Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène ce mardi dans une ferme du Doubs où plusieurs personnes étaient réunies contre l’abattaque de 83 vaches au nom de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Deux personnes ont été interpellées.
Quelque 175 gendarmes ont été déployés et deux personnes interpellées ce mardi 2 décembre matin près d’une ferme du Doubs où des vétérinaires doivent abattre 83 vaches au nom de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
En fin de matinée, les gendarmes ont procédé à des tirs de gaz lacrymogènes autour de l’étable, afin de dégager l’accès pour les services vétérinaires, a constaté un correspondant de l’AFP.
« C’était ultra-violent », a dénoncé Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne présent sur place. « On ne supporte plus cette façon autoritaire de gérer les crises sanitaires ».
Le propriétaire de l’exploitation avait lancé un appel, relayé par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, à se rassembler dans l’exploitation située à Pouilley-Français, non loin de Besançon.
Un correspondant de l’AFP a dénombré plusieurs centaines de manifestants sur place ainsi que devant la mairie du village de 800 habitants. L’accès à la ferme est bloqué par les forces de l’ordre mais des manifestants parviennent à gagner l’exploitation en passant à travers champs.
Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, a interdit lundi soir toute manifestation « aux abords de l’exploitation ».
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300 manifestants face à 175 gendarmes
Dans un communiqué diffusé mardi matin, la préfecture a fait état de quelque 300 manifestants sur place, face à « un dispositif de sécurité composé de 175 gendarmes ».
« Si la majorité des manifestants sont calmes et pacifiques, les forces de l’ordre ont dû procéder à deux interpellations. Les forces de l’ordre ont effectué un tir défensif de LBD face à des tracteurs en mouvement vers des gendarmes, mais aucune personne n’a été blessée », selon le communiqué.
Le procureur de la République de Besançon, Cédric Logelin, a précisé que les deux personnes interpellées sont poursuivies pour « violence avec arme » et refus d’obtempérer par conducteur d’un véhicule.
Les organisations agricoles ont saisi le tribunal administratif de Besançon qui doit trancher à partir de 11h30 sur un recours contre l’abattage du troupeau. Les bovins ont été vaccinés contre la DNC mais une vache a été testée positive, ce qui doit entraîner d’après les services de l’État l’abattage de tout le troupeau.
La ministre de l’Agriculture « fait sourde oreille »
Céline Lhomme, l’épouse de l’exploitant, a déclaré à l’AFP que la vache en question « va très bien » et que les nodules qui sont apparus pourraient être liés à sa vaccination.
Elle a indiqué avoir demandé à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, originaire du Doubs, d’intervenir. « Elle fait la sourde oreille, on n’a aucune nouvelle », a regretté Céline Lhomme.
Selon Laurence Lyonnais-Meslob, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Doubs et le Territoire de Belfort, les bovins « peuvent être mis sous surveillance, mis sous cloche et voir comment les choses évoluent, sachant que tous les élevages autour sont vaccinés. Le risque (de contagion) est très très très faible ».
À l’autre bout du pays, une centaine de manifestants ont tenté lundi de s’opposer à l’abattage, dans les Pyrénées-Orientales, d’environ 80 bovins dans le cadre de la lutte contre la DNC, avant d’être délogés par les gendarmes.


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