Guerre commerciale : la stratégie du chaos de Donald Trump

Si Donald Trump est bien en train de déclencher une guerre commerciale, il s’agit d’une drôle de guerre, faite d’intimidations, de revirements et de beaucoup d’incertitudes. Moins de deux semaines après son investiture, le président des Etats-Unis a annoncé que les importations en provenance du Canada et du Mexique allaient être frappées de droits de douane de 25 % et celles venant de Chine de 10 %. Il a également laissé entendre que l’Europe pourrait être à son tour sanctionnée prochainement. D’un trait de plume, des décennies d’intégration économique, qui ont largement profité à la prospérité américaine et mondiale, sont susceptibles d’être remises en cause… ou pas. Bienvenue dans le monde selon Trump.

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La logique de ce dernier est double. Ces taxes aux frontières visent à redresser le déficit commercial et à ramener les usines sur le sol américain. Mais surtout, les droits de douane constituent un levier pour obtenir de la part des pays visés des concessions allant dans le sens des intérêts américains. Dans le cas du Mexique et du Canada, il s’agit de les forcer à durcir les contrôles aux frontières pour limiter les flux migratoires et le trafic de fentanyl. La Chine, elle, est accusée de faciliter l’importation aux Etats-Unis des molécules nécessaires à la fabrication de cet opiacé à l’origine de dizaine de milliers d’overdoses chaque année.

Ce levier de négociation a fonctionné vis-à-vis du Mexique et du Canada. En s’engageant à renforcer les moyens de surveillance aux frontières avec les Etats-Unis, les deux pays ont obtenu, lundi 3 février, un sursis d’un mois avant même que les décrets sur les droits de douane ne s’appliquent. Ceux concernant la Chine sont maintenus… jusqu’à nouvel ordre, entraînant des mesures de rétorsion de la part de Pékin.

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Poker menteur

Nul ne sait comment se terminera ce chantage. Ce qui est sûr, c’est qu’en adoptant les méthodes qu’il a utilisées jadis dans la promotion immobilière, Donald Trump risque de créer une instabilité chronique dangereuse pour l’économie. Les relations commerciales des Etats-Unis sont désormais suspendues au bon vouloir d’un seul homme, qui évalue de façon subjective, sur une base juridique fragile, ce qui est bon ou non pour son pays.

Qui peut dire si les mesures prises par le Mexique et le Canada seront efficaces ? Qui peut garantir que leurs promesses seront suffisantes pour dissuader Donald Trump de mettre à exécution ses menaces dans un mois ou dans six mois ? L’économie mondiale est désormais plongée dans un poker menteur dont seul le président américain maîtrise les règles.

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En tant que levier économique, les droits de douane ont démontré leur inefficacité lors du premier mandat de M. Trump. Au lieu de reculer, le déficit de la balance commerciale n’a fait que se creuser, sans pour autant doper l’emploi industriel. En revanche, en tant que levier diplomatique, les barrières douanières sont en train de révéler tout leur potentiel.

Elles sont capables de tordre le bras des partenaires commerciaux des Etats-Unis, alliés comme adversaires. Mais cette stratégie fondée sur le principe du bouc émissaire a ses limites. En tenant les pays étrangers pour responsables des maux des Etats-Unis, Donald Trump laisse penser que ces mêmes pays peuvent à eux seuls les résoudre. C’est un fantasme. En revanche, organiser le chaos et humilier ses partenaires commerciaux ne fera qu’attiser leur défiance et les incitera à recalibrer leur dépendance au marché américain. Ce n’est sans doute pas le meilleur moyen de rendre sa grandeur à l’Amérique.

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Le Monde

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Essonne: un policier renvoyé devant la cour criminelle pour l’éborgnement

Un policier, auteur d’un tir de LBD qui a éborgné un jeune homme à Brunoy en 2020, sera jugé devant la cour criminelle de l’Essonne pour « violences volontaire avec arme ».

