Plusieurs articles du budget pour 2026 prévoient de taxer directement ou indirectement certains produits de grande consommation. Si le projet de loi de finances venait à être voté, de nombreux aliments risqueraient de voir leur prix augmenter.
Après les sodas en 2025, quels seront les produits de grande consommation qui verront leur prix augmenter en 2026 à cause du budget? En février derner, les députés avaient effectivement mis en place une nouvelle taxe sur les boissons sucrées qui avait pour but d’augmenter leur prix de 10%. Afin d’inciter les clients à moins en consommer.
Alors que le Projet de loi de finances de la sécurité sociale pour 2026 est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, plusieurs de ses articles prévoient de taxer davantage certains produits. RMC Conso vous liste ceux qui risqueraient d’augmenter si ce texte était adopté.
Table des matières
· Les biscuits et bonbons avec la taxe anti-sucre
Cette nouvelle taxe aurait un fonctionnement assez similaire à celui de la taxe soda, qui taxe plus ou moins fort une boisson en fonction du nombre de kilos de sucre qu’elle contient par hectolitre. Là, en fonction du nombre de kilos de sucre ajoutés qu’il contiendrait par quintal (100 kilogrammes), un produit alimentaire serait surtaxé.
C’est un amendement à l’article 11 du PLFSS déposé par les députés Renaissance qui prévoit de mettre en place cette nouvelle fiscalité. Voici concrètement le surcoût qui devra être supporté par l’industriel:
-Si un produit a moins de 5 kilogrammes de sucre ajoutés pour un quintal (moins de 5%), la taxe sera de 4 euros par quintal.
-Si un produit a entre 5 et 8 kilogrammes de sucre ajoutés par quintal (entre 5 et 8%), la taxe sera de 21 euros par quintal.
-Si un produit a plus de 8 kilogrammes de sucre ajoutés par quintal (plus de 8%), la taxe sera de 35 euros par quintal.
Cette nouvelle taxation concernera l’ensemble des produits alimentaires transformés. Mais visera encore plus spécifiquement les biscuits sucrés et les bonbons qui contiennent le plus de sucre ajouté. Les producteurs de ces deux types de produits devront supporter le surcoût induit par cette nouvelle fiscalité. Et pourront de ce fait le répercuter sur le prix de leurs produits. Notons toutefois que les entreprises à moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires ne seraient pas concernées afin de préserver les entreprises artisanales.
L’objectif d’une telle taxation est double. Dissuader d’un côté le consommateur de manger de ces produits mauvais pour la santé. Et de l’autre rapporter de l’argent à la Sécurité sociale: le produit de cette taxe servira à financer des programmes de prévention contre l’obésité.
· Les boissons énergisantes alcoolisées (Vody)
C’est un produit certes beaucoup moins consommé que les bonbons et les biscuits, mais qui a beaucoup fait parler de lui cette année. Les boissons énergisantes alcoolisées, c’est-à-dire des boissons alcoolisées comportant une adjonction de substances actives ayant un effet stimulant comme la caféine, la taurine ou la guaranine, vont être taxées.
Cet amendement inscrit dans le PLFSS vise une marque en particulier: la Vody. En mai dernier la répression des fraudes s’est inquiétée du succès de ce mélange de vodka et de boisson énergisante titrant entre 18 et 22% d’alcool pour une canette de 25 centilitres. Par la présence de caféine, ce mélange masque la fatigue et l’effet de l’ivresse, ce qui peut entrainer une surconsommation. Sa forte teneur en sucre masque également le goût de l’alcool et facilite encore plus sa consommation à l’excès.
Il existait déjà depuis 2020 une taxe visant les « prémix », ces mélanges d’alcool et de boissons non alcoolisées sucrées. Mais étonnamment, les boissons énergisantes alcoolisées comme la Vody y échappaient jusqu’alors. L’amendement adopté dans le PLFSS visera donc à rectifier le tir.
· Les huiles, margarines, laits infantiles avec la taxe hexane
Cette nouvelle taxe n’imposera pas directement les produits concernés, mais pourrait tout de même avoir une incidence sur leur prix à l’avenir. Les députés ont approuvé samedi 8 novembre la création d’une taxe sur l’hexane.
Qu’est-ce que c’est? Il s’agit d’un solvant neurotoxique et perturbateur endocrinien, qui est malgé tout massivement utilisé par l’industrie agroalimentaire pour extraire les huiles végétales. Toutes les entreprises qui produisent, vendent ou importent de l’hexane seront asujetties à cette nouvelle contribution à hauteur de 0,3 centime par litre.
L’augmentation du coût de l’hexane avec cette taxe peut donc se répercuter sur la chaîne de production de certains industriels qui s’en servent. Ces derniers pourront également chercher à utiliser un produit alternatif pour se conformer à la volonté de cette nouvelle taxation: réduire l’usage de ce solvant. Toutefois, cette transition pourrait entraîner un surcoût, qui se répercutera sur les produits.
Dans l’amendement instaurant cette nouvelle taxe, le député Richard Ramos (MoDem) listait certains produits d’alimentation courante pouvant présenter des résidus d’hexane. C’est le cas de certaines huiles, de margarines, de laits infantiles ou de plats préparés. Ces produits pourraient donc être amenés à augmenter.


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