La Banque de France enregistre une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros en 2024

La Banque de France a publié, mercredi 19 mars, une perte nette historique pour l’année 2024, de 7,7 milliards d’euros, conséquence des taux élevés fixés par la Banque centrale européenne (BCE) l’an dernier et malgré le secours d’une partie de ses réserves. « C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France », a remarqué son gouverneur, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse, « et qui n’existera plus non plus dans l’avenir prévisible ».

Dans le détail, la Banque de France affiche une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros compensée à hauteur de 10,1 milliards d’euros par des réserves constituées par le passé. Elle accusait déjà une perte opérationnelle en 2023, de 12,4 milliards d’euros, mais l’avait alors entièrement compensée pour publier un résultat net à zéro.

La perte nette, qui prive l’Etat d’impôts et de dividendes, est la conséquence de « la succession de deux épisodes dont chacun d’eux était hautement improbable et dont l’enchaînement était absolument exceptionnel », a résumé M. Villeroy de Galhau : le Covid-19 en 2020 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en 2022.

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Une perte moindre en 2025

Ces deux événements, déflationniste pour le premier et inflationniste pour le second, ont entraîné deux réponses de politiques monétaires très différentes de la BCE, appliquées par l’ensemble des banques centrales de la zone euro.

La Banque de France a, dans un premier cycle de taux bas, acheté à tour de bras des obligations d’Etats et d’entreprises dont les intérêts sont fixes et assez faibles, de l’ordre de 0,7 %, qu’elle conserve à son bilan pendant des années. Mais elle doit dans le même temps rémunérer les dépôts des banques à un taux variable, que la BCE fixe réunion après réunion, orienté aujourd’hui à la baisse mais qui est monté jusqu’à 4 %. C’est la différence entre ces deux taux qui creuse la facture pour la Banque de France.

« La situation financière de la Banque de France est suffisamment solide », a insisté M. Villeroy de Galhau, qui a prévenu que la perte pour 2025 serait moindre et a écarté tout besoin de recapitalisation de la part de l’Etat actionnaire. Les comptes de la banque centrale allemande ont aussi été affectés : elle a fait état le 25 février d’une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979.

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Le Monde avec AFP

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Un jeune rugbyman toulonnais meurt trois jours après un choc à la tête au cours d’un match

Nicolas Haddad,un jeune joueur de rugby de 15 ans, est mort, mardi 18 mars, trois jours après avoir été victime d’un arrêt cardiaque à la suite d’un choc à la tête lors d’un match, a annoncé sur les réseaux sociaux le Rugby Club Toulonnais (RCT).

Joueur évoluant en double licence à la fois au RCT et au sein de rassemblement Provence verte (entente Saint-Maximin – Brignoles – Val d’Issole), l’adolescent disputait, samedi, un match dans la catégorie cadets en Haute-Corse face à Bastia XV.

Selon Ici Provence, le jeune homme a reçu un coup de genoux à la tête, en s’abaissant pour plaquer un joueur adverse. Il est tombé au sol et a commencé à convulser. Nicolas Haddad s’était ensuite retrouvé en arrêt cardio-respiratoire sur le terrain avant d’être transféré à l’hôpital de Bastia, où il est mort mardi. Dès leur retour à Toulon, ses coéquipiers et ses entraîneurs ont bénéficié du soutien d’une une cellule psychologique ouverte par la Fédération française de rugby.

Des précédents dans le rugby

« C’est avec une infinie tristesse que nous vous informons du décès de Nicolas Haddad (…). Toutes nos prières vont vers la famille », a écrit le RCT dans un communiqué. Sur sa page Facebook, le club bastais « s’associe à l’immense tristesse des parents, des frères, des amis et des coéquipiers de Nicolas qui vient de quitter la grande famille du rugby français ».

Ce n’est pas la première fois qu’un jeune joueur de rugby meurt lors d’une action de jeu. En décembre 2018, Nicolas Chauvin, joueur espoir du Stade français âgé de 18 ans, perdait la vie à la suite d’un plaquage lors d’un match. Son père, Philippe Chauvin, avait mené le combat médiatique et judiciaire pour faire reconnaître la mort de son fils comme une agression et insisté sur la sécurité des pratiquants du rugby ; mais en janvier 2025, un non-lieu a été prononcé à l’encontre des deux joueurs auteurs du plaquage.

Dans une autre affaire, en février, un jeune joueur de rugby, auteur d’un plaquage dangereux ayant laissé tétraplégique le jeune Mathias Dantin (17 ans) lors d’un match scolaire à la fin de 2022, a été condamné à neuf mois de prison avec sursis.

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Le Monde avec AFP

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« Toute la Corse paye le prix du sang »: l’assassinat d’un agriculteur « lanceur d’alerte » suscite l’indignation

Pierre Alessandri, 55 ans, installé depuis 1993 à Sarrola-Carcopino, en Corse, a été « blessé par arme à feu » lundi sur son exploitation d’agrumes. La distillerie de l’agriculteur avait également été détruite par un incendie criminel en avril 2019.

Un producteur d’huiles essentielles présenté par l’association Anticor comme « lanceur d’alerte dans l’affaire des fraudes » agricoles en Corse a été assassiné ce lundi 18 au soir sur son exploitation près d’Ajaccio, suscitant une indignation unanime dans l’île ensanglantée par quatre assassinats depuis janvier.

Pierre Alessandri, 55 ans, installé depuis 1993 à Sarrola-Carcopino (Corse-du-Sud), a été « blessé par arme à feu » lundi peu après 19 heures sur son exploitation d’agrumes, a indiqué Nicolas Septe, procureur de la République d’Ajaccio.

Transporté dans la soirée à l’hôpital d’Ajaccio dans un état grave, ce père de famille y a succombé à ses blessures.

« Les premières investigations permettent de relever la trace d’au moins un tir certain porté dans le dos de la victime », a précisé le procureur mardi, ajoutant qu’une autopsie était prévue jeudi.

La Confédération paysanne « en deuil »

« Plusieurs pistes sont exploitées (…) pour déterminer le mobile de (cet) acte criminel qui a manifestement fait l’objet d’actes préparatoires », a-t-il poursuivi, indiquant avoir ouvert une enquête pour « assassinat » confiée à la gendarmerie.

Étudiante tuée en Corse: la piste d’une erreur de cible de la mafia

La distillerie de l’agriculteur avait été détruite par un incendie criminel en avril 2019, alors que ce nationaliste était secrétaire général pour la Corse-du-Sud du syndicat agricole corse « Via Campagnola », membre de la Confédération paysanne.

Au moment de cet incendie, jamais élucidé, la piste privilégiée par le procureur de l’époque avait été « celle d’une réaction violente liée aux positions syndicales de Pierre Alessandri ».

La section corse de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) regrette mardi que cet incendie criminel soit « demeuré impuni », qualifiant « ce manque de justice » d' »insupportable ».

La Confédération paysanne s’est dite « en deuil » après avoir appris « avec horreur » le meurtre de l’agriculteur, qui avait également été en 1992 un membre fondateur du syndicat nationaliste étudiant « Ghjuventù Paolina », avant de rejoindre « Via Campagnola ».

« Un climat de pratiques mafieuses et corruptives »

Pierre Alessandri, candidat à la présidence de la chambre d’agriculture de Corse-du-Sud en 2019, avait notamment été l’un des seuls syndicalistes agricoles à se féliciter de la tenue de contrôles sur l’attribution des aides agricoles européennes.

« Il était un des lanceurs d’alerte dans l’affaire des fraudes aux subventions européennes en Corse », a rappelé dans un communiqué l’association anticorruption Anticor, dénonçant une « tragédie » qui « s’inscrit dans un climat de pratiques mafieuses et corruptives qui gangrènent le territoire corse ».

Après avoir appris « avec stupeur l’assassinat de Pierre Alessandri », la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a assuré dans un message publié sur X que « la violence, le recours aux armes, n’ont pas leur place dans notre pays ».

« Nous ne laisserons jamais les forces obscures ruiner l’avenir de nos enfants », a promis sur X Jean-Baptiste Arena, nouveau président de la chambre d’agriculture de Corse, qui a remporté en février l’élection à la tête d’une liste associant les syndicats « Mossa Paisana » et « Via Campagnola » face à la liste des dirigeants sortants soutenue par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs.

Les partis autonomistes « Femu a Corsica » et « Parti de la nation corse » (PNC) ainsi que le parti indépendantiste « Core in Fronte », dont Pierre Alessandri avait été membre lorsqu’il s’appelait le « Rinnovu », lui ont rendu hommage mardi, saluant un « travailleur honnête » et un « patriote enraciné dans sa terre ».

Un symbole d’intégrité et du militantisme

Pour Léo Battesti, membre fondateur du collectif antimafia « Maffia no, a vita iè », « c’est un symbole d’intégrité et du militantisme agricole vertueux qui a été abattu » et « un coup dur porté à la Corse de la créativité et du travail par ceux qui, par la terreur, veulent la dominer ».

« Toute la Corse paye malheureusement le prix du sang: voyou, criminel mais aussi, et c’est bien plus grave, étudiante, simple citoyen et homme de bien. (…) Il est grand temps de rompre cette spirale criminelle », s’est indigné François-Xavier Ceccoli, député divers droite de Haute-Corse et producteur de clémentines.

Il s’agit du quatrième assassinat depuis le début de l’année en Corse. Un cinquième homicide a eu lieu à Borgo (Haute-Corse) début février mais dans un contexte familial.

Avec « 18 homicides et 16 tentatives d’homicides » en 2024 pour 355.000 habitants – l’équivalent de la population de Nice -, la Corse se place « au premier rang national en la matière », a rappelé récemment le préfet de Corse, Jérôme Filippini.

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Le fils de Jair Bolsonaro se protège de la justice brésilienne en s’installant aux Etats-Unis

Eduardo Bolsonaro, député de Sao Paulo et fils de l’ancien président du Brésil Jair Bolsonaro, lors d’une conférence de presse, devant le Capitole à Washington, le 12 mars 2024. MANDEL NGAN / AFP

« Courage, fuyons » : c’est peu ou prou le message envoyé mardi 18 mars par Eduardo Bolsonaro. Âgé de 40 ans, le fils de l’ancien président d’extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro (2019-2023), candidat très sérieux à la succession de son père, a annoncé à la surprise générale, dans une vidéo postée en ligne, « prendre congé » de son mandat de député fédéral pour s’installer aux Etats-Unis, où il réside depuis déjà plusieurs semaines et où il compte demander « l’asile », comme il l’a déclaré à Folha de Sao Paulo, mercredi 19 mars.

Eduardo Bolsonaro a justifié sa décision par les actions entreprises par Alexandre de Moraes, juge au Tribunal suprême fédéral (TSF), chargé des principales enquêtes contre l’extrême droite brésilienne, et qu’il accuse de vouloir l’emprisonner. « Je ne me soumettrai pas au régime d’exception ni à ses sales ruses ! », a lancé l’élu d’extrême droite, qualifiant le magistrat de « psychopathe » et la police fédérale de « Gestapo ».

Nostalgique de la dictature, misogyne assumé, complotiste, fort en gueule et amateur d’armes à feu, Eduardo est, de tous les fils de Jair Bolsonaro, celui qui lui ressemble le plus. Surnommé « Numéro 3 » (car il est le troisième de la fratrie), le député de Sao Paulo était vu comme un successeur plus que sérieux de son paternel, condamné en 2023 à huit années d’inéligibilité pour ses attaques contre le système démocratique brésilien et interdit de se présenter au scrutin présidentiel de 2026.

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Guerre en Ukraine: Zelensky annonce que Poutine a « rejeté » un cessez-le-feu complet

Après des frappes russes sur des infrastructures civiles en Ukraine, le président russe a « refusé aujourd’hui la proposition d’un cessez-le-feu complet », a déclaré Volodymyr Zelensky mardi sur Telegram.

La Russie menait mardi 18 mars au soir des frappes aériennes contre des « infrastructures civiles » en Ukraine, qui ont notamment touché un hôpital, a écrit le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram, estimant que Vladimir Poutine avait « rejeté la proposition d’un cessez-le-feu complet ».

« Il y a malheureusement des frappes, et précisément contre des infrastructures civiles », a écrit le président ukrainien sur Telegram.

Il a notamment fait état d’une « frappe directe » d’un drone de conception iranienne Shahed « sur un hôpital à Soumy », dans le nord du pays, et d’autres attaques y compris à Kiev.

Trêve de 30 jours sur les infrastructures énergétiques

Volodymyr Zelensky n’a toutefois mentionné aucune attaque directe contre des infrastructures énergétiques, objet de la trêve de 30 jours accordée entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine mardi.

« Ce sont précisément ces attaques nocturnes de la Russie qui détruisent notre énergie, nos infrastructures et la vie normale des Ukrainiens. Et le fait que cette nuit n’ait pas été une exception montre que nous devons continuer à faire pression sur la Russie pour le bien de la paix », a poursuivi Volodymyr Zelensky.

« Poutine a en réalité refusé aujourd’hui la proposition d’un cessez-le-feu complet » lors de son entretien téléphonique avec Donald Trump, a-t-il ajouté.

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États-Unis: l’administration Trump publie le reste des archives sur l’assassinat de Kennedy

Cette décision prise par le gouvernement de Donald Trump fait suite à un décret signé par le président Donald Trump en janvier, ordonnant la divulgation du reste des archives sur les assassinats de JFK, mais aussi de son frère Robert F. Kennedy et de Martin Luther King.

Le reste des archives du gouvernement américain sur l’assassinat du président John F. Kennedy en 1963, qui a bouleversé les États-Unis et le monde, donnant lieu à de nombreuses théories et spéculations, a été publié mardi 18 mars par l’administration Trump.

Cette décision fait suite à un décret signé par le président Donald Trump en janvier, ordonnant la divulgation du reste des archives sur les assassinats de JFK, ainsi que de son frère Robert F. Kennedy et du leader des droits civiques Martin Luther King.

« Tous les documents non publiés pour des raisons de classification » sur l’assassinat du président Kennedy sont « rendus publics », ont annoncé les Archives nationales des Etats-Unis dans un communiqué.

Sécurité nationale

Des millions de pages de documents relatifs à cet événement majeur de l’Histoire des Etats-Unis ont déjà été publiés au cours des dernières décennies. Des milliers d’autres avaient été interdits de publication par la CIA et le FBI, invoquant des raisons de sécurité nationale.

La commission Warren, qui a enquêté sur l’assassinat du président démocrate charismatique alors âgé de 46 ans, a conclu qu’il avait été perpétré par un ancien tireur d’élite des Marines, Lee Harvey Oswald, agissant seul.

Mais cette conclusion officielle n’a guère fait taire les spéculations selon lesquelles un complot plus sinistre serait à l’origine de l’assassinat du président Kennedy à Dallas, au Texas. Et la lenteur de la publication par l’Etat des dossiers concernant l’affaire a alimenté les diverses théories du complot.

Plusieurs experts estiment peu probable que les documents encore en possession des Archives contiennent des révélations fracassantes ou mettent un terme aux théories conspirationnistes omniprésentes autour de l’assassinat du 35e président des Etats-Unis.

Lee Harvey Oswald a été abattu par le propriétaire d’un club de strip-tease, Jack Ruby, le 24 novembre 1963, deux jours après l’assassinat de Kennedy, alors qu’il était transféré vers une prison.

Théories du complot

Jusqu’ici, une grande partie des documents déjà rendus publics contenaient des éléments purement factuels, notamment des dizaines de rapports d’agents du FBI ayant suivi des pistes qui n’ont mené nulle part.

Nombreuses de ces informations étaient d’ailleurs déjà connues auparavant, comme le fait que la CIA, alors obsédée par le communisme, ait fomenté plusieurs complots saugrenus visant à assassiner le dirigeant cubain Fidel Castro.

Lee Harvey Oswald a fait défection vers l’Union soviétique en 1959, avant de revenir aux Etats-Unis en 1962.

A l’image du film « JFK » d’Oliver Stone (1991), des centaines de productions et écrits ont alimenté les théories du complot, pointant du doigt l’Union soviétique, Cuba, la mafia et même le vice-président de Kennedy, Lyndon Johnson.

La publication des documents s’inscrit dans le cadre d’une loi votée par le Congrès en 1992, exigeant que les documents relatifs à l’assassinat conservés aux Archives nationales soient intégralement rendus publics 25 ans plus tard.

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Amsterdam : quatre hommes condamnés pour violences contre des supporteurs israéliens du Maccabi Tel-Aviv

Un supporteur brandit un drapeau palestinien lors d’une manifestation en marge du match de football de l’Europa League entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, à Amsterdam, le 7 novembre 2024. JEROEN JUMELET / AFP

Le tribunal d’Amsterdam a condamné, mercredi 19 mars, quatre hommes pour leur rôle dans les violences commises contre des supporteurs de football israéliens en novembre, lors d’attaques qui avaient été qualifiées d’antisémites par de nombreux gouvernements occidentaux. Ces condamnations font suite à cinq autres condamnations prononcées en décembre pour des actes de violence contre des supporteurs du Maccabi Tel-Aviv.

Lire aussi | Ce que l’on sait des violences contre des supporteurs israéliens après un match de Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv

Les images de ces violences, qui ont valu à cinq supporteurs d’être brièvement hospitalisés, avaient alors fait le tour du monde, suscitant la réaction furieuse d’Israël. Agés de 22 à 32 ans, les suspects qui ont comparu mardi ont été reconnus coupables d’une série de crimes allant de l’« incitation à la violence » aux « insultes envers les juifs ».

Cenk. D., 27 ans, a été condamné à trois mois de prison, la peine la plus lourde, pour avoir partagé la localisation de supporteurs du Maccabi après le match de Ligue Europa entre le club israélien et l’Ajax Amsterdam. Il a également été condamné pour avoir insulté des juifs, par des commentaires dénigrant sur la Shoah et en affichant des slogans comme « Un juif mort vaut mieux qu’un juif vivant », ont déclaré les juges. « L’apologie et la banalisation de la Shoah provoquent non seulement des souffrances personnelles chez les juifs, mais peuvent également contribuer à des sentiments d’insécurité et de malaise dans la société », ont-ils ajouté.

Mounir M., 32 ans, a été condamné à six semaines de prison pour avoir été l’un des administrateurs du groupe de discussion en ligne, tandis que Kamal I., 22 ans, a été condamné à un mois de prison pour avoir communiqué l’emplacement de supporteurs du Maccabi dans la capitale néerlandaise. Le tribunal a également condamné Mohammed B., 26 ans, à trente jours de prison pour avoir poursuivi un supporteur du Maccabi et lui avoir donné « un coup de ceinture ».

Les tensions étaient vives avant le match de football. Le tribunal a noté que la violence avait été influencée par la guerre dans la bande de Gaza et que les attaques faisaient suite à deux jours d’échauffourées au cours desquelles des supporteurs du Maccabi avaient entonné des chants anti-arabes, vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien. « Tous ces éléments semblent avoir contribué à l’escalade sans précédent de la situation », ont déclaré les juges, soulignant toutefois que « ce contexte ne justifie pas l’appel à la violence physique contre des supporteurs israéliens ».

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Le Monde avec AFP

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Palpations, caméras-piétons…Le Parlement adopte définitivement une loi sur la sécurité dans les transports

Adoptée par le Sénat en février, la loi vise notamment les prérogatives des forces de sécurité dans les transports qui pourront procéder à des palpations sans avoir besoin du feu vert des préfets, intervenir aux abords des gares, et saisir des objets considérés comme dangereux.

Le Parlement a adopté définitivement mardi 18 mars un texte visant à renforcer la sécurité dans les transports, très attendu des professionnels mais dont certaines mesures sont décriées par la gauche, comme le renforcement des prérogatives des forces de sécurité de la SNCF et de la RATP.

Après un feu vert du Sénat lundi, le texte a été adopté par un dernier vote de l’Assemblée nationale par 303 voix contre 135, avec le soutien de la coalition gouvernementale, de l’alliance RN-ciottistes, et d’une bonne partie des indépendants du groupe Liot.

Le texte élargit notamment les prérogatives des forces de sécurité dans les transports (Sûreté ferroviaire pour la SNCF, et GPSR pour la RATP), qui pourront procéder à des palpations sans avoir besoin du feu vert des préfets, intervenir aux abords des gares, et saisir des objets considérés comme potentiellement dangereux.

Les missions régaliennes dénoncées par la gauche

« Il était temps de donner des droits aux agents de sûreté, car il n’est pas possible de leur demander d’assurer la sécurité des utilisateurs des transports en commun sans leur en donner les moyens nécessaires », s’est félicité le député Les Républicains Ian Boucard.

La gauche a au contraire dénoncé un glissement des missions régaliennes. « Les frontières entre les compétences des agents de sûreté et celles des forces de l’ordre s’atténuent dangereusement », a déploré le député communiste Stéphane Peu.

Le texte contient aussi la pérennisation du port de caméras-piétons par les contrôleurs. Une expérimentation de ce dispositif plébiscité par la profession a pris fin le 1er octobre. La proposition de loi ouvre en outre une expérimentation similaire pour les chauffeurs de bus et de car.

La loi déjà adoptée au Sénat en février 2024

La France insoumise (LFI), les socialistes, les communistes et les écologistes ont très largement voté contre. Seuls l’ancien président François Hollande et l’ancien ministre macroniste Aurélien Rousseau se sont abstenus au groupe PS.

« Je souhaite désormais une mise en oeuvre rapide de ce texte », a déclaré sur X le ministre des Transports Philippe Tabarot qui avait la particularité d’être aussi à l’origine de la proposition de loi lorsqu’il était sénateur.

Elle avait été adoptée pour la première fois au Sénat en février 2024. Son parcours législatif avait été stoppé par la dissolution en juin, puis par la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre.

Le texte comporte aussi une gradation des amendes pour les bagages oubliés, et la possibilité pour un juge de prononcer une interdiction de paraître dans les réseaux de transports, similaire à celle existant pour les stades de football.

Une mesure toutefois difficilement applicable surtout dans le réseau francilien, de l’aveu même de Guillaume Gouffier Valente, député macroniste rapporteur du texte à l’Assemblée. Le texte contient « une espèce d’appétit de répression », a estimé le socialiste Roger Vicot.

Vidéosurveillance algorithmique

Une autre disposition, introduite par un amendement du gouvernement, a été très critiquée: elle proroge jusqu’à mars 2027 l’expérimentation d’un dispositif de vidéosurveillance algorithmique (VSA) lors de grands rassemblements, testé notamment lors des Jeux olympiques de Paris-2024.

Avec la VSA, un algorithme analyse les images de vidéosurveillance afin de repérer des comportements suspects.

Un « cavalier » législatif sans lien suffisant avec le texte, selon certains députés, et donc susceptible d’être censuré par le Conseil constitutionnel.

« Cette expérimentation est bien plus large que les transports qui nous occupent aujourd’hui », a critiqué le député du groupe MoDem Philippe Latombe.

L’association La Quadrature du net a accusé le gouvernement – qui demande davantage de temps pour avoir le recul nécessaire sur cette technique – de « violer les promesses d’évaluation » et a déploré des « méthodes brutales (…) révélatrices de la dynamique autoritaire en cours ».

« Brique après brique, vous bâtissez une France surveillée, punie, contrôlée, enfermée », a estimé la députée insoumise Elisa Martin, qui a défendu en ouverture de séance une motion de rejet du texte, largement repoussée par les députés.

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Vincent Reynouard, négationniste et néonazi français, condamné à douze mois de prison

Vincent Reynouard au tribunal de Saverne, le 27 septembre 2007. FREDERICK FLORIN / AFP

Le négationniste et néonazi français Vincent Reynouard a été condamné, mercredi 19 mars, par le tribunal correctionnel de Paris à douze mois de prison, à effectuer sous le régime de la semi-liberté. Il a été reconnu coupable de contestations de crimes de guerre, contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine raciale.

Vincent Reynouard, présent à l’audience et accompagné par plusieurs dizaines de partisans, devra verser un total de 10 000 euros de dommages et intérêts aux associations parties civiles, dont la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et l’Observatoire juif de France (OJF).

Un juge d’application des peines devra déterminer de quelle façon cette peine sera effectuée, « l’aménagement sous forme de détention à domicile sous surveillance électronique étant inapproprié dès lors que Vincent Reynouard est hébergé de manière précaire », a souligné le tribunal.

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Condamnations passées pour négationnisme

Figure de l’ultradroite, Vincent Reynouard, âgé de 56 ans, a déjà été condamné à plusieurs reprises pour avoir nié l’existence des chambres à gaz ou le massacre d’Oradour-sur-Glane – une localité de la Haute-Vienne dont 643 habitants ont été assassinés par une unité de la division SS Das Reich, alors en pleine retraite, le 10 juin 1944.

Vincent Reynouard était cette fois jugé devant la 17e chambre correctionnelle de Paris pour des propos proférés dans des vidéos diffusées sur Internet entre 2017 et 2020. Dans l’une de ces vidéos, diffusée en mai 2017 sur YouTube et intitulée « Macron, serviteur des juifs ? », il contestait la réalité de la Shoah, qualifiée d’« histoire mensongère » ainsi que le rôle de la Waffen-SS dans le massacre d’Oradour-sur-Glane. Dans d’autres vidéos, diffusées entre septembre 2019 et mars 2020, il soutenait que c’était la Résistance qui avait commis le massacre d’Oradour-sur-Glane et non les nazis.

Ancien professeur de mathématiques révoqué de l’éducation nationale, Vincent Reynouard diffuse des thèses niant l’existence de la Shoah depuis les années 1990. Pour tenter d’échapper à la justice, il fuit en 2015 en Grande-Bretagne. Repéré par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH) et la section SO15 de la Metropolitan Police de Londres, une unité spécialisée dans le contre-terrorisme et la lutte contre l’extrémisme, il est interpellé dans sa planque écossaise en novembre 2022 avant d’être extradé en France en février 2024. Lors de son procès, en janvier, l’ancien prof de maths avait revendiqué son appartenance « à 200 % » à la mouvance révisionniste.

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Le Monde avec AFP

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Cantines scolaires: une proposition de loi déposée pour interdire couverts et assiettes en plastique

Le gouvernement avait déposé début mars un projet de décret pour réautoriser les couverts et la vaisselle en plastique réutilisables dans les cantines scolaires, interdits depuis le 1er janvier.

Une proposition de loi va être déposée pour interdire couverts et assiettes en plastique réutilisables dans les cantines scolaires, à la suite d’une « confusion » introduite par un décret d’application, a annoncé mardi 18 mars la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

Promulguée en 2018, la loi Egalim avait fixé au 1er janvier 2025 l’interdiction « de contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe ou de service en matière plastique » dans les cantines scolaires et universitaires, ainsi que dans les établissements d’accueil des enfants de moins de 6 ans.

L’interdiction avait été étendue par la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) aux services de pédiatrie, d’obstétrique et de maternité, également à partir de janvier 2025.

« La loi date d’il y a quatre ans. […] Le législateur a changé d’avis, la société va plus loin aujourd’hui, les associations, des maires se sont mobilisés en nous disant ‘on ne veut plus de plastique’. Les Françaises et les Français, les collectivités locales nous disent, ‘c’est terminé le plastique, on est déjà passé de l’autre côté' », a déclaré Agnès Pannier-Runacher sur RMC. « Aujourd’hui ça paraît idiot de ne pas tout interdire le plastique », a-t-elle résumé.

Interdire « tout ce qui est en plastique »

La ministre a expliqué que « le décret de mise en oeuvre de la loi est allé plus loin que la loi, il a englobé dans l’interdiction la vaisselle et les couverts. Et en fait, un décret ne peut aller plus loin que la loi, c’est une fragilité juridique et c’est du pain béni pour le lobby du plastique qui attaque systématiquement nos textes », selon elle.

Dans un premier temps, afin de « corriger cela », le ministère de la Transition écologique avait décidé de préparer un projet de nouveau décret qui prévoyait de remplacer les mots « le service ou la consommation des plats, y compris la vaisselle et les couverts » par simplement « le service ».

« La loi a donné une interdiction qui n’allait pas jusqu’au bout et qui était ambiguë. Le décret (initial, NDLR) a tout interdit, mais le décret ne peut pas être plus ambitieux que la loi. On va interdire tout, mais pour interdire tout, il faut une loi et ça ne peut pas être un décret qui le décide dans son coin », a annoncé Agnès Pannier-Runacher.

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique – 12/02

« Dans ce moment de confusion », elle a annoncé que les députées Ensemble pour la République Véronique Riotton et Graziella Melchior « se proposent de déposer une proposition de loi qui va corriger et permettre d’interdire les couverts, les assiettes, tout ce qui est en plastique dans les cantines de nos enfants ».

Le lobby des plastiques dénoncé

Cette proposition de loi arrivera « le plus vite possible, et pendant ce temps-là je n’ai plus besoin de modifier le décret, on va adapter la loi au décret », a précisé Agnès Pannier-Runacher.

Le projet de décret gouvernemental initialement prévu est encore consultable sur le site du ministère de la Transition écologique. Il pouvait faire « l’objet d’observations » jusqu’au 14 mars, et parmi les commentaires – au nombre de 14.852 à ce jour -, nombre d’internautes se déclaraient scandalisés par le fait que les couverts et assiettes en plastique ne soient pas interdits.

Les commentaires qualifiaient le texte d' »ahurissant », de « scandaleux » ou encore de « retour en arrière affligeant », certains le comparant » au retour des pailles » en plastique « outre-atlantique » décrété par Donald Trump, tandis que d’autres dénoncent « le lobby des plastiques ».

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