Le tribunal d’Evry a ordonné un procès devant la cour criminelle de l’Essonne contre le policier auteur d’un tir de lanceur de balles de défense (LBD) qui a éborgné un jeune homme en 2020 à Brunoy, selon l’ordonnance de renvoi consultée ce mercredi 29 janvier par l’AFP, confirmant une information de Libération.

« La pression exercée (sur la détente) de son LBD par (l’accusé) ne peut s’analyser que comme un geste volontaire », détaille ce document qui ordonne que ce policier soit jugé pour violences volontaires avec arme ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente.

Toujours selon l’ordonnance, il « ne se trouvait pas au moment du tir dans une situation de danger » lors de cette opération de sécurisation d’un quartier identifié comme sensible de cette petite ville pavillonnaire du sud de l’Île-de-France.

Le caractère « intentionnel » retenu

En décembre 2023, un procès contre le policier avait été requis par le parquet d’Ébry en raison du caractère « intentionnel » du tir qui avait été retenu. Selon l’enquête, ce tir « a été effectué en violation des prescriptions d’usage du LBD et directement atteint la victime au visage provoquant la perte de son oeil droit ».

Dans la nuit du 22 février 2020, le jeune homme avait été grièvement blessé au visage lors d’échauffourées en marge d’un contrôle de police qui avait dégénéré dans le quartier sensible des Hautes-Mardelles à Brunoy, une ville plutôt pavillonnaire de 25.000 habitants située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Paris.

Arme controversée du maintien de l’ordre, le LBD est accusé d’avoir causé plusieurs blessures et un décès lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre l’été dernier. Cette arme avait déjà fait l’objet de vifs débats lors des manifestations des gilets jaunes en 2018-2019, pendant lesquelles plusieurs personnes avaient été éborgnées.

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L’aéroport londonien d’Heathrow reste le plus fréquenté d’Europe

Avec 83,9 millions de passagers en 2024, l’aéroport veut augmenter encore un peu le nombre de passagers passant par ses terminaux en construisant une troisième piste.

L’aéroport londonien d’Heathrow, dont le projet de construire une troisième piste qui a reçu mercredi 29 janvier le feu vert du gouvernement britannique, est resté en 2024 le premier du Royaume-Uni et d’Europe en nombre de passagers. Il a même annoncé début janvier avoir battu l’an dernier son record de trafic, repassant pour la première fois au dessus des chiffres d’avant la pandémie de Covid-19.

Le « hub » a vu passer 83,9 millions de passagers en 2024 -dont un tiers de l’Union européenne- soit plus 3 millions de plus que le précédent record de 2019. Un chiffre sensiblement supérieur aux 70,3 millions de Paris-Charles de Gaulle, 66,8 millions d’Amsterdam ou 66,2 millions de Madrid-Barajas.

Avec plus de 7 millions de passagers, le mois de décembre a aussi été le plus chargé jamais enregistré par Heathrow, qui espère augmenter encore un peu le nombre de passagers passant par ses terminaux en 2025.

Un projet de troisième piste soutenu par le gouvernement

« Ce gouvernement soutient la construction d’une troisième piste à Heathrow », a annoncé la ministre britannique des Finances Rachel Reeves. Les plans d’agrandissement d’Heathrow ne sont pas nouveaux, mais le soutien du gouvernement à cette mesure est décriée par les organisations écologistes et une partie de son camp travailliste.

Le projet sera soumis à « une évaluation complète » pour « garantir que le projet est rentable » mais aussi que la troisième piste « sera construite conformément à nos objectifs environnementaux », a assuré Rachel Reeves.

Fin 2020, à l’issue d’une saga judiciaire, la Cour suprême britannique avait statué en faveur d’une troisième piste. Mais le projet a depuis été retardé par la pandémie de Covid-19 et fait encore face à de nombreux obstacles.

Des travaux de modernisations pour éviter les pannes

L’aéroport avait déjà annoncé en décembre des investissements de 2,3 milliards de livres (2,7 milliards d’euros) au cours des deux prochaines années, afin de se moderniser et améliorer notamment la livraison des bagages et la ponctualité. Mais la construction d’une troisième piste serait évidemment bien plus onéreuse.

D’une superficie de 12,3 km2, l’aéroport londonien d’Heathrow possède pour l’heure deux pistes de 3,9 et 3,7 km, qui arrivent à saturation -l’aéroport a accueilli plus de 31.000 vols par mois en 2022. D’où l’idée récurrente, vieille de plusieurs années, d’une troisième piste aujourd’hui relancée.

Car après l’effondrement du trafic lié à la pandémie, Heathrow a été pointé du doigt, comme d’autres aéroports britanniques et européens, pour une reprise poussive marquée par des annulations, des retards, des files d’attente à rallonge ou des problèmes de livraison de bagages.

L’aéroport d’Heathrow a vu fin 2024 la finalisation du rachat par la société d’investissement française Ardian et le fonds public saoudien PIF de près de 38% de son capital pour 3,87 milliards d’euros, auprès notamment du groupe espagnol de BTP Ferrovial. Ardian, avec 22,6%, est aujourd’hui le plus gros actionnaire de la plateforme, tandis que le fonds PIF en détient quelque 15%.

L’aéroport avait publié en octobre une baisse de son chiffre d’affaires de 3,2% sur un an pour les neuf premiers mois de 2024, mais un bénéfice net en hausse de 7,8%, à 496 millions de livres (592 millions d’euros).

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« Les Sims » ont 25 ans : que représente ce jeu vidéo pour vous ?

Anatomie d’une émotion

Nous n’avons pas trouvé d’études spécifiques sur l’influence que peut avoir le jeu, mais il est certain que les concepteurs accordent une place importante à la psychologie positive.

En effet, si le jeu des Sims attire autant d’adeptes, ce n’est pas (seulement) pour ses constructions de belles maisons et ses possibilités de carrière hors du commun ; c’est aussi pour sa mise en scène des émotions.

« Du fait de leur personnalité de plus en plus développée, les Sims prennent vie d’une manière non seulement captivante, mais aussi je pense plus divertissante car nous pouvons vraiment nous y identifier », s’est félicité Ryan Vaughan, le producteur du quatrième opus de la franchise, lors de sa sortie. L’intelligence artificielle des Sims 4 a en effet franchi une étape supplémentaire : en plus de modifier leur langage corporel et leur expression faciale, les émotions ressenties par les Sims peuvent avoir des conséquences sur leurs actions, selon leurs traits de personnalité. Par exemple, un Sim qui aime la nature se sentira heureux en extérieur et sera ainsi plus enclin à faire des compliments aux autres Sims.

Le temps passant, les développeurs du jeu ont aussi mis l’accent sur les « envies ». Pour reprendre l’exemple du Sim amateur de nature, celui-ci aura souvent l’envie d’aller se balader en forêt. Si le joueur décide d’y répondre positivement, son Sim sera heureux. Cette notion de bien-être hédonique (du grec « plaisir ») est assez nouvelle et nous rappelle, en tant qu’être humain, que répondre à certaines de nos envies personnelles peut à la fois nous faire du bien et avoir un impact positif autour de nous. C’est ce que les spécialistes appellent la psychologie positive.

C’est aussi un moyen de comprendre que, à l’instar des Sims, nos envies et nos émotions changent constamment et que c’est normal. Ainsi, mon Sim pourra se réveiller un matin « très en colère » parce qu’il aura l’impression de « passer à côté de ses rêves », alors que la veille au soir il se sentait « inspiré » car un bon morceau de musique passait sur la stéréo et qu’il adore la musique alternative. Un peu comme nous quand on se réveille le matin fatigué, « mal à l’aise », et qu’on est de nouveau « heureux » en arrivant au travail et en découvrant les crêpes préparées par notre collègue.

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« La loi est mal faite »: maltraités, ces enfants refusent d’aider

D’anciens enfants maltraités veulent faire évoluer la loi qui les oblige, dans certains cas, à subvenir aux besoins de leurs parents violents. Le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli s’est emparé du sujet et entend déposer un texte au Sénat dans les prochains mois.

Aider financièrement sa mère pendant ses vieux jours? Pour Tom Franzo, c’est « hors de question ». Le jeune homme de 19 ans affirme avoir été victime de violences psychologiques de la part de sa génitrice pendant toute son enfance.

« Le conflit était permanent. Elle ne savait pas parler, elle criait. J’étais collégien en internat. Quand je revenais que le week-end à la maison, ces moments-là étaient invivables », explique-t-il au micro de BFMTV.

Pourtant, « si elle a besoin d’aller à l’Ehpad, si elle est en manque d’argent, il va falloir que je subvienne à ses besoins », regrette-t-il. « La loi est mal faite ».

Des exceptions limitées

L’article 205 du Code civil, rédigé en 1803 mais toujours en vigueur, indique en effet que « les enfants doivent des aliments à leurs père et mère ou autres ascendants qui sont dans le besoin ». Une obligation qui s’applique d’ailleurs « aux gendres et belles-filles envers leurs beaux-parents », selon l’article 206. Ne pas se soumettre à cette loi revient à commettre un abandon familial, qui peut entraîner une peine allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende.

Heureusement, des exceptions à cette « obligation alimentaire » existent. « L’enfant dont le père ou la mère a manqué gravement à ses obligations à son égard (violences, abandon de famille…) peut être dispensé, totalement ou partiellement, de l’obligation alimentaire par le juge aux affaires familiales », explique le site du service public.

Un enfant dont le père ou la mère « a été condamné pour un crime commis sur l’enfant ou l’un de ses ascendants, descendants, frères ou sœurs » peut également en être exempté.

La loi du 8 avril 2024 sur le « bien vieillir » a enfin élargi la dispense aux mineurs placés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) pendant au moins trois ans et à ceux dont l’un des parents a été condamné pour un crime ou une agression sexuelle sur l’autre parent.

Toutefois, pour d’anciens enfants maltraités, les textes restent trop restrictifs. D’autant que les victimes sont souvent amenées à prouver les faits devant la justice plusieurs dizaines d’années après, au moment où l’obligation alimentaire se rappelle à eux. C’est par exemple le cas de Jade, qui témoignait sur RTL avoir reçu un courrier des pompes funèbres lui demandant de régler les obsèques du père qui l’avait abandonnée.

Mettre fin à une « double peine »

Le collectif Les liens en sang plaide pour que tous les enfants de parents défaillants puissent être exemptés de l’obligation alimentaire. « C’est une question de moralité. Les enfants qui payent pour leurs parents c’est normal. Mais quand on a eu un parent défaillant, c’est une double peine », explique à BFMTV sa coprésidente Marine Gatineau-Dupré, par ailleurs à la tête de l’association Porte mon nom à l’origine de la simplification de la procédure de changement de nom de famille.

Le collectif propose ainsi que l’enfant puisse, entre ses 18 et 30 ans, se désolidariser officiellement d’un parent maltraitant devant un notaire. Ce faisant, il renoncerait aussi à sa part d’héritage.

Une proposition de loi en ce sens doit être déposée en avril par le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli. « Il faut donner la possiblié à la victime de pouvoir rompre définitivement ce lien avec son bourreau », a-t-il affirmé sur Sud Radio ce mercredi 29 janvier.

« En gros, on part du principe que, lorsque l’on est adulte, on n’est plus une victime. Or quand on a été maltraité dans son enfance, on en conserve les séquelles tout au long de la vie », a-t-il ajouté, dénonçant des situations « ubuesques ».

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Le Groenland se mobilise contre les risques d’ingérences étrangères

Donald Trump Jr., homme d’affaires et fils du président à son arrivée à Nuuk, au Groenland, le 7 janvier 2025. EMIL STACH / AFP

Après une pause de quelques semaines, les députés groenlandais ont fait leur rentrée à Nuuk, lundi 3 février. A deux mois des prochaines élections législatives, qui doivent se tenir avant le 6 avril, l’ordre du jour de l’Inatsisartut (le Parlement groenlandais) aurait dû être rapidement expédié. Il a été bouleversé par les menaces proférées par le président américain, Donald Trump, qui s’est dit prêt à s’emparer du territoire autonome danois par la force, et la visite de son fils, Donald Trump Jr, à Nuuk, le 7 janvier.

Craignant de voir le prochain scrutin se tenir sous influence étrangère, les députés groenlandais devaient examiner, mardi 4 février, en procédure accélérée, un texte de loi, ayant toutes les chances d’être adopté, destiné à durcir les règles de financement des partis politiques de l’île. Ceux-ci n’auront plus le droit d’accepter des contributions étrangères ou anonymes. Par ailleurs, aucune formation ne sera autorisée à recevoir plus de 200 000 couronnes (27 000 euros) de donateurs privés, dans la limite de 20 000 couronnes par contributeur.

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La loi vise également à accroître la transparence. A l’avenir, toutes les contributions, versées par des entreprises ou des organisations, ainsi que le montant de leurs dons, devront apparaître dans les comptes des partis. Pour les particuliers, seuls les dons inférieurs à 1 000 couronnes (contre 10 000 actuellement) pourront rester confidentiels. Les règles ne s’appliquent pas seulement aux partis politiques, mais à leurs sections locales et mouvements jeunes, ainsi qu’aux candidats à titre individuel.

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Budget 2025 : deux motions de censure rejetées, François Bayrou déclenche à

Le nouveau seuil unique d’exemption de la TVA s’établira à 25 000 euros, contre 37 500 euros aujourd’hui pour les prestations de service, et 85 000 euros pour le commerce de biens. En cas de dépassement de ce seuil, un entrepreneur est redevable de la TVA sur l’ensemble de son chiffre d’affaires sur l’année en cours, puis pendant les deux années qui suivent.

Alors que la majorité des microentrepreneurs se trouvaient en dessous du seuil – en 2022, 89 % d’entre eux déclaraient un chiffre d’affaires inférieur à 34 400 euros, le seuil d’alors –, la nouvelle mesure conduirait environ 250 000 personnes supplémentaires à collecter la taxe. « L’Urssaf m’a dit que 242 000 autoentrepreneurs ont dépassé 25 000 euros fin 2023, mais si l’on compte d’autres statuts concernés, comme les entreprises individuelles, on monte facilement à 300 000, 350 000 personnes », estimeGrégoire Leclercq, président de la Fédération nationale des autoentrepreneurs. En jeu, 400 millions d’euros de recettes pour l’Etat.

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« Chantage », « ton insolent »: Ryanair et le gouvernement espagnol s’écharpent sur

La compagnie low-cost irlandaise a décidé de supprimer 800.000 places d’ici l’été prochain sur sept de ses liaisons avec l’Espagne pour protester contre la hausse de ces taxes.

« Fausses affirmations », « chantage », « ton insolent »: en Espagne, Ryanair et le gouvernement multiplient les invectives sur le niveau des redevances aéroportuaires dans le pays, qui a conduit la compagnie à annoncer une réduction de ses liaisons avec plusieurs aéroports régionaux.

Cette passe d’armes a débuté le 16 janvier avec l’annonce par la compagnie low-cost irlandaise d’un plan visant à supprimer 800.000 places d’ici l’été prochain sur sept de ses liaisons avec l’Espagne, soit une baisse de 18% de son activité dans ce pays.

En cause, selon le groupe dirigé par Eddie Wilson: le niveau « excessif » des redevances réclamées aux compagnies par le gestionnaire aéroportuaire Aena, détenu à 51% par l’Etat espagnol et propriétaire de 46 aéroports dans le pays.

Malgré le gel décidé en 2021 par le gouvernement, « Aena persiste dans ses augmentations injustifiées de taxes », a assuré dans un communiqué Ryanair, qui va supprimer ses liaisons avec Valladolid (nord) et Jerez (sud) et réduire celles avec « cinq autres aéroports régionaux ».

