Après une opération en septembre 2022 dans un hôpital marseillais, un patient a découvert qu’une pince de 20 centimètres avait été oubliée dans son abdomen. Cinq opérations ont été nécessaires pour réparer les dégâts.
Des cicatrices qui immortalisent une période de souffrance. Plus de deux ans après avoir été opéré pour un cancer de la prostate à l’hôpital Vert Coteau à Marseille, Gérard Kern, 68 ans, se remémore un calvaire. En septembre 2022, sa première opération pour une ablation de la prostate ne se passe pas aussi bien qu’espérée. Une veine est sectionnée accidentellement et provoque une importante hémorragie. Le cuir est recousu, mais lorsque Gérard Kern rentre chez lui, la douleur persiste malgré la morphine.
Après 15 jours de douleur au ventre insupportables, il est transporté aux urgences d’Aubagne pour passer un scanner. Les urgentistes découvrent qu’une pince de 20 centimètres a été oubliée dans son abdomen. « Voilà la radio avec la pince à l’intérieur de mon corps », lance le Marseillais, radio entre les mains.
Le sexagénaire est de nouveau opéré pour permettre le retrait de l’outil. Seulement, les sutures ne tiennent pas. « Ils ont rafistolé comme ils ont pu, mais ça a lâché », souffle le retraité. Une troisième opération est lancée. Elle sera suivie d’une quatrième, en raison de la perforation des intestins par la pince, et d’une cinquième et dernière à la Timone pour réparer les dégâts.
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« Je n’ose même plus aller à la plage »
Si sa vie n’est plus en danger, elle a, néanmoins, été bouleversée à jamais. « Je n’ose même plus aller à la plage. Si on voit mon ventre, les gens vont prendre peur. » Son ventre est désormais déformé par les multiples opérations.
Pour l’heure, l’hôpital, où se sont produites les deux premières opérations, ne reconnaît pas d’erreur médicale. Ce que conteste Me Zerbib, avocat de Gérard Kern. « Il y a un protocole à respecter au niveau du comptage des instruments lors des opérations et c’est ça qui n’a pas été respecté », souligne-t-il.
Une plainte a été déposée, et des indemnités vont être versées. Le chirurgien, qui exerce toujours, a écrit une lettre d’excuses au couple. Ce qui provoque la colère de Gérard Kern. « Comment peut-on sectionner une veine et oublier une pince de 20 cm? Comment est-ce possible? », s’interroge-t-il.
Contactée, l’avocate du chirurgien de l’hôpital Vert Coteau qui a opéré le retraité n’a pas répondu à nos sollicitations.
Alexis Pluyette avec Anne Bouaziz
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