Joann Sfar, dans un café parisien, le 1ᵉʳ avril 2025. MATHIEU RICHER MAMOUSSE POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

« Les nazis nous ont obligés à porter l’étoile, on ne va pas la remettre volontairement. » Pendant quarante ans, Joann Sfar a respecté l’injonction paternelle : pas de Magen David, l’étoile à six branches emblématique du judaïsme, qu’il avait demandée en pendentif pour sa bar-mitsva et qu’André Sfar avait refusé de lui offrir. Adulte, le dessinateur a porté des bagues, de grosses bagues argentées à l’effigie des chimères de l’heroic fantasy : un lion, un loup, un sanglier.

Mais il a attendu d’avoir 53 ans, en 2024, pour revenir à ses désirs d’adolescent de 13 ans et dire enfin merde aux nazis : depuis son dernier anniversaire, il porte en sautoir une énorme Magen David d’environ 5 centimètres de diamètre, en or blanc et rubis, précise-t-il au photographe de M Le magazine du Monde, qui a braqué son objectif sur l’astre impressionnant.

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