Réponse couroucée

Cette décision a entraîné une réponse courroucée d’Aena, qui a assuré que ses redevances étaient « parmi les plus basses d’Europe » et accusé Ryanair de vouloir « utiliser gratuitement une grande partie des aéroports espagnols », ce qui « briserait leur viabilité financière ».

« Aena invite cordialement Ryanair à se calmer et à abandonner » sa stratégie de communication « agressive et menaçante, qu’il est très difficile de ne pas interpréter comme un chantage », a poursuivi le gestionnaire d’aéroport dans un communiqué.

Pris à partie dans un courrier par Eddie Wilson, qui lui aurait réclamé une réunion sur le sujet avant le 30 janvier, selon plusieurs médias, le ministre des Transports Oscar Puente est à son tour entré dans la polémique en demandant à Ryanair de « repenser sa position ».

« J’exprime mon désaccord avec le ton menaçant et quelque peu insolent de la lettre que vous m’avez envoyée en tant que PDG de Ryanair le 21 janvier », a assuré Oscar Puente dans un courrier à Eddie Wilson, dont des extraits ont été publiés mercredi par le quotidien économique Cinco Dias.

« La politique de transport et d’infrastructure de notre pays est définie exclusivement par le gouvernement espagnol et est au service de l’intérêt général, et non de l’intérêt particulier de compagnies spécifiques », fait-il valoir dans cette lettre.

Ryanair, qui a dégagé 1,92 milliard d’euros de bénéfice en 2023/2024, a déjà annoncé ces derniers mois réduire sa desserte de l’Allemagne à cause des redevances, et a menacé de ne plus desservir dix aéroports français pour protester contre une hausse des taxes sur le transport aérien.

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Problèmes de batterie sur les smartphones Pixel 4a: quelles solutions

Le 6 janvier dernier, Google a annoncé une mise à jour automatique sur les smartphones Pixel 4a 4G. Celle-ci s’est faite sans le consentement des utilisateurs qui ont perdu une grande partie de l’autonomie de leur batterie. Si vous êtes concerné par ce problème, quelles sont les solutions? RMC Conso fait le point.

Et si du jour au lendemain vous perdiez presque toute l’autonomie de la batterie de votre téléphone portable? C’est exactement ce qu’ont vécu les utilisateurs des smartphones Google Pixel 4a 4G, commercialisés depuis l’été 2020.

Dans un communiqué du 6 janvier dernier, Google a annoncé déployer sur tous ces appareils une mise à jour automatique vers Android 13 « afin d’améliorer la stabilité des performances de leur batterie ».

Et Google savait pertinemment qu’elle ferait des mécontents. « La mise à jour logicielle réduira la capacité de la batterie disponible et affectera les performances de recharge », avait-elle prévenu.

« C’est une situation de fait insurmontable. La décision est totalement assumée et ce qui est problématique, c’est que les utilisateurs n’ont pas eu le choix », dénonce à RMC Conso Flavie Vonderscher, responsable du pôle plaidoyer au sein de l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP).

D’une journée à quelques heures d’autonomie

Face à cette situation, l’association HOP a mis en place un formulaire de signalement depuis le 23 janvier. « Nous avons reçu plus de 1.000 signalements et ça ne fait qu’augmenter chaque jour. C’est du jamais vu », assure Flavie Vonderscher.

Parmi les signalements, deux problèmes sont ressortis. Les mêmes que ceux annoncés par Google. D’abord, une baisse de l’autonomie de la batterie.

« Avant, le smartphone pouvait durer toute la journée. Désormais, il ne tient plus que de deux à quatre heures seulement. Ces appareils sont devenus inutilisables », constate-t-elle. Et l’autre problème, c’est la difficulté à recharger le smartphone.

Des options limitées proposées par Google

Dans son communiqué, Google propose trois options aux utilisateurs touchés par la mise à jour. Le géant du numérique propose de remplacer gratuitement la batterie. Mais attention, « le remplacement de la batterie est disponible dans des centres de réparation en Allemagne, au Canada, aux États-Unis, en Inde, au Royaume-Uni et à Singapour », est-il indiqué.

