Le procès de l’automobiliste accusé d’avoir mortellement fauché Aymen, un adolescent de 13 ans à Montpellier, en marge des célébrations de la demi-finale France-Maroc en décembre 2022, s’est ouvert par les « excuses » du suspect, ce mercredi 22 octobre matin devant la cour criminelle de l’Hérault.
Des excuses présentées à la famille du défunt. Le procès de l’automobiliste accusé d’avoir mortellement fauché Aymen, un adolescent de 13 ans, en marge des célébrations de la demi-finale France-Maroc lors du Mondial de football de 2022, a débuté par les excuses de l’accusé, ce mercredi 22 octobre, devant la cour criminelle de l’Hérault.
« Je voudrais m’excuser à la famille », a déclaré William, 23 ans, petite barbe, cheveux noirs noués en catogan et vêtu d’un t-shirt blanc, depuis le banc des accusés juste après avoir décliné son identité.
La mère d’Aymen, habillée d’un t-shirt portant une photo de son fils et les mots « mon ange », son père, son frère et ses deux sœurs, assis sur le banc des parties civiles de la grande salle du palais de justice de Montpellier, n’ont pas réagi. À son arrivée, la famille n’a pas fait de déclaration.
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« Des excuses de circonstance »
« Ça vient un peu tard, ils trouvent que ce sont des excuses de circonstance », a déclaré lors d’une suspension maître Marc Gallix, avocat de la famille, soulignant que les proches d’Aymen « attendent beaucoup de la décision qui va être rendue (mais) ne sont pas animés par des sentiments de haine ou de vengeance ».
L’accusé est jugé jusqu’à jeudi pour « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « violences volontaires avec arme n’ayant pas entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours ». Il encourt jusqu’à 20 ans de prison.
Le décès d’Aymen avait endeuillé la compétition et un millier de personnes avaient défilé à Montpellier, roses blanches à la main, pour rendre hommage à l’adolescent. Sa mort avait aussi provoqué des échauffourées dans un quartier défavorisé où s’était déroulé le drame.
L’automobiliste a pris la fuite
Le 14 décembre 2022, une centaine de supporters arborant le drapeau marocain étaient descendus dans les rues du quartier de La Mosson, en périphérie de Montpellier, à l’issue de cