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Le méthylmercure, poison invisible qui menace les peuples de l’Arctique

Alors que le Groenland cristallise les appétits géostratégiques internationaux, notamment après les velléités d’acquisition manifestées par Donald Trump, la réalité sociale des Inuits demeure largement éclipsée par les perspectives d’exploitation des ressources naturelles. La société groenlandaise se retrouve pourtant en première ligne face au dégel sans précédent du permafrost – une couche de sol gelé recouvrant un quart des terres émergées de l’hémisphère Nord –, qui libère progressivement des substances toxiques longtemps emprisonnées. Doublement victimes, ces populations subissent les conséquences directes du réchauffement climatique tout en restant à la marge des décisions prises par le Danemark concernant leur territoire, le Groenland étant encore largement dépendant des financements danois.

Parmi les substances toxiques libérées par la fonte du permafrost, le méthylmercure inquiète particulièrement les scientifiques. Cette forme organique du mercure, la plus répandue dans les milieux aquatiques, s’accumule dans les organismes vivants, des plus petits insectes jusqu’aux poissons prédateurs, et crée un effet de bioaccumulation le long de la chaîne alimentaire. Pour l’être humain, les conséquences peuvent être graves. Le méthylmercure s’attaque au système nerveux et s’avère particulièrement nocif pour les fœtus et les jeunes enfants, dont le développement neurologique peut être irrémédiablement compromis. Ces risques ont conduit l’Organisation mondiale de la santé à inscrire cette substance parmi les dix polluants les plus préoccupants pour la santé publique.

Au début de l’année 2024, la photographe Juliette Pavy a plongé au cœur des communautés inuites pour documenter les conséquences de la pollution au méthylmercure dans le territoire canadien du Nunavut. Elle explique : « Une étude menée par le toxicologue Brian D. Laird sur près de 36 communautés du Canada a montré que le phoque est la première source d’exposition au mercure des peuples de l’Arctique, représentant près de 59 % des contaminations. » Et de partager le témoignage d’un chasseur du Nuvanut qu’elle a rencontré : « Les Inuits ne mangent pas les phoques les plus âgés. Nous les laissons aux chiens, car ils ont mauvais goût à cause du mercure accumulé. »

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