Un membre du conseil municipal de Questembert, une commune du Morbihan, demande à la ville de ne plus avoir recours aux chevaux, notamment utilisés pour transporter les touristes ou pour le ramassage des ordures. Sa pétition a recueilli près de 25.000 signatures.
Une pratique jugée anachronique. Une pétition a été lancée par un élu municipal du Morbihan afin de demander à ce que Questembert, une commune voisine, cesse au nom du bien-être animal d’avoir recours aux chevaux pour des missions de service public, tel que le ramassage des ordures. Elle a récolté, ce lundi 5 mai, plus de 24.000 signatures.
« Je suis choqué de constater qu’aujourd’hui encore, un cheval puisse être utilisé comme simple outil de travail au profit d’une municipalité », déplore l’auteur de la pétition.
La pétition a été lancée par Serge Buchet, conseiller délégué notamment à la condition animale pour la municipalité de Rochefort-en-Terre, commune voisine de Questembert. L’élu est membre de Révolution écologique pour le vivant, parti écologique et antispéciste fondé en 2018 par le député apparenté LFI Aymeric Caron.
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Ramassage des ordures et sorties périscolaires
La municipalité de Questembert a recours à des « chevaux territoriaux », utilisés pour des missions telles que le ramassage des ordures ou le transport de classes en sortie périscolaire, depuis 2011.
Elle utilise également des « calèches touristiques » qui proposent de faire le tour de la commune pendant la saison estivale, selon le site de la mairie.
Une solution choisie par la ville car non polluante et qui doit aussi permettre de circuler plus facilement qu’en camion-benne dans certaines ruelles très étroites.
Une « pratique d’un autre temps »
La pétition y voit cependant une « pratique d’un autre temps », dénonçant des « souffrances pour l’animal », notamment lors d’épisodes de « chaleurs extrêmes de plus en plus fréquents ».
« Leurs corps sont mis à rude épreuve, forcés de tirer des charges souvent bien trop lourdes », accuse encore Serge Buchet dans sa pétition, s’inquiétant aussi de possibles accidents de la route alors que les calèches circulent au milieu des voitures.
« Est-il réellement nécessaire de promener des touristes en calèche? S’il s’agit d’une obligation, il existe pourtant des alternatives à la traction hippomobile: bus, vélos…
Le maire circonspect, le parti lui répond
En réponse à cette pétition, un autre texte a été lancé « pour que la mairie de Questembert garde ses chevaux ». Il a cependant rencontré moins de succès jusqu’à présent, avec à peine plus de 1.000 signatures récoltées ce lundi.
Le maire de Questembert, Boris Lemaire, élu d’une liste de gauche et écologiste, se dit de son côté étonné par les critiques reçues. « Nos chevaux sont parmi les animaux les mieux traités qui soient. Ils travaillent quatre heures par jour au maximum », assure-t-il auprès du journal Le Télégramme.
L’élu assure avoir proposé à Serge Buchet de venir dans sa commune passer une journée complète aux côtés d’un cheval territorial pour suivre son parcours et qu’il se rende compte par lui-même des conditions de travail des animaux. Il affirme que le conseiller municipal appartient à une « idéologie très radicale » qu’il ne partage pas.
Le parti Révolution écologique pour le vivant (REV) lui a répondu via ses réseaux sociaux. « L’argument selon lequel des animaux qui transportent des charges lourdes seraient heureux ne tient pas: partout dans le monde, les exemples d’animaux épuisés, s’écroulant de fatigue en pleine ‘promenade’, pleuvent », assure le mouvement sur son compte Facebook. « L’écologie antispéciste de la REV ne se satisfait pas d’un mode de transport ‘non polluant’, si le prix est celui du labeur d’un animal considéré comme un objet », dit-il.
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