Au Brésil, la droite veut tirer parti du raid policier le plus meurtrier de son histoire

A Vila Cruzeiro, dans le bidonville du complexe de la Penha, dans le nord de Rio, le 31 octobre 2025, manifestation pour dénoncer l’opération policière meurtrière menée le 28 octobre. ANDRE COELHO/EPA/MAXPPP

« Assassin ! » « Dehors, Castro ! » Malgré la pluie, des centaines de Brésiliens se sont rassemblés, vendredi 31 octobre, dès 13 heures, sur un terrain de football à Vila Cruzeiro, dans le bidonville du complexe de la Penha, dans le nord de Rio de Janeiro. Vêtus de tee-shirts blancs tachés de peinture rouge, habitants, chauffeurs de moto-taxi et militants ont dénoncé la violence de l’opération policière menée sur place, ainsi que dans les favelas voisines du complexe de l’Alemao, trois jours plus tôt, contre la faction criminelle Comando Vermelho.

Parallèlement, des rassemblements similaires ont eu lieu dans 19 autres villes du pays. De nombreuses pancartes brandies par les manifestants accusaient le gouverneur d’extrême droite de l’Etat de Rio de Janeiro, Claudio Castro, d’avoir organisé un « massacre ».

Selon le dernier décompte de la police, 121 personnes ont été tuées lors de l’opération déclenchée mardi, dont quatre agents des forces de l’ordre. Le Défenseur public (le service public de l’aide juridique de l’Etat de Rio de Janeiro) avance, lui, le chiffre de 132 morts. Quel que soit le bilan final, une chose est certaine : il s’agit du raid le plus meurtrier de l’histoire de Rio.

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Leapmotor B10, le SUV du succès pour le partenaire chinois de Stellantis ?


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Chez Melba, dans le Gard, les grands plats au goût occitan d’un chef autodidacte

Tapie entre Nîmes et Montpellier, dans une ancienne quincaillerie de Quissac, joli village gardois bordant le Vidourle, Melba est une table discrète. C’est que l’affaire, montée à l’abri des regards en mai 2024 par Léa et Elouan Tréhin, s’est un temps cherchée avant de se trouver.

« A l’origine, on proposait une cuisine de bistrot, en phase avec la décoration d’alors, très décontractée. Mais l’ambition d’Elouan devenant de plus en plus gastronomique, il a fallu repenser le lieu pour le mettre en conformité avec cette nouvelle identité », résume la rayonnante Léa, seule en salle.

Quelques semaines de travaux plus tard, c’est une version revue et corrigée du restaurant qui prenait vie, fin septembre, à l’initiative du duo, seul à la barre de ce rebranding. Exit la vaisselle dépareillée et fini le sol en sisal, abandonnés pour un élégant parquet et des assiettes en céramique façonnées à la main. Leur terrain de jeu redessiné, les concernés dévoilent désormais des menus en trois, cinq ou sept temps (de 48 à 89 €), tous tournés vers le terroir occitan. « On se fournit dans un rayon de 50 kilomètres maximum », assure Elouan.

Enchaîner de savoureuses fulgurances

Ce jour-là, la première entrée, un oignon doux des Cévennes confit dans un jus de pommes –également cévenoles– est un choc. L’intéressé, qui barbote dans une nappante réduction d’eau d’oignons, se fait fondant, presque juteux. En cédant sous la dent, le bulbe délivre des arômes doux acides d’une grande puissance, complétés par le goût toasté de lamelles d’oignons frites dans la graisse de volaille.

Dans le restaurant Melba tout juste rénové, à Quissac, dans le Gard. ELISA NGUYEN PHUNG

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Un Afghan de 20 ans mis en examen à Paris et écroué pour association de malfaiteurs terroriste

Un Afghan, âgé de 20 ans, a été mis en examen à Paris et écroué pour association de malfaiteurs terroriste, a indiqué le parquet national antiterroriste.

Un homme âgé de 20 ans et né en Afghanistan a été mis en examen à Paris pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle et financement d’entreprise terroriste, et placé en détention provisoire, a indiqué samedi à l’AFP le parquet national antiterroriste (Pnat).

« Manifestement adhérent à l’idéologie jihadiste, il est soupçonné d’avoir été en lien avec l’EI-K (Etat islamique au Khorassan), notamment par l’envoi de fonds et à des fins de traduction et de relais de la propagande de cette organisation terroriste », a précisé le parquet antiterroriste.

Interpellé à Lyon le 26 octobre

Selon Le Parisien, qui a révélé l’information, ce jeune Afghan, arrivé en France il y a quelques années, a été arrêté dans un centre de rétention administrative de Lyon par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

D’après le journal, les investigations démontrent que « le suspect, déjà sous le coup d’une procédure pour apologie du terrorisme, éditait et diffusait la propagande de l’EI-K sur les réseaux sociaux prisés des jeunes tels que TikTok ou Snapchat », et ont mis au jour des « circuits de financement en direction de l’étranger, vraisemblablement vers des jihadistes de cette branche afghane de Daech ».

La « menace jihadiste représente 80% des procédures » diligentées par le Pnat, avait rappelé mi-septembre 2024 le procureur antiterroriste Olivier Christen. « Au premier semestre 2024, il y avait eu à peu près trois fois plus de procédures » de ce type que sur la même période en 2023, avait-il ajouté.

La « reconfiguration » du groupe État islamique

Cet accroissement s’explique d’après lui par le « contexte géopolitique », mais aussi par « la reconfiguration notamment en Afghanistan » du groupe Etat islamique. En septembre 2024, deux attaques du groupe EI-K, la branche régionale de l’EI en Afghanistan, ont tué une vingtaine de personnes dans ce pays. L’attaque la plus meurtrière de l’EI-K avait fait 145 morts en mars dans une salle de concert à Moscou.

« L’EI-K s’est imposé comme la branche de l’EI la plus tournée vers l’international. Il a produit de la propagande dans plus de langues que n’importe quelle autre filiale depuis l’apogée du califat (autoproclamé) en Irak en Syrie », avait souligné Lucas Webber, cofondateur du site spécialisé Militant Wire. « Cette vision internationale inclut une campagne ambitieuse et agressive pour renforcer ses capacités opérationnelles extérieures et frapper ses différents ennemis à l’étranger ».

L’EI-K est depuis longtemps dans le viseur des polices et services de renseignement occidentaux mais aussi russes.

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Quand l’Assemblée de Corse se bat pour sauver le recteur de l’île, menacé de mutation à Paris

Rémi-François Paolini, recteur de l’académie de Corse, à Bastia, le 7 avril 2025. CHRISTIAN BUFFA/« CORSE MATIN »/MAXPPP

Des élus nationalistes corses parlant d’une même voix pour sauver la tête d’un représentant de l’Etat dans l’île. Cette scène incongrue s’est jouée jeudi 30 octobre, à l’Assemblée de Corse. Une motion de soutien y a été votée à l’unanimité pour exiger que le recteur Rémi-François Paolini, originaire de l’île, reste à la tête de son administration.

Deux jours plus tôt, le ministère de l’éducation nationale, dirigé depuis le 12 octobre par Edouard Geffray, prévoyait pourtant le retour à Paris de cet énarque, conseiller d’Etat. Retour qui, face au tollé parmi les élus corses, n’a finalement pas été acté lors du conseil des ministres de mercredi.

Le président du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, a jugé jeudique cette mutation envisagée était une « sanction politique des engagements du recteur en faveur de la langue corse ». « Alors que nous avons signé une convention, jeudi 23 octobre, avec l’académie de Corse et la préfecture, nous apprenons le mardi 28 au soir qu’il est décidé qu’il parte le lendemain », a-t-il poursuivi, disant avoir fait le siège téléphonique de Matignon pour mettre le maintien du recteur dans la balance de l’apaisement et du dialogue avec l’Etat. Le cortège des élus corses a fait de même, prenant le téléphone pour établir un cordon sécuritaire. La manœuvre fuitait jeudi 30 octobredans Corse Matin,qui titrait « Un recteur en sursis ». Le rectorat de Corse n’a pas commenté. Le ministère n’a pas non plus souhaité s’exprimer sur l’éventuelle mutation du recteur, mais assure que « quoi qu’il en soit, la politique du ministère en faveur du développement et de l’enseignement des langues régionales reste inchangée ».

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Patrick Belz (Arcadès) : Arcadès, la distribution de DVD et Blu-ray


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Adolescent mort à Briançon: la piste d’un défi venant des réseaux sociaux confirmée

L’adolescent de 14 ans était monté sur un matelas tracté depuis une voiture avant d’avoir été « éjecté dans la rivière au moment du demi-tour du véhicule ». Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.

Un garçon de 14 ans s’est noyé il y a une semaine à Briançon dans un jeu qui a mal tourné, éjecté dans une rivière depuis un matelas tracté par une voiture, un de ces défis circulant sur les réseaux sociaux, a annoncé vendredi 31 octobre le parquet de Gap.

Une enquête avait été ouverte pour homicide involontaire et le conducteur de la voiture, 18 ans, après avoir « reconnu sa responsabilité » dans ce drame en garde à vue, a été placé sous contrôle judiciaire. Il sera convoqué devant le tribunal correctionnel pour être jugé, a expliqué la procureure de Gap Marion Lozac’hmeur dans un communiqué.

La victime « trainée » sur un matelas et éjecté dans la rivière

Le 24 octobre dans la soirée, le jeune avait disparu dans la Cerveyrette, un affluent de la Durance dans les Hautes-Alpes. Alertés par ses amis, les secouristes n’avaient réussi à retrouver son corps que le lendemain, un peu en aval, toujours sur la commune de Briançon.

« Les premiers éléments de l’enquête, ouverte pour le chef d’homicide involontaire (…) permettaient d’envisager l’implication d’autres jeunes présents sur les bords de la rivière », détaille la magistrate.

« Un sommier avait été accroché derrière une voiture et la victime était montée sur le sommier afin de se faire trainer (…). Il avait été éjecté dans la rivière au moment du demi-tour du véhicule », détaille le communiqué.

Un « challenge » venu des réseaux sociaux

En plus du conducteur jeudi, un autre jeune âgé de 17 ans avait été placé le même jour en garde à vue, « pour examiner son éventuelle complicité ».

Le chauffeur est « inconnu de la justice, titulaire du permis de conduire et son véhicule est assuré. Il n’était pas sous l’emprise d’alcool et de stupéfiants au moment des faits », poursuit Marion Lozac’hmeur.

« La garde à vue du second jeune, mineur et lui aussi inconnu de la justice, a été levée » jeudi « en vue d’un examen du dossier le concernant », conclut la procureure.

Ce « challenge » ou « défi », venant de pays anglo-saxons où il est souvent appelé « mattress surfing » ou « car surfing » sur des réseaux sociaux prisés des jeunes, n’est pas très connu ni très pratiqué en France pour l’heure.

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Patrick Vieira et le Genoa se séparent, après le pire démarrage de l’histoire du club dans le championnat d’Italie

L’entraîneur du Genoa, Patrick Vieira, lors du match opposant son équipe au Torino FC, à Turin (Italie), le 26 octobre 2025. FABIO FERRARI/AP

Son avenir sur le banc génois semblait compromis. Patrick Vieira, ancien international français et champion du monde 1998, a été remercié, samedi 1er novembre, par le Genoa, dernier du championnat italien de football (20e, 3 points), toujours en quête d’une victoire en Serie A cette saison.

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A la suite d’une sixième défaite en neuf journées, mercredi contre Cremonese (0-2), le tacticien tricolore avait pourtant été confirmé dans ses fonctions par ses dirigeants. Ces derniers avaient par ailleurs décidé deux jours plus tard de se séparer de Marco Ottolini, leur directeur sportif. Mais à la suite d’un nouvel entretien, qui s’est tenu samedi matin, les « Rossoblu » et l’entraîneur français ont finalement décidé de mettre un terme à leur collaboration, annoncé par un communiqué succinct : « Le Genoa annonce que Patrick Vieira n’est plus chargé de son équipe première. »

Nommé sur le banc ligurien au cœur de la saison 2024-2025, Patrick Vieira avait réussi à maintenir le Genoa (13e, 43 points) en Serie A, avec une avance confortable sur le premier club relégué. Un tour de force qu’il n’a pu réitérer cette année. Un quart du championnat a déjà été disputé et le bilan est amer : trois matchs nuls, six revers, et aucune victoire, soit le pire démarrage du club, qui figure parmi les doyens d’Italie.

Régis Le Bris, dernier entraîneur français du « Big Four »

Retraité des terrains depuis près de quinze ans, après une carrière faste – notamment sous les couleurs d’Arsenal (plus de 400 matchs disputés entre 1996 et 2005) –, Patrick Vieira a ensuite distillé ses tactiques sur les bancs de cinq clubs, depuis sa première nomination au New York City FC en 2015. Avec des bilans toujours contrastés, et deux passages délicats dans le championnat de France : d’abord à l’OGC Nice (2018-2020), puis plus récemment à Strasbourg (2023-2024).

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Après ce nouveau renvoi, l’avenir professionnel de la « Pieuvre », 49 ans, est incertain, et le « Big Four » – à savoir les quatre championnats européens majeurs de football, comprenant l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre et l’Espagne – ne compte désormais plus qu’un entraîneur français, en la personne de Régis Le Bris.

L’ex-coach de Lorient, nommé à Sunderland à l’été 2024, a permis à ce monument anglais de retrouver la Premier League, après des années d’errance dans les divisions inférieures. Et son bilan ne cesse de s’améliorer, les « Black Cats » pointant actuellement à la quatrième place du championnat d’Angleterre. En revanche, celui des entraîneurs français se ternit progressivement : le tacticien breton étant désormais le dernier représentant tricolore sur un banc étranger d’envergure.

Service Sports (avec AFP)

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Au Royaume-Uni, on peut licencier un salarié et le réembaucher immédiatement à des conditions moins favorables: le gouvernement veut limiter cette pratique ce qui fait bondir les patrons

Le « employment bill », un grand projet de loi sur le marché du travail, fait l’objet de vifs débats au Royaume-Uni. Il comprend de nombreuses mesures de protection des droits des salariés, mais qui fait grincer des dents le patronat.

C’est une loi qui enthousiasme les syndicats, mais qui hérisse le patronat. Un projet de législation d’une ampleur exceptionnelle est en discussion au Royaume-Uni.

Ce projet de loi constituera « la plus grande amélioration des droits des travailleurs depuis une génération », vante le gouvernement travailliste.

Parmi les très nombreuses propositions, il prévoit de strictement limiter la possibilité de licencier un employé pour le réembaucher juste après avec des conditions de travail moins favorables. Il ambitionne aussi de réduire drastiquement le recours aux contrats « zéro heure ». Cet outil de flexibilisation du marché du travail permettait jusqu’à présent à l’employeur de ne pas proposer un nombre d’heures de travail minimum par semaine à un salarié.

Il est massivement utilisé en Angleterre, notamment par des entreprises de la restauration rapide comme McDonald’s, Burger King ou Domino’s, ou dans les secteurs des services sociaux, de l’hôtellerie et de la logistique, selon le Guardian. En tout, plus d’un million de salariés sont concernés.

1,2 million de salariés avec de meilleures conditions de travail

Une étude publiée par la Work Fondation de l’université de Lancaster et relayée par le Guardian montre que si les licenciements abusifs avaient été interdits dès 2023, 1,2 million de salariés britanniques auraient été épargnés par une « grave insécurité » du travail. Par ailleurs, si l’ensemble de la réforme avait été appliqué, le nombre de travailleurs occupant des emplois sûrs aurait augmenté de 3,9 millions pour atteindre 17,8 millions, toujours selon l’étude.

L’examen du projet de loi est déjà bien avancé mais le texte est encore en navette parlementaire entre les deux chambres britanniques (House of Lords et House of Commons) qui ne parviennent pour le moment pas à se mettre d’accord. Si un compromis est trouvé, il devrait très rapidement être promulgué par le roi, dernière étape pour que le texte fasse loi.

Une mauvaise idée dans une économie fragile, selon le patronat

Le patronat est largement mobilisé afin de retarder ou affaiblir les mesures du texte et de protéger le monde des affaires. Fait particulièrement rare, les cinq principales fédérations patronales britanniques ont signé une lettre conjointe pour tenter d’empêcher le vote et la promulgation de la loi, craignant qu’elle dissuade les entreprises d’embaucher, à un moment où l’économie est particulièrement fragile.

Elles dénoncent notamment un projet de loi qui « nuirait à la croissance et à l’emploi, compromettant ainsi les objectifs mêmes du gouvernement ».

La croissance britannique devrait en effet rester morne cette année, à 1% selon l’organisme de prévision OBR. Et le pays s’inquiète pour ses finances publiques. Le Royaume-Uni a vu la charge de sa dette s’alourdir à cause d’une augmentation de 66% des paiements d’intérêts sur la dette, notamment parce qu’une partie de ces emprunts publics est indexée sur l’inflation, repartie à la hausse depuis le début de l’année.

Pour trouver les dizaines de milliards de livres qui manquent dans les caisses, et investir dans des services publics délaissés, le gouvernement de Keir Stamer a présenté jeudi 30 octobre un budget prévoyant 40 milliards d’euros de hausses d’impôts, notamment sur les entreprises.

Congés maladie, droit à la grève, agence pour le travail…

Malgré ce contexte morose, pas question pour le gouvernement de renoncer au fameux « employment bill », le projet de loi comporte des dizaines de propositions et un calendrier prévisionnel d’application sur plusieurs années.

Outre la limitation des « zéro hour contract » et des licenciements-réembauches, le texte supprimerait toute condition d’ancienneté pour le congé parental et le congé de paternité.

Il supprime également les trois jours de carence et prévoit des indemnités journalières dès le premier jour de maladie (à partir du 4ème actuellement). La nouvelle législation instaurerait aussi un congé de deuil pour une fausse couche quelque soit le moment où elle survient (seulement après 24 semaines de grossesse jusqu’ici).

Elle prévoit aussi l’abrogation d’une loi de 2023 qui autorise le gouvernement à fixer des niveaux de service minimum lors des grèves dans les services essentiels. Une autre loi de 2016 sur les syndicats, qui a imposé diverses limitations aux grèves notamment des délais de préavis plus longs, serait aussi largement remise en question. De nouvelles protections pour les salariés syndiqués et les représentants syndicaux sont aussi prévues.

Enfin, le « employment bill » prévoit la création d’une agence pour le travail juste (Fair Work Agency) d’ici avril 2026. Elle aura pour mission de contrôler la bonne application de la réglementation du marché du travail. Comme l’inspection du travail en France, elle pourra pénétrer dans les locaux pour obtenir des documents et consulter les archives électroniques.

S’il est voté au Parlement, le texte devrait recevoir la « sanction royale », c’est-à-dire être promulgué par le roi, dans les prochaines semaines.

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Affiche « enfants blancs » : relaxe pour un candidat d’extrême droite aux législatives

Affiches du Parti de la France, en Meurthe-et-Moselle, en juin 2024. CAPTURE D’ECRAN X @GULSENYIL87

Pierre-Nicolas Nups, candidat d’extrême droite aux élections législatives anticipées de 2024, et deux militants du Parti de la France, poursuivis pour incitation à la haine raciale pour une affiche appelant à donner « un avenir aux enfants blancs », ont été relaxés vendredi par le tribunal correctionnel de Nancy, a appris l’Agence France-Presse (AFP), samedi 1er novembre, auprès de l’avocat de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) Nancy.

Le tribunal a retenu les exceptions de nullité soulevées par les prévenus et touchant à la procédure, a expliqué à l’AFP Me Stéphane Massé, avocat de la Licra Nancy. « On est très surpris parce que les exceptions de nullité qui avaient été soulevées ne tenaient pas la route, d’ailleurs le parquet s’était associé à notre position », a déclaré l’avocat.

« J’espère que le parquet fera rapidement appel de cette décision. Il est essentiel que la cour d’appel puisse réexaminer les faits et redire avec force qu’il n’y a pas de place pour les discours qui hiérarchisent les être humains », a réagi Franck Porterat, président de la Licra Nancy.

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M. Nups éliminé dès le premier tour des législatives

Le parquet avait requis 100 jours-amende à 10 euros, l’affichage de la décision de justice et trois ans d’inéligibilité contre M. Nups. Des peines de prison avec sursis et des amendes avaient été requises pour les deux autres prévenus. Les trois hommes étaient jugés pour incitation à la haine raciale après le collage, pendant la campagne des législatives, d’affiches montrant un garçon blond aux yeux bleus, avec le slogan « Donnons un avenir aux enfants blancs ».

L’affiche portait la signature du Parti de la France, un groupuscule qui n’a présenté qu’un seul candidat aux élections législatives de juin 2024, dans la 5e circonscription de la Meurthe-et-Moselle. Elle avait été diffusée en particulier à Neuves-Maisons, commune de 7 000 habitants de cette circonscription. Le maire de Neuves-Maisons, Pascal Schneider, avait porté plainte ainsi que la Licra et SOS Racisme.

M. Nups, éliminé dès le premier tour de ces élections, avait déclaré au journal L’Est républicain avoir « validé » cette affiche qui véhiculait, selon lui, « un message d’espoir pour notre jeunesse et rien d’autre ». En 2017, il a été condamné à six mois de prison avec sursis, confirmés en appel et en cassation, pour avoir posté une vidéo intitulée « On va casser du pédé ».

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Le Monde avec AFP

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