoue que le choix de sa candidature n’a pas été facile. « J’ai longtemps hésité, parce que ça a fait des problèmes aussi à la maison. Je pense à arrêter tous les jours. Quand je vois des situations impossibles, j’y pense tous les jours, mais je continue, c’est plus fort que moi », détaille-t-il.
Dans les Bouches-du-Rhône, au moins quatre édiles ont démissionné avant la fin de leur mandat, officiellement pour donner la place à une nouvelle génération d’élus.
Ce sera bientôt le cas pour un édile supplémentaire: Richard Mallié, maire (LR) de Bouc-Bel-Air, annonçait sur le plateau de BFM Marseille Provence sa non-candidature en 2026.
« Je veux que l’équipe que j’ai formé depuis 2020 se présente et finisse le mandat », a-t-il déclaré, insistant sur sa volonté de « laisser la place aux jeunes ».
L’élu a notamment évoqué son âge, 76 ans, sa longue carrière politique mais surtout les nombreuses contraintes administratives et financières du poste. « Je ne me retrouve pas dans cette société », a-t-il résumé.
Lucas Brousse avec Maïwenn Furic
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