Condamné à trois ans de prison en Russie pour ne pas s’être enregistré en tant « qu’agent de l’étranger », le chercheur français Laurent Vinatier est en transit vers une colonie pénitentiaire. Invitée de BFMTV ce dimanche 13 avril, sa mère s’inquiète de la situation et demande une audience auprès d’Emmanuel Macron.
La mère du chercheur français Laurent Vinatier, détenu depuis 10 mois en Russie a demandé ce dimanche 13 avril sur BFMTV une audience auprès du président de la République, alors que son fils est envoyé en colonie pénitentiaire pour purger une peine de trois ans de prison.
« C’est une inquiétude très importante pour nous. Auparavant, il était dans un centre provisoire à Moscou même. On savait où il était. Il recevait des visites du Consul et de son avocat. Maintenant, personne ne s’est où il est. Les colonies pénitentiaires, en France, ça n’existe pas », a-t-elle témoigné.
Selon un message transmis jeudi à l’AFP par sa famille, l’avocat de Laurent Vinatier les a informés que ce dernier a été transféré à Toula, à environ 200 kilomètres au Sud de Moscou, dans une colonie pénitentiaire de transit pour y effectuer une quarantaine de 15 jours.
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Stupeur du ministère des affaires étrangères
« On est en lien constant avec la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères. Ils ont été tout à fait surpris. Il faut sûrement donner plus de temps, mais ce qui nous inquiète, c’est qu’il a été condamné à la sanction la plus sévère alors qu’il avait plaidé coupable« , ajoute-t-elle.
Après cette période, il devrait être transféré vers un autre établissement encore inconnu pour y purger sa peine, selon lui. Les transferts pénitentiaires en Russie sont des procédures qui prennent souvent plusieurs semaines, les proches des condamnés pouvant rester tout ce temps sans nouvelle.
Brigitte Vinatier signale avoir adressé un courrier au président de la République, il y a deux semaines. « Nous avons fait une demande récemment pour avoir une audience, nous aimerions le voir. Nous n’avons pas eu encore de réponse », nous a-t-elle confié.
Un chercheur au service d’une ONG pour la paix
Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.
Les autorités russes accusent Laurent Vinatier, 48 ans, d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous le label d' »agent de l’étranger » alors même qu’il collectait des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie.
Les autorités russes utilisent depuis des années le statut d' »agent de l’étranger » pour réprimer leurs détracteurs, mais c’est la première fois qu’un ressortissant étranger est incarcéré pour ce motif.
L’intéressé a reconnu les faits, mais plaidé l’ignorance. Il s’est également excusé, espérant l’indulgence de la justice. La France dénonce sa condamnation comme « arbitraire » et appelle à sa « libération immédiate ».
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