Donc, « c’est inaccessible pour beaucoup de clients, notamment français », regrette l’association Halte à l’Obsolescence Programmée.

Si cette première option ne vous convient pas, il y a deux autres moyens de compensation: un remboursement de 50 dollars (ou 48 euros) ou un bon d’achat de 100 dollars (96 euros) à dépenser dans un nouveau téléphone Pixel sur le Google Store.

Mais comme le pointe 60 millions de consommateurs, « pour toucher les 50 dollars, il faut s’inscrire sur la plateforme Payoneer, une société américaine de paiement en ligne, qui facture l’équivalent de 30 dollars de frais de compte annuels si moins de 2.000 dollars ont été crédités sur le compte 12 mois après sa création ». Une information que Google s’est bien gardée de mentionner.

« Pour éviter ce genre de désagrément, mieux vaut supprimer son compte Payoneer après avoir reçu les fonds », est-il conseillé.

Selon le communiqué de Google, les utilisateurs ont un an à compter du 8 janvier 2025 pour s’inscrire et choisir l’une des trois options. Prenez le temps de la choisir, car il n’est pas possible de la modifier par la suite.

Pour autant, tous les appareils Pixel 4a ne sont pas concernés par ces problèmes. Dans ce cas, vous ne pourrez pas bénéficier d’une compensation. Vous pouvez vérifier votre éligibilité ici grâce au numéro IMEI de votre téléphone.

On n’arrête pas le progrès : Produits high-tech, la fin de l’obsolescence programmée – 03/05

Quelles solutions?

« Ces options s’avèrent insatisfaisantes au vu des dommages causés aux consommateurs, assure Flavie Vonderscher. Grâce au numéro IMEI, Google serait donc en capacité de chiffrer ces répercussions? En plus, Google invite ses utilisateurs à troquer leur appareil pour un modèle plus récent. Cela peut renforcer l’impression que l’entreprise a volontairement diminué la capacité de ses téléphones, pour vendre davantage de produits. »

En effet, l’association HOP « suspecte une obsolescence logicielle ». Pour rappel, le délit d’obsolescence peut être sanctionné par une amende allant jusqu’à 5% du chiffre d’affaires et de deux ans d’emprisonnement.

Pour l’instant, quelles solutions s’offrent à vous? Selon 60 millions de consommateurs, vous pouvez essayer de faire jouer la garantie légale des vices cachés auprès du vendeur si vous avez acheté votre Pixel 4a il y a plus de deux ans.

Dans le cas où l’achat de votre appareil date de moins de deux ans, vous pouvez invoquer la garantie légale de conformité, qui s’applique à tous les produits achetés neufs. « Envoyez une demande de mise en conformité via une lettre recommandée avec avis de réception au vendeur et demandez la réparation ou le remplacement de l’appareil », est-il détaillé.

Enfin dernier conseil, il est important de signaler ces problèmes si vous êtes concerné. Vous pouvez le faire sur la plateforme Signal Conso de la Répression des fraudes ou sur le formulaire de l’association HOP. « Grâce aux signalements, nous menons une enquête et nous allons pouvoir élaborer un plan d’action », conclut la responsable du pôle plaidoyer.

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Suède : dix morts dans une « tuerie de masse » dans un centre

La police sur les lieux du drame, à l’école Campus Risbergska, à Örebro (Suède), le 4 février 2025. PHILIP O’CONNOR / REUTERS

Un homme a ouvert le feu, mardi, dans un centre de formation pour adultes de la ville d’Orebro, à 200 kilomètres à l’ouest de Stockholm, tuant dix personnes, selon le dernier bilan de la police suédoise, mercredi 5 février. « Le motif de la fusillade n’est pas encore connu, mais tout porte à croire que l’auteur a agi seul, sans motif idéologique », a-t-elle ajouté, précisant que le tireur s’est « très probablement » suicidé.

La police n’a pas communiqué sur le nombre exact de blessés ni la gravité des blessures, mais les autorités régionales avaient fait savoir, mardi, que six personnes avaient été hospitalisées après des blessures par balles.

Il s’agit de « la pire tuerie de masse » de l’histoire de la Suède, a déclaré le premier ministre, Ulf Kristersson, précisant qu’il était encore « difficile de mesurer l’ampleur de ce qui [s’était] passé aujourd’hui ». « Beaucoup de questions restent sans réponse », a ajouté le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse en fin de journée, qui a demandé de « ne pas spéculer » sur les motivations du tireur présumé.

« C’est un jour très douloureux pour toute la Suède, avait-il réagi plus tôt sur le réseau social X. Mes pensées vont à tous ceux dont la journée d’école normale a été remplacée par l’horreur. Etre enfermé dans une salle de classe, en craignant pour sa vie, est un cauchemar que personne ne devrait avoir à vivre. »

Le roi de Suède, Charles XVI Gustave, a déclaré qu’il avait appris la nouvelle de la tuerie avec « tristesse et consternation ». « Ce soir, nous adressons nos condoléances aux familles et aux amis des personnes mortes. Nos pensées vont également aux blessés et à leurs familles, ainsi qu’aux autres personnes touchées », a déclaré le roi dans un communiqué publié par le palais royal.

« Un cauchemar »

Le président français, Emmanuel Macron, a exprimé sur X sa « solidarité avec la Suède ». « La France est aux côtés du peuple suédois dans cette épreuve », a-t-il ajouté, après avoir appris la nouvelle de la tuerie avec « effroi et tristesse ».« Dans ces heures sombres, nous nous tenons aux côtés de la Suède », a réagi, pour sa part, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Les autorités n’ont donné aucun élément sur le profil ou les motivations du suspect, et les circonstances de la tuerie restaient encore floues mardi soir. « Il n’est pas connu des services de police, n’a aucun contact avec les gangs [responsables de l’explosion de violence en Suède, ces dernières années] et a agi seul », a déclaré Roberto Eid Forest, chef de la police d’Örebro, lors d’une conférence de presse. « C’est un événement exceptionnel et un cauchemar », a-t-il ajouté.

La police sur les lieux du drame, à l’école Campus Risbergska, à Örebro (Suède), le 4 février 2025. JONATHAN NACKSTRAND / AFP

L’alerte avait été donnée vers 12 h 30 autour de ce centre d’enseignement pour adultes, appelée Campus Risbergska, accueille des étudiants âgés de plus de 20 ans, comme l’indique son site Internet, et propose des cours de niveau primaire et secondaire, des cours de suédois pour les immigrés, ainsi que des formations professionnelles et des programmes pour des adultes en situation de handicap.

Coups de feu dans un couloir

Le périmètre était toujours bouclé en fin de journée et des dizaines de voitures de police restaient sur place, selon des journalistes de l’Agence France-Presse. Les élèves du centre de formation et des écoles voisines ont été confinés pendant plusieurs heures avant d’être progressivement évacués au cours de l’après-midi.

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Deux enseignants du Campus Risbergska, Miriam Jarlevall et Patrik Soderman, ont déclaré au journal Dagens Nyheter avoir entendu des coups de feu dans un couloir. « Des étudiants sont venus nous dire que quelqu’un tirait. Puis nous avons entendu d’autres coups de feu dans le couloir. Nous ne sommes pas sortis, nous nous sommes cachés dans nos bureaux. » « Il y a eu beaucoup de coups de feu au début, puis le calme s’est installé pendant une demi-heure, avant que cela ne recommence. Nous étions couchés sous nos bureaux, recroquevillés », ont-ils ajouté.

Une enquête a été ouverte pour « tentative de meurtre, incendie criminel et infraction aggravée à la législation sur les armes ». La police a indiqué sur son site Internet en fin de journée s’être rendue à « différentes adresses » à Örebro au cours de la journée.

Le Monde avec AFP

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