Frédéric Péchier, à son arrivée au tribunal, à Besançon, le 9 septembre 2025. SÉBASTIEN BOZON / AFP
« Les années ont passé… Aujourd’hui, j’ai bientôt 14 ans. J’ai bien compris que quelqu’un s’était servi de moi et de ma propre vie pour atteindre ses objectifs : on m’a empoisonné pour créer des problèmes. » Dans un procès, tout se construit ou se détruit par les mots. Ceux écrits par Tedy Hoerter-Tarby à la cour d’assises du Doubs, chargée de juger Frédéric Péchier pour 30 empoisonnements, risquent d’ensevelir plus profondément encore l’anesthésiste de Besançon. Pour rappel, le médecin est accusé d’avoir tué douze patients, et tenté d’en assassiner dix-huit autres, entre 2008 et 2017… « Un massacre », martèle Stéphane Giuranna, l’avocat des parties civiles.
Le 22 février 2016, le cœur de Tedy – 4 ans à l’époque – a lâché sans raison alors qu’il allait se faire ôter les amygdales. Vingt-cinq minutes de réanimation, deux jours de coma et un cauchemar absolu pour sa famille. « Je revois la maman à genoux au pied de son lit, pleurer tout ce qu’il y avait à pleurer, prier tout ce qu’elle pouvait prier, pour que son petit garçon se réveille », se souvient le père, ému face aux jurés. Au fond de la salle, entouré des siens, le bambin devenu adolescent reste impassible, bouche scellée et visage de cire. Tedy n’avait pas la force, lundi 24 novembre, de venir témoigner « à deux mètres de l’accusé », l’excuse son père.
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