Le clan de la famille d’Aboubakar, le fidèle tué à coups de couteau dans une mosquée du Gard il y a deux jours, demande que le parquet antiterroriste se saisisse de l’affaire dimanche 27 avril. Celui-ci est toujours en évaluation.
Deux jours après le meurtre d’un fidèle dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), l’avocat de la famille de la victime demande ce dimanche 27 avril que le parquet national antiterroriste (Pnat) se saisisse de l’affaire.
« À ce stade, l’analyse des éléments connus ne laisse aucun doute: il s’agit d’une attaque de nature terroriste », écrit Me Mourad Battikh dans un communiqué. « Il est tout aussi évident que le parquet national antiterroriste doit se saisir de cette affaire sans délai ».
« La communauté musulmane, profondément meurtrie, doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen, notamment à travers la saisine immédiate du Pnat », ajoute l’avocat.
« J’ai eu accès à une vidéo odieuse où l’on voit l’auteur tuer cet individu lâchement à coups de baïonnette, proférant des insultes et le laissant agoniser à terre, insultant sa religion. On se pose la question de si c’est un acte terroriste? (…) Il n’y a pas d’autres pistes », a jugé sur BFMTV Me Mourad Battikh dimanche soir.
Ce dernier a par ailleurs pointé une « responsabilité morale » du monde politique, à l’origine d’un climat ayant mené à ce drame selon lui. Pour l’heure, le Pnat reste en évaluation et continue à être en lien avec le parquet d’Alès, a appris BFMTV auprès de l’instance.
L’auteur présumé de l’homicide, Olivier A., s’est rendu de lui-même dimanche soir à la police à Pistoia, en Italie, après trois jours de traque.
Comme l’expliquait samedi à BFMTV le procureur de la République d’Alès, c’était une « véritable chasse à l’homme » qui a été menée afin de l’interpeller. Abdelkrim Grini craignait « qu’il ne fasse à nouveau d’autres victimes ».
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Un mobile encore flou
Le suspect est âgé de 20 ans. De nationalité française et sans activité professionnelle, il est inconnu des services de police et de la justice.
Ouverte pour homicide vendredi par le parquet d’Alès, l’enquête sur ce drame, confiée à la fois aux gendarmes et à la police judiciaire, est menée depuis samedi pour « assassinat », c’est-à-dire un meurtre avec préméditation, a précisé le procureur à l’AFP.
« On ne connaît pas encore les mobiles (…). La piste d’un acte anti-musulman n’est pas négligée, bien au contraire », a déclaré le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau depuis la sous-préfecture d’Alès, dimanche.
« C’est celle sur laquelle on travaille en priorité, mais ce n’est pas la seule », a précisé le procureur de la République d’Alès Abdelkrim Grini. « Certains éléments pourraient nous laisser penser que ce mobile n’était peut-être pas le mobile premier, ou le seul mobile ».
Pauline Revenaz et Boris Kharlamoff
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