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Affaire de Bétharram : la fille de François Bayrou révèle avoir été victime de violences lors d’un camp organisé par la congrégation à laquelle appartient l’établissement

L’école Le Beau-Rameau, précédemment connue sous le nom Notre-Dame de Bétharram, à Lestelle-Bétharram, près de Pau, le 18 mars 2025. GAIZKA IROZ / AFP

La fille de François Bayrou a révélé, mardi 22 avril, avoir été victime, adolescente, de violences physiques lors d’un camp d’été organisé par la même congrégation à laquelle l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram appartient. Elle assure, cependant, ne pas avoir parlé de cette agression à son père.

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« Dans cette colo, on était une quarantaine, moniteurs inclus. Un soir, alors qu’on déballe nos sacs de couchage, [le père] Lartiguet me saisit tout d’un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre. Il pesait environ 120 kilos », raconte Hélène Perlant, âgée de 14 ans au moment des faits, dans un entretien à Paris Match. « Pour parler crûment, je me suis uriné dessus et suis restée toute la nuit, comme ça, humide et prostrée dans mon duvet », ajoute celle qui est aujourd’hui âgée de 53 ans.

« Il ne sait pas que je suis victime et il ne sait pas que je vais témoigner comme victime », assure encore la fille du premier ministre. « Je suis restée trente ans dans le silence. En dehors de ça, pas une allusion, à personne. Mon père, j’ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment, je pense, des coups politiques qu’il se prenait localement », relève Hélène Perlant. « Bétharram était organisé comme une secte ou un régime totalitaire exerçant une pression psychologique sur les élèves et les enseignants pour qu’ils se taisent », accuse aussi cette ancienne élève de l’établissement.

Son témoignage est également recueilli dans le livre Le Silence de Bétharram, d’Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes, à paraître jeudi. « On se doutait que [le témoignage d’Hélène Perlant] serait mis en avant, c’est malheureux pour les victimes parce que ça leur vole un peu la vedette », a réagi ce dernier mercredi à l’Agence France-Presse, après la parution de l’article et avoir parlé à cette dernière. Selon lui, elle est « très agacée de cet article publié avant la parution du livre ».

« Plus on est intriqué, moins on voit, moins on comprend »

François Bayrou doit être entendu le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire née du scandale de Bétharram. Plus tôt dans le mois, un ancien gendarme et un ancien juge qui ont enquêté sur la première plainte pour viol ayant visé un religieux de cet établissement scolaire catholique du Béarn ont fait savoir que François Bayrou était intervenu dans cette affaire. Des propos fermement démentis par le premier ministre.

L’actuel maire de Pau et ancien député et président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques nie plus largement avoir eu connaissance, dans le passé, des agressions physiques et sexuelles dénoncées aujourd’hui par deux cents anciens élèves de l’établissement. « Evidemment, on peut penser qu’il a eu toutes les infos. Mais lui, comme les autres parents, était très, très intriqué politiquement, localement. Lui, davantage, mais je le mets au même niveau que tous les parents. Plus on est intriqué, moins on voit, moins on comprend. Et plus il y a de témoins, moins ça parle », estime sa fille auprès de Paris Match.

Selon M. Esquerre, c’est Hélène Perlant qui avait pris l’initiative de le contacter, le 21 février dernier. Elle lui a d’emblée précisé qu’elle ne le faisait pas pour parler du « scandale Bayrou », mais pour partager ses réflexions sur le « déni collectif » qui a entouré durant des décennies les violences commises à Bétharram.

Ce même 21 février, une plainte contre François Bayrou avait été déposée pour « non-dénonciation de crime et de délit ».Le plaignant, ancien pensionnaire de Bétharram, y évoquait une scène de violences dont Hélène Perlant avait été témoin dans les années 1980, en estimant qu’elle l’avait forcément relatée à ses parents. L’épisode est également évoqué dans le livre d’Alain Esquerre et cette plainte est toujours en cours de traitement au parquet de Pau.

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« Celui qui me fera mêler mes enfants à tout ça n’est pas né », avait réagi le premier ministre le même jour auprès du quotidien Sud-Ouest. Le 15 février à Pau, à la sortie d’une rencontre avec le collectif des victimes de Bétharram, M. Bayrou avait déclaré « qu’une de ses filles » lui avait parlé « de gifles et de ce genre de choses » dans le passé, « mais de violences sexuelles, jamais ».

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Le Monde avec AFP

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