SÉLECTION OFFICIELLE
En compétition
Die, My Love
Grace (Jennifer Lawrence) dans « Die, My Love », de Lynne Ramsay. BLACK LABEL MEDIA
Familière du Festival de Cannes, la réalisatrice écossaise Lynne Ramsay, absente du grand écran depuis huit ans, avait coutume d’y distiller des précis de décadence humaine malaisants au possible, situés entre adolescent psychopathe (We Need to Talk About Kevin, 2011) ou fillette otage d’un réseau pédophile (A Beautiful Day, 2017). A l’annonce de son retour aux affaires par le biais de l’adaptation du roman explosif de l’Argentine Ariana Harwicz, Crève, mon amour (Seuil, 2020), une sorte de sixième sens nous disait qu’elle resterait fidèle à sa joie. Die, My Love est donc, sur près de deux heures, le portrait d’une jeune mère que la naissance de son enfant, contrairement aux sentiments communs et socialement admis, pousse dans une folie frénétique. En clinique psychiatrique, on parlera de psychose puerpérale. Au Festival de Cannes, d’un film d’horreur psychologique. Brisage de verres et de fenêtres, mutilations, pulsions sexuelles impérieuses, aboiements hystériques de chien et bourdonnements de mouche, fantasmes d’assouvissement avec des inconnus, indifférence à l’enfant… la gamme est longue de ce que nous inflige le film, interprété non sans conviction par Jennifer Lawrence dans le rôle de la déviante et par Robert Pattinson dans celui d’un mari auquel à peu près tout échappe. Comme à l’ordinaire, une macération imposée de la manière la plus péremptoire possible ainsi qu’un travail plastique ourlé commandent à l’ouvrage. On songera, évidemment, à Rosemary’s Baby (1968), chef-d’œuvre de Roman Polanski, sans y insister davantage. Jacques Mandelbaum
Film britannique de Lynne Ramsay. Avec Jennifer Lawrence, Robert Pattinson, Sissy Spacek (1 h 58). En salle prochainement.
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