Un réfugié soudanais dans le camp de transit de Tine, dans l’est du Tchad, le 8 novembre 2025. JORIS BOLOMEY/AFP
Au Tchad, les crises du Soudan, et plus encore celles au Darfour qui lui est frontalier, ne relèvent pas tout à fait des affaires étrangères. Depuis plus de vingt ans et la première guerre dans la province occidentale soudanaise, N’Djamena doit gérer les afflux de réfugiés – plus d’1,2 million de Soudanais selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés, dont 100 000 arrivés depuis avril, sont installés au Tchad – mais est aussi un acteur du conflit, soutenant des groupes armés au gré de ses intérêts et de ses relations avec les protagonistes dans le pays voisin.
Parallèlement, le pouvoir à Khartoum est lui aussi un intervenant direct dans la politique tchadienne, parrain de la plupart des rébellions qui firent tomber le pouvoir – celle menée en 1990 par Idriss Déby – ou le menacèrent très sérieusement comme en 2006 ou 2008.
Depuis la conquête, le 26 octobre, d’El-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », les massacres dans la capitale du Darfour du Nord et ses environs, filmés et publiés sur les réseaux sociaux par ce groupe paramilitaire, n’ont suscité aucune réaction officielle à N’Djamena.
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