Lors du 51ᵉ Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, en Charente, le 26 janvier 2024. YOHAN BONNET/AFP
L’institution veut tenter d’éviter le boycott. Les deux candidats à l’organisation du Festival international de bande dessinée (FIBD) d’Angoulême doivent « envisager un rapprochement », a annoncé, samedi 8 novembre, l’association propriétaire de l’événement, dont la prochaine édition est décriée par de nombreux auteurs.
La société 9e Art+, délégataire actuelle ciblée par de vives critiques au sein de la profession et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image ont jusqu’au 20 novembre pour soumettre « un projet commun », a ajouté l’association à l’issue d’un appel à projets lancé sur fond de vives tensions autour de l’événement.
Depuis 2007 et jusqu’en 2027, la gestion du festival est confiée à 9e Art+, dont la simple reconduction aurait été fatale au festival créé en 1974, selon des observateurs. A la mi-octobre, la dessinatrice et autrice française Anouk Ricard, lauréate du Grand Prix 2025, avait annoncé sur Instagram qu’elle boycotterait la prochaine édition et l’exposition qui devait lui y être consacrée, pour réclamer un « changement » à la tête de l’événement.
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En début d’année, le dernier FIBD avait été marqué par une virulente mise en cause de 9e Art+, accusée dans la presse d’opacité financière, de « dérives » mercantiles et d’avoir licencié une salariée, en 2024, qui venait de porter plainte pour un viol survenu en marge de l’événement. Une information judiciaire est ouverte sur ces faits et la jeune femme conteste son licenciement devant le tribunal de prud’hommes.
Au printemps, sous la pression des financeurs publics du festival (Etat et collectivités locales) et d’un appel au boycott signé par des auteurs, comme Luz ou Fabcaro, l’association du FIBD avait mis fin au contrat de 9e Art+, ouvrant à la concurrence l’organisation de l’événement à partir de 2028. Puis, en juillet, le délégataire historique avait annoncé le retrait à cet horizon de son directeur décrié, Franck Bondoux, sans renoncer à postuler à l’appel à projets.
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Finalement, 9e Art+ figurait parmi les deux structures retenues par l’association du FIBD, en compagnie de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême. Cet établissement public de coopération culturelle, subventionné lui aussi par les collectivités locales et l’Etat, abrite notamment le musée local de la BD.
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Un « rapprochement » entre les deux offres « vise à produire » une « plus grande transparence dans la gestion de l’événement », a expliqué samedi l’association du FIBD. Cette potentielle fusion « offre » également « aux financeurs publics de l’événement (…) l’opportunité de prendre une place appropriée dans la structuration de la gouvernance du festival », a-t-elle ajouté.
Vendredi soir, l’appel à déserter la 53e édition (du 29 janvier au 1er février) avait recueilli en ligne près de 2 300 signatures, dont celles d’autres lauréats récents du Grand Prix, comme la Britannique Posy Simmonds, l’Américain Art Spiegelman ou les Français Blutch et Lewis Trondheim.
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Le Monde avec AFP

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