Dans le cadre de l’Agirc-Arrco, patronat et syndicats négocient tous les quatre ans un accord paritaire sur l’évolution des retraites complémentaires, avec un ajustement annuel des pensions en fonction des projections économiques à 15 ans.
Les partenaires sociaux participant à la concertation sur les retraites ont débattu mercredi des conditions dans lesquelles ils pourraient reprendre en main le pilotage du système des retraites des salariés du privé, aujourd’hui assuré par le pouvoir politique. Les cinq organisations syndicales et patronales qui participent encore aux discussions – Medef et CPME pour le patronat, CFDT, CFE-CGC et CFTC pour les syndicats – ont évoqué notamment la possibilité de s’inspirer du modèle de l’Agirc-Arrco, le système de retraite complémentaire des salariés du privé, géré en toute autonomie par les partenaires sociaux.
Ceux-ci négocient tous les quatre ans un accord paritaire sur l’évolution des retraites complémentaires, avec un ajustement annuel des pensions en fonction des projections économiques à 15 ans. « Il y a globalement un consensus sur la volonté d’aller vers » un pilotage pluriannuel des pensions « sur un modèle correspondant à celui de l’Agirc-Arrco », a indiqué Fabien Guimbretière, de la CFDT.
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L’âge de départ continue de faire débat
Mais toute la difficulté est de définir des critères de pilotage « qui soient à la fois financiers » (l’impératif d’équilibre du système), mais aussi « d’équité et de justice sociale », a-t-il dit. Ainsi l’âge de départ en retraite ne saurait être un paramètre d’ajustement pour piloter le système, a prévenu Christelle Thieffinne, de la CFE-CGC. « La partie patronale fait de l’âge un levier d’action » pour ajuster le système des retraites, mais « nous pensons que c’est une question politique », qui ne peut être du ressort des partenaires sociaux, a-t-elle dit.
« Ce sont des objectifs de société, qu’on ne peut pas remettre en cause en permanence », selon elle.
Les cinq organisations se retrouveront le 15 mai pour poursuivre leurs débats sur les pilotage du système. Ils tenteront ensuite, à partir des 22 et 28 mai (dernière date du calendrier prévisionnel des discussions), de définir un accord global pour faire évoluer la réforme des retraites de 2023.
Revenir à une indexation des pensions sur les salaires?
L’Insee a publié mercredi une étude sur l’indexation des retraites qui donnera peut-être matière à nourrir les réflexions des partenaires sociaux sur le pilotage du système. Selon cette étude, pour avoir plus de visibilité et de justice dans la gestion du système des retraites, il ne faudrait pas indexer les pensions sur l’inflation, comme c’est le cas aujourd’hui, mais en revenir à une indexation basée sur l’évolution des salaires, comme c’était le cas auparavant.
Pour limiter l’impact financier d’une telle réforme, il serait possible d’appliquer un coefficient de correction lié à l’évolution démographique : une dégradation du solde entre cotisants et retraités réduirait automatiquement la revalorisation annuelle des pensions, pour éviter que le poids des retraites sur l’économie ne s’accroisse.
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