En plein débat budgétaire au Parlement, voici de quoi rallumer le feu sur le sujet sans doute le plus sensible de tous : la fiscalité des ultrariches. Dans un rapport publié mardi 18 novembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) montre à quel point les revenus de cette infime partie de la population se sont envolés depuis vingt ans. L’écart avec le reste des Français est devenu un immense fossé, et la fiscalité n’a pas corrigé ce mouvement, au contraire. Un phénomène politiquement explosif en France, seul pays au monde à comporter le mot « égalité » dans sa devise.
Dans son analyse, réalisée à partir des données fiscales, l’Insee s’est focalisé sur les 0,1 % de Français disposant des revenus déclarés les plus élevés, soit 40 700 foyers en 2022. Un petit groupe très aisé, donc, vivant pour moitié en Ile-de-France, surtout à Paris et dans les Hauts-de-Seine, et un peu plus âgé que le reste des contribuables : l’âge moyen du premier déclarant est de 56 ans.
Pour faire partie de ce club sélect, il fallait déclarer au moins 463 000 euros en 2022, année de référence de l’étude. Le revenu moyen de ces foyers, lui, s’établit à 1 million d’euros par an. De l’argent issu pour moitié des dividendes et autres recettes tirées de leurs actifs financiers, et, pour 38 %, seulement de leurs traitements, salaires et retraites.
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Au sein de ce club figurent des patrons, des héritiers divers et variés, des cadres supérieurs, des avocats, des mannequins, des artistes, ou encore des sportifs : parmi les salariés du privé les mieux rémunérés en 2023, on dénombre 36 sportifs professionnels, surtout des footballeurs de Ligue 1, selon l’Insee. Autre différence notable par rapport au reste de la population : ces ultrariches sont mariés ou pacsés à 82 %, alors que ce n’est le cas que pour 32 % des autres foyers.
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Changements fiscaux
Ce qui frappe dans l’étude, c’est la sidérante envolée des revenus de ces très très riches au cours des dernières décennies. Entre 2003 et 2022, leur revenu moyen a plus que doublé en euros courants (+ 119 %). Une augmentation bien supérieure à l’inflation, et « 2,6 fois plus forte que pour le reste des foyers fiscaux (+ 46 %) », relève l’Institut.
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