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L’administration Trump va mettre fin au statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains

Des migrants en provenance de Cuba font la queue pour monter dans un bus qui les conduira à un poste des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis, à Marathon, en Floride, le 5 janvier 2023. JOE RAEDLE/GETTY IMAGES VIA AFP

Environ 532 000 Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens qui sont arrivés aux Etats-Unis dans le cadre d’un programme lancé par Joe Biden seraient concernés par la décision : l’administration de Donald Trump a annoncé qu’elle allait mettre fin par ordonnance au statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains, leur donnant quelques semaines pour quitter le pays, vendredi 21 mars.

Les migrants parrainés par ce programme, baptisé CHNV (« Cuba, Haiti, Nicaragua, Venezuela Parole Program »), devront « quitter les Etats-Unis » d’ici le 24 avril, sauf s’ils ont obtenu un autre statut d’immigration leur permettant de rester dans le pays, a précisé le département de la sécurité intérieure dans une note. Ils perdront leur protection légale trente jours après la publication, prévue mardi 25 mars, de cette nouvelle ordonnance, dans le journal officiel du gouvernement fédéral des Etats-Unis.

« La liberté conditionnelle [autorisation de séjour] est par nature temporaire, et la liberté conditionnelle seule ne constitue pas une base sous-jacente pour obtenir un statut d’immigration, ni ne constitue une admission aux Etats-Unis », a justifié le département de la sécurité intérieure.

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Une grande majorité va se retrouver « sans statut »

Annoncé en janvier 2023 par l’administration précédente de Joe Biden, ce programme spécial permettait l’entrée aux Etats-Unis pour deux ans pour un maximum de 30 000 migrants par mois en raison de la situation des droits humains dans ces quatre pays. M. Biden avait à l’époque présenté le plan comme une méthode « sûre et humaine » pour alléger la pression à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Donald Trump a promis de mener la plus grande campagne d’expulsion de l’histoire des Etats-Unis et de limiter l’immigration, principalement en provenance des pays d’Amérique latine, dès son retour au pouvoir. Vendredi, la décision a immédiatement suscité l’indignation et l’inquiétude chez les défenseurs des migrants. L’organisation Welcome.US, qui soutient les personnes cherchant refuge aux Etats-Unis, a exhorté les migrants concernés par cette mesure à consulter « immédiatement » un avocat spécialisé dans les questions d’immigration.

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L’avocate californienne Nicolette Glazer a estimé que l’ordonnance affecterait la « grande majorité » du demi-million d’immigrants entrés aux Etats-Unis dans le cadre du programme lancé par M. Biden. « Seules 75 000 demandes d’asile positives ont été déposées, de sorte que la grande majorité des personnes bénéficiant d’une liberté conditionnelle dans le cadre » de ce programme « se retrouveront sans statut [légal], sans permis de travail et passibles d’expulsion », a-t-elle alerté sur X, redoutant le « chaos » que va semer selon elle cette décision.

Karen Tumlin, directrice du groupe de défense des droits des immigrés Justice Action Center, a déclaré que l’administration Trump était en train de « rompre un engagement que le gouvernement fédéral avait pris envers les centaines de milliers » de migrants. « Révoquer soudainement le statut légal de centaines de milliers de bénéficiaires (…) va causer un chaos inutile et de la détresse pour les familles et les communautés à travers le pays », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Offensive anti-immigration

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump met en scène la vaste offensive contre l’immigration promise pendant sa campagne. Son administration a ainsi utilisé une législation rare pour expulser plus de 200 membres présumés d’un gang vénézuélien vers le Salvador.

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Cette loi, qui permet au président américain en temps de guerre d’arrêter ou expulser des citoyens d’une nation ennemie, n’avait été utilisée qu’à trois reprises : pendant la guerre anglo-américaine de 1812 pour expulser des ressortissants britanniques ; lors la première guerre mondiale contre des ressortissants de pays ennemis, et durant la seconde guerre mondiale pour interner plus de 100 000 citoyens japonais et Américains d’origine japonaise.

Donald Trump a toutefois affirmé vendredi qu’il n’était pas le signataire de la déclaration d’utilisation de cette loi d’exception, quelques heures après que le juge qui avait suspendu ces expulsions la semaine précédente s’était inquiété lors d’une audience au tribunal fédéral de Washington des répercussions « incroyablement problématiques » du recours à ce texte.

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Le Monde avec AFP

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