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A l’OMS, les Etats avancent vers un compromis sur le texte de l’accord sur les pandémies

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’un événement sur la santé à Berlin, en Allemagne, le 2 avril 2025. JOHN MACDOUGALL / AFP

Les délégués des Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont avancé, samedi 12 avril, vers un compromis sur un texte qui doit permettre de mieux protéger le monde de futures pandémies, après plus de trois ans de discussions.

« On a un accord de principe et on met en réserve l’accord définitif des capitales », a avancé Anne-Claire Amprou, coprésidente de l’organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, en précisant que les délégués se retrouveront mardi à Genève pour poursuivre les discussions sur le texte et donner leur accord définitif. Celui-ci devra encore être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, qui se tient en mai, par tous les pays membres de l’OMS.

Après une séance de négociations marathon de près de vingt-quatre heures, les délégués ont applaudi à tout rompre et ont passé de longues minutes à se congratuler. « C’est un très bon signal. Vous faites partie d’une histoire incroyable en train de se faire », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, resté dans la salle avec les délégués toute la nuit. Le président français, Emmanuel Macron, a salué de son côté une « décision cruciale » dans un message posté sur X. « Avec l’accord de principe pour un traité pandémie, la communauté internationale va se doter d’un nouveau système pour mieux nous protéger. Plus rapide, plus efficace, plus solidaire et plus résilient », s’est-il félicité.

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L’un des principaux points d’achoppement vendredi a été le paragraphe 11 de ce texte d’une trentaine de pages, qui définit le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont affirmé plusieurs sources à l’Agence France-Presse (AFP). Les pays d’Amérique latine poussent pour que ce transfert soit facilité.

Le sujet avait été au cœur des griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches accaparer les doses de vaccin et autres tests. Plusieurs pays où l’industrie pharmaceutique pèse lourd dans l’économie sont opposés à l’idée d’obligation de transfert et insistaient sur son caractère volontaire. Un délégué a fait savoir à l’Agence France-Presse qu’un accord a été trouvé sur ce point, bien que la dernière version du texte ne fût pas encore disponible samedi matin.

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Table des matières

Crise du système de santé mondial

Pour Mme Amprou, il y a eu « à négocier cette semaine avec l’ensemble des Etats membres dans une approche très constructive et très positive, c’est une vraie volonté d’aboutir pour avoir un accord qui fasse vraiment la différence et qui permette de prévenir, de préparer, de répondre aux pandémies ». Selon le directeur général de la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA), David Reddy, il reste toutefois encore des points à éclaircir « Les pays ont besoin de se donner un peu plus de temps pour bien faire les choses et permettre de convenir d’un accord pratique qui renforcera notre préparation et notre réponse aux futures pandémies », écrit-il dans un courriel à l’AFP.

Seule l’expérience dira s’il survit à l’épreuve du feu : une prochaine pandémie, dont le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelle qu’il ne s’agit pas de savoir « si elle aura lieu, mais quand ».

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Ce texte est adopté dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial provoqué par la coupe brutale de l’aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire.

Ils étaient aussi le grand absent de ces négociations, le président américain ayant annoncé dès son retour à la Maison Blanche que le pays quittait l’organisation. Un retrait qui fait peser des risques sur le système de surveillance internationale des risques sanitaires, selon les experts.

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En décembre 2021, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, qui a fait des millions de morts et mis l’économie mondiale à genoux, les pays membres de l’OMS avaient décidé de doter le monde d’un texte devant permettre de prévenir et de mieux gérer les pandémies.

Le document de samedi a perdu du lustre par rapport aux ambitions du départ, selon James Packard Love, directeur exécutif de l’ONG Knowledge Ecology international, qui suit les négociations depuis le début. « Les propositions initiales présentées par le secrétariat étaient assez ambitieuses. Ce n’est plus le cas maintenant, car les négociations ont traîné » et les représentants des diverses industries s’en sont mêlés, a rapporté à l’AFP M. Love, ajoutant que, à ses yeux, « il y a beaucoup d’avantages à obtenir un accord ».

La grippe aviaire H5N1, dont le virus ne cesse d’infecter de nouvelles espèces, faisant craindre que la transmission entre humains ne soit qu’une question de temps, mais aussi les flambées de rougeole, dans 58 pays, faute de taux de vaccination suffisant à cause de la méfiance envers les vaccins suscitée par la désinformation, ou encore le mpox, qui fait des ravages en Afrique, sont autant d’avertissements.

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Le Monde avec AFP

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