Au fil du week-end des samedi 1er et dimanche 2 novembre, les griefs, en particulier du gouvernement français, se sont élargis à la vente de poupées sexuelles sans filtre pour les mineurs et à d’autres plateformes, en l’occurrence Wish et Temu.
Que reproche-t-on à Shein et à ses concurrents ?
Vendredi 31 octobre, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a constaté la présence sur le site Shein de poupées sexuelles représentant des enfants. Une infraction qui a poussé la DGCCRF à signaler les faits au procureur de la République, qui a ouvert une enquête. Des poupées similaires ont ensuite été retrouvées sur le site AliExpress, visé lui aussi par une enquête judiciaire.
Ces deux plateformes, ainsi que Temu et Wish, proposent en parallèle des poupées sexuelles – légales, celles-ci. Une enquête concernant les quatre sociétés a également été ouverte, non pas pour avoir mis à la vente des objets pédocriminels, mais pour avoir mis à disposition des contenus pornographiques sans mesures de filtrage de l’âge. Une simple recherche en ligne montre cependant que les mêmes types de produits sont aussi disponibles, sans contrôle de l’âge, sur Amazon, eBay ou Rakuten.
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Les rats, très présents à Marseille, s’en prennent aux voitures stationnées dans la cité phocéenne. En grignotant les câbles, ils les sectionnent et provoquent parfois des dégâts irréversibles sur le véhicule.
Un fléau qui frappe la cité phocéenne. Les rats s’en prennent désormais aux voitures à Marseille, en rongeant les câbles des moteurs et en s’y installant pour chercher la chaleur. Résultat: les pannes s’enchaînent et les garagistes croulent sous les rendez-vous.
Désormais, les spécialistes ne sont plus étonnés de voir les automobilistes défiler. Alexandre par exemple, explique à BFM Marseille Provence qu’il a dû conduire sa voiture au garage après que plusieurs voyants se sont allumés sur son tableau de bord.
Une fois le pneu démonté, la sentence est sans appel: ce sont bien des rats qui ont coupé la sonde de température d’eau. « C’est sectionné à ras. C’est la signature des rats », montre à notre caméra Christophe Nicolet, responsable du garage des Tyrans.
« C’est le gros souci marseillais: les rats », assure ce professionnel. « C’est sur toutes les voitures, quelle que soit la voiture. » Dans son garage, il dit traiter ce type de problèmes « trois à quatre fois par semaine ».
Des dégâts parfois irréversibles
Si les rats s’en prennent aux câbles, c’est que ces derniers contiennent de l’amidon. Lorsque les voitures sont stationnées pendant un temps, notamment près de poubelles, les rats se faufilent et grignotent les câbles.
Dans certains cas, la réparation est possible, pour environ 100 euros, mais dans d’autres, les dégâts sont irréversibles. Alors, pour éviter le retour des rongeurs, Christophe Nicolet fait le choix de pulvériser un répulsif sur l’intégralité du système électrique de la voiture. Un geste que les automobilistes marseillais peuvent appliquer pour éviter que les rats ne fassent un festin de leur connectique automobile.
Plus généralement, pour éviter la prolifération des rats, la ville de Marseille appelle à ne pas jeter de la nourriture sur la voie publique et à ne pas nourrir les animaux dans la rue. Il est également conseillé d’entretenir ses caves, greniers et réseaux d’assainissement privés et de déposer ses ordures dans des sacs-poubelles fermés et étanche. Plusieurs dispositifs face aux nuisibles ont été expérimentés dans la cité phocéenne, allant de pièges classiques à l’utilisation de furets.
Alexis Pluyette et Adrien Spiteri, avec Juliette Moreau Alvarez
« Sorcellerie » ou « justice » fiscale ? « Budget Frankenstein » ou recherche d’un compromis parlementaire ? « Demi-avancées » ouvéritables « victoires » ? Dans l’ambiance électrique qui plane en ce moment sur l’Assemblée nationale, il est difficile d’y voir clair sur ce qu’ont réellement voté les députés au cours de l’examen en séance publique de la partie recettes du budget 2026, entre le 24 octobre et le 3 novembre.
Si les discussions ne sont pas encore terminées, et que tout pourrait voler en éclats en cas d’échec du parcours parlementaire, ces débats permettent d’ores et déjà de situer les différents groupes politiques sur des questions aussi cruciales que la fiscalité des plus riches, les impôts des entreprises ou des ménages. Tour d’horizon des principales mesures adoptées et rejetées ces dix derniers jours.
Les impôts des plus riches :
Les impôts des entreprises :
Les impôts des particuliers :
Autres :
Les impôts des plus riches
Taxe Zucman sur les hauts patrimoines
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À quelques jours de la visite de Naïma Moutchou en Nouvelle-Calédonie, la ministre des Outre-mer dit vouloir discuter avec tous les représentants politiques calédoniens sur l’avenir de l’archipel.
La ministre des Outre-mer Naïma Moutchou, attendue en Nouvelle-Calédonie la semaine prochaine, a indiqué ce vendredi 7 novembre avoir invité tous les représentants politiques calédoniens, dont le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste, à la table des négociations pour évoquer la crise institutionnelle sur l’archipel français.
« Les invitations ont été lancées. Je commence par des échanges en bilatéral. C’est essentiel de pouvoir échanger avec chaque représentant politique », a-t-elle assuré dans un entretien publié vendredi dans le quotidien Ouest France.
« Ce que je refuse, c’est de faire semblant de les entendre et ensuite d’aller trancher seule à Paris. Sur des questions comme le dégel (du corps électoral, NDLR) ou tout autre sujet institutionnel, rien n’est durable si le chemin n’est pas construit ensemble » a-t-elle poursuivi, affirmant ne pas venir en Nouvelle-Calédonie avec « des solutions clés en main sur l’avenir institutionnel ».
Jeudi, le Conseil constitutionnel a validé le report des élections provinciales dans l’archipel du Pacifique, qui doivent se tenir au plus tard le 28 juin 2026, tout en jugeant que ce troisième report devra être le dernier.
« L’identité kanak doit être pleinement respectée »
Le report de ces élections, auquel une partie du camp indépendantiste est opposée, doit conduire à la mise en place du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Cet accord, conclu en juillet entre l’État, les non-indépendantistes et les indépendantistes, prévoit notamment la création d’un « Etat de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française et la reconnaissance d’une nationalité calédonienne. Toujours soutenu par l’ensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie et par une partie des indépendantistes, il a depuis été rejeté par le FLNKS.
L’accord de Bougival entend surtout élargir le corps électoral spécifique à ces élections, une question sensible en Nouvelle-Calédonie. Actuellement, seuls certains habitants peuvent voter, notamment ceux établis sur le territoire avant 1998 et leurs descendants, ce qui ulcère le camp loyaliste.
« L’identité kanak doit être pleinement respectée (…). L’État en est le garant et je m’inscris dans cet héritage », a assuré Naïma Moutchou à Ouest France.
« La réponse passe par une politique qui respecte les histoires, qui respecte les attachements, les blessures aussi, qui ne doit pas nier qu’un territoire peut porter plusieurs mémoires. C’est ça la réalité de la Nouvelle-Calédonie », a-t-elle ajouté.
La ministre devait se rendre dans l’archipel début novembre mais son déplacement avait été reporté « en raison des échéances budgétaires ».
Les expéditions chinoises à l’étranger ont chuté de 1,1% en octobre sur un an. Mais celles vers les États-Unis ont chuté de 25% sur ce même mois, selon les douanes chinoises.
Les exportations chinoises ont reculé de 1,1% sur un an en octobre, baissant pour la première fois depuis février, dans une période de regain des tensions commerciales avec les États-Unis, ont indiqué les douanes chinoises vendredi.
Ces chiffres sont plus défavorables que les prévisions d’économistes interrogés par l’agence Bloomberg, qui tablaient sur une augmentation de 2,9% sur un an.
Les importations ont quant à elles augmenté de 1% sur la même période, ont précisé les douanes. C’est également en deçà des prévisions des mêmes économistes qui misaient sur une hausse de 2,7%.
La période concernée correspond à un nouvel accès de crispation commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales, avec l’annonce au début du mois d’octobre de nouvelles restrictions chinoises sur les exportations relatives aux stratégiques terres rares. En représailles, le président américain Donald Trump avait annoncé des droits de douanes supplémentaires de 100%, sans toutefois être passé à l’acte par la suite.
Un sommet entre le président américain et son homologue chinois Xi Jinping le 30 octobre en Corée du Sud a ensuite débouché sur des mesures de détente réciproques.
Avant cela, les exportations chinoises vers les États-Unis ont augmenté de 1,8% en octobre par rapport à septembre, selon les données rendues publiques vendredi.
Les importations en provenance des États-Unis ont quant à elles reculé de 11,6% entre septembre et octobre, d’après les douanes chinoises.
Mais sur un an, les exportations chinoises vers les États-Unis ont chuté de 25% en octobre par rapport au même mois de l’année précédente, il s’agit du septième mois consécutif de baisse à deux chiffres, selon les douanes. Les importations sont en retrait de 23% sur le mois d’octobre par rapport au même mois de 2024.
Moteur grippé
Les exportations font depuis des années office de moteur de l’économie chinoise, avec une consommation domestique obstinément languissante comme l’ont montré fin octobre les chiffres des ventes de détail qui, à 3% sur un an en septembre, ont affiché leur rythme de croissance le plus faible depuis novembre 2024.
Au même moment, la Chine annonçait un ralentissement de la croissance au troisième trimestre: +4,8% sur douze mois, soit sa progression la plus faible depuis un an.
Les exportateurs chinois avaient pris les mois précédents leurs dispositions pour anticiper l’augmentation des droits de douanes américains, rappelle dans une note Zhiwei Zhang, économiste chez Pinpoint Asset Management.
« Cette pratique d’anticipation semble avoir fini par s’atténuer en octobre », ajoute-t-il.
« La guerre commerciale étant suspendue pendant un an, les exportations devraient se normaliser », présage-t-il en faisant référence aux mesures annoncées par Chinois et Américains à la suite du sommet Xi-Trump, comme la baisse ou la confirmation de la suspension de droits de douanes.
« Maintenant que la dynamique des exportations s’affaiblit, la Chine doit davantage miser sur la demande intérieure », prévient Zhiwei Zhang.
Le Parti communiste au pouvoir énonce la nécessité de « stimuler fortement la consommation » dans son récent projet de plan quinquennal définissant les grandes orientations du pays pour 2026-2030.
Claude Bébéar, à Paris, en octobre 2010. ISABELLE LEVY LEHMAN POUR « LE MONDE »
Une ambition hors du commun, un engagement personnel très fort, ont permis au fondateur d’Axa, Claude Bébéar, mort à l’âge de 90 ans, a annoncé mardi 4 novembre l’assureur dans un communiqué, de constituer en moins de vingt ans l’un des leaders mondiaux de l’assurance et de devenir l’une des figures les plus influentes de l’establishment.
Né le 29 juillet 1935 à Issac, en Dordogne, d’un père et d’une mère instituteurs, petit-fils de facteur, tout était un peu atypique chez Claude Bébéar. A commencer par son patronyme unique en France, qui à l’en croire, aurait été donné à son arrière-grand-père par les religieuses qui le recueillirent et le déclarèrent à l’état-civil en utilisant les onomatopées enfantines « bébé areu ». C’est du moins ce qu’il racontait en octobre 1988, lorsqu’il fut élu, à 53 ans, manageur de l’année par Le Nouvel Economiste, pour la constitution d’Axa, devenu, alors, à la suite d’une succession d’acquisitions, le premier assureur privé en France.
Rien ne le prédisposait à devenir assureur. En 1958, fraîchement émoulu de l’X, d’où il sortit avant-dernier après y être entré quatrième, le jeune homme de 23 ans n’avait pas trop d’idées. « Je n’avais pas travaillé du tout », reconnaissait-il, tout à sa passion du rugby et au rôle de « kessier » de sa promotion, consistant entre autres à organiser des fêtes.
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Au total, cinq morts ont été enregistrés dans les provinces de Quang Ngai, Gia Lai and Dak Lak au Vietnam lors du passage du typhon Kalmaegi. Un autre typhon qui a « le potentiel de devenir encore plus puissant » inquiète les Philippines voisines.
Le typhon Kalmaegi qui s’est abattu sur le Vietnam ce jeudi 6 novembre a fait cinq morts dans ce pays après avoir tué au moins 188 personnes aux Philippines, selon des bilans officiels vendredi.
Kalmaegi s’enfonce rapidement dans les terres et s’est affaibli, devenant une tempête tropicale. De fortes pluies sont toutefois encore prévues sur une grande partie du littoral central de Vietnam, a prévenu le bureau national de météorologie.
Dans les rues longeant la plage de Quy Nhon à Gia Lai, des journalistes de l’AFP ont vu vendredi des secouristes, des soldats et des habitants dégager les arbres déracinés, les débris et les toits en tôle emportés par le vent pendant la nuit.
« C’était la deuxième fois que j’assistais à un tel typhon. Le premier remontait à environ dix ans, mais il n’était pas aussi violent », a déclaré Tran Ngo An, 64 ans, à l’AFP.
« Le typhon était vraiment terrible »
Au total, cinq morts ont été enregistrés dans les provinces de Quang Ngai, Gia Lai and Dak Lak, dans le centre du pays, a annoncé le ministère de l’Environnement, qui également fait état de sept blessés.
Au moins 57 maisons se sont effondrées à Gia Lai et dans la province voisine de Dak Lak et près de 3.000 autres ont vu leur toit emporté ou endommagé, a précisé cette source, selon qui 11 bateaux ont par ailleurs coulé. À Gia Lai, un pont s’est écroulé en raison d’une crue.
« Le toit de ma maison a été emporté », a déclaré à l’AFP Nguyen Van Tam, un pêcheur de 42 ans de cette province, où la tempête a touché terre avec des vents soutenus atteignant 149 km/h, selon le ministère.
« Nous sommes tous sains et saufs, (mais) le typhon était vraiment terrible, il y a tellement d’arbres qui sont tombés », a-t-il ajouté, se disant soulagé que son bateau soit intact.
Nouveau typhon en vue
La compagnie d’électricité publique a déclaré que 1,6 million de clients avaient été privés de courant. Le service a été rétabli pour un tiers d’entre eux vendredi matin, selon cette source.
Le Vietnam se trouve est généralement touché par dix typhons ou tempêtes par an, mais Kalmaegi est le 13e de 2025.
Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.
Kalmaegi est arrivé des Philippines, où il a causé de fortes inondations dans le centre du pays ces derniers jours, en particulier dans la province de Cebu, très peuplée. Le bilan national s’élève à au moins 188 morts et 135 disparus.
Après ce Kalmaegi, typhon plus meutrier de l’année pour le pays, les Philippines s’inquiètent de l’arrivée dans les prochains jours de Fung Wong, qui a « le potentiel de devenir encore plus puissant », a déclaré le président Ferdinand Marcos jeudi.
Au Vietnam, avant Kalmaegi, les catastrophes naturelles avaient déjà fait 279 morts ou disparus cette année et causé plus de deux milliards de dollars de dégâts, selon l’office national des statistiques du pays.
La sociologue franco-israélienne Eva Illouz, à Jérusalem, le 19 avril 2020. EMMANUEL DUNAND / AFP
« Amour romantique et capitalisme » : tel devait être le thème de la conférence d’Eva Illouz, à l’université Erasme de Rotterdam, le 21 novembre. Elle n’aura pas lieu.
Dans un courriel envoyé le 15 octobre, l’équipe du Love Lab, qui invitait la sociologue franco-israélienne connue pour ses travaux sur les liens entre émotions et modernité, a expliqué que « tous les membres de l’équipe Erasmus Love Lab n’étaient pas à l’aise avec la décision d’émettre l’invitation. Cette hésitation découle de la nature de plus en plus sensible de la question [d’entretenir des relations avec des universités israéliennes] au sein de notre communauté universitaire, tant parmi le personnel que parmi les étudiants ».
En cause : l’affiliation d’Eva Illouz à l’Université hébraïque de Jérusalem, « perçue comme très sensible au sein de [leur] équipe »– bien qu’elle n’y enseigne plus depuis 2022. Le message n’offre pas plus de précision, sauf une : la décision a été prise selon un processus « démocratique ». « Je suis ravie d’apprendre qu’une décision authentiquement antisémite a été prise démocratiquement, a répondu la sociologue dans un courriel. Je suis sûre que beaucoup de gens s’en sentent d’autant plus vertueux. »
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Orelsan publie ce vendredi « La Fuite en avant », son cinquième album solo, miroir de son récent film Yoroï. Un album plus instrospectif et moins social, émaillé de collaborations éclectiques, du groupe de K-pop Fifty fifty à Thomas Bangalter en passant par Yamê ou SDM.
Trois ans après Civilisation, Orelsan revient ce vendredi 7 novembre avec La Fuite en avant. Après avoir scruté la France et commenté ses évolutions sociales, le rappeur de Caen range le costume du trentenaire en crise pour livrer un disque plus personnel et introspectif.
Moins politique, plus intime, La Fuite en avant dresse le portrait d’un artiste de 43 ans, (presque) apaisé, et qui s’interroge désormais sur la célébrité, son couple, son enfant à naître et sa place dans un monde saturé par les réseaux sociaux et l’exposition permanente.
Famille, notoriété et questionnements intérieurs
Si La Fuite en avant ne veut pas être une bande originale de Yoroï, film coécrit par Orelsan et sorti le 29 octobre dernier, l’album poursuit toutefois certaines réflexions amorcées dans le long-métrage.
La notoriété, ses dérives et les compromis qu’elle impose sont ainsi au cœur de l’album, notamment dans Le Pacte, morceau d’ouverture du projet, ou dans Épiphanie, où Orelsan se confronte à l’admiration et aux attentes de ses fans.
Le couple et la paternité occupent également une place centrale dans l’album. Dans Boss, Orelsan déconstruit les clichés du pouvoir conjugal, reconnaissant que chez lui, ce n’est pas lui le « boss » de la maison mais sa compagne. L’angoisse de la paternité imprègneDeux et demi et Dans quelques mois, morceaux qui explorent avec lucidité et acuité ce sentiment qui étreint tout futur parent. « Imagine je le vois, je l’aime pas », chante-t-il. Ou encore « J’vois même pas comment j’vais savoir l’élever ».
La Fuite en avant permet également à Orelsan d’affronter ses peurs et ses démons intérieurs. Les titres La Petite Voix et Sama, déjà entendus dans Yoroï, mettent notamment en scène un alter ego cruel qui confronte le rappeur à ses doutes et ses jugements les plus cruels. « T’es qu’une fraude, t’es rien, t’es un mirage/On sait pas si t’es l’intello ou l’idiot du village/On sait pas si t’es Mélenchon ou la pute d’LVMH ».
En réponse, Les Monstres – initialement intitulé La Fuite en avant et à l’origine du titre de l’album – explore l’acceptation par Orelsan de ces démons intérieurs, une étape indispensable pour avancer et se reconstruire.
Explorations de nouvelles sonorités
Produit par ses fidèles collaborateurs Skread, Phazz et Eddie Purple, La Fuite en avant pousse également plus loin la prise de risque musicale d’Orelsan amorcée sur Civilisation, s’ouvrant davantage à des sonorités pop et électro.
Plus rien, en duo avec la chanteuse japonaise Lilas, mêle subtilement français et japonais sur une production douce et aérienne. Plus loin, Oulalalala, en featuring avec le groupe de K-pop Fifty Fifty, dévoile une pop sucrée et légère, assez inattendue chez Orelsan mais maîtrisée. La pop est également au rendez-vous sur Encore une fois, morceau en collaboration avec Yamê.
Orelsan puisse également du côté de l’électro sur Osaka, mais surtout sur Yoroï, morceau final de l’album réalisé avec Thomas Bangalter (ex-Daft Punk), qui sert également de générique de fin au film éponyme du rappeur. Pour autant, Orelsan n’oublie pas ses racines rap et livre le morceau Soleil Levant, en duo avec l’artiste SDM.
Loin du musicien submergé par la notoriété qu’il campe à l’écran dans Yoroï, Orelsan défendra La Fuite en avant sur scène lors d’une tournée en 2026, qui doit débuter à Caen en janvier avant de s’achever sur dix concerts d’affilée à l’Accor Arena, à Paris, en décembre.
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, lors d’un entretien avec les médias étrangers à Belem, au Brésil, le 4 novembre 2025. PABLO PORCIUNCULA / AFP
Le président brésilien, Lula, a réclamé mardi 4 novembre une enquête sur l’opération policière contre une faction criminelle à Rio de Janeiro qui a fait 121 morts mardi 28 octobre. « Il y a eu un massacre et je pense qu’il est important de vérifier dans quelles conditions cela s’est produit », a affirmé Luiz Inacio Lula da Silva à Belem, lors d’un entretien avec des agences internationales, dont l’Agence France-Presse.
« Jusqu’à présent, nous n’avons que la version du gouvernement de l’Etat [de Rio], et il y a des gens qui veulent savoir si tout s’est passé comme ils le disent », a ajouté le président de gauche. Au moins 117 suspects et quatre policiers sont morts lors de l’opération de mardi dernier contre le Comando Vermelho (« commando rouge »), l’un des principaux groupes criminels du pays, dans deux ensembles de favelas de Rio.
Le gouverneur de droite de l’Etat de Rio de Janeiro, Claudio Castro, qui a ordonné l’opération, a qualifié cette dernière de « succès » contre le « narcoterrorisme ». Des dizaines de corps ont été alignés sur une place dans l’une des favelas après avoir été récupérés par les habitants le lendemain de l’opération.
Après ces raids des forces de l’ordre, Lula a préconisé un travail coordonné entre les organismes étatiques et fédéraux, sans mentionner le lourd bilan. Alors que le camp conservateur l’accuse d’être laxiste en matière de sécurité, il a approuvé jeudi 30 octobre une loi renforçant la lutte contre le crime organisé.
Si les raids des forces de l’ordre sont, malgré leur efficacité contestée, fréquents à Rio dans les favelas, l’opération du 28 octobre, par son ampleur et son bilan humain, a créé un choc. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme s’est dit « horrifié » et a demandé des « enquêtes rapides ».