La trentenaire et la quadragénaire ont toutes les deux été condamnées à 22 ans de prison pour l’assassinat de la mère de l’une d’elles en 2022. Elle avait été retrouvée assise sur une chaise, la tête recouverte d’un sac poubelle et le dos lardé de 61 coups de couteau.
Deux femmes ont été condamnées ce vendredi 28 novembre par la cour d’assises du Bas-Rhin à 22 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de la mère de l’une d’elles, qui n’acceptait pas leur relation.
La cour n’a pas fait de différence entre la fille de la victime, Sandy Strebler, âgée de 35 ans, et la compagne de celle-ci, Élodie Bruey, 42 ans. Elle a reconnu à chacune une altération de leur discernement au moment des faits et les a condamnées à la même peine, assortie d’un suivi socio-judiciaire de 10 ans avec injonction de soins.
Les peines prononcées sont inférieures aux 25 ans de réclusion requis contre le duo, qui était jugé depuis mercredi.
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« Une boucherie »
Le 13 octobre 2022, Sonia Darmann, 68 ans, avait été découverte morte chez elle à Haguenau, assise sur une chaise, la tête recouverte d’un sac poubelle et le dos lardé de 61 coups de couteau. Elle ne présentait pas de blessures de défense.
L’avocat général, Guillaume Spindler, avait évoqué une « boucherie », un crime commis avec « une telle violence et une telle rapidité que la victime n’a pas eu le temps de réagir ».
Il avait mis en avant l’altération du discernement des deux accusées, ce qui abaisse la peine encourue à 30 ans de prison, et avait requis à l’encontre de chacune 25 ans de réclusion, dont une période de sûreté de 15 ans, et un suivi socio-judiciaire comprenant une injonction de soins de 20 ans.
« Deux enfants »
Caroline Bolla, avocate de Élodie Bruey, a insisté sur la « fragilité des accusées », qui souffrent toutes deux de déficiences intellectuelles et se sont rencontrées dans un établissement public de santé mentale.
Sa cliente compte « 29 hospitalisations en psychiatrie en moins de onze ans » et elle était sous curatelle renforcée au moment des faits.
« Le QI de Mme Bruey, c’est le QI d’un enfant de 8 ans. Un enfant de 8 ans ne pourrait pas être mis en prison », a-t-elle plaidé.
« Vous avez deux enfants dans le box » a aussi décrit aux jurés Georges-Frédéric Maillard, avocat de Sandy Strebler.
« Un contexte familial terrible »
Il a expliqué les nombreux coups de couteau portés par sa cliente par « les années de colère, de frustration, de mauvaise relation avec sa mère qui explosent ».
Sandy Strebler a grandi dans un « contexte familial terrible » avec une « mère addict aux médicaments » et un « père alcoolique ». Ce n’est « pas un monstre » a-t-il plaidé mais une « femme qui a été en grande difficulté et qui a fait un choix terrible, celui de tuer sa mère ».
Les deux femmes se sont « montées le bourrichon », selon lui.
Placées sous tutelle
« J’étais en colère, Élodie m’a manipulée », « j’ai beaucoup de remords », a déclaré Sandy Strebler, cheveux courts et traits juvéniles, avant que la cour ne se retire pour délibérer. « Je regrette énormément », a dit son ancienne compagne, à la carrure imposante.
« J’en fais des cauchemars, je pleure ».
Le 13 octobre 2022, Élodie Bruey avait contacté sa grand-mère pour lui dire que Sandy et elle avaient tué la mère de Sandy. Le couple avait fui en train à Bordeaux où elles avaient fini par se rendre dans un hôpital, avouant le meurtre. Élodie Bruey et Sandy Strebler sont toutes deux sous tutelle aujourd’hui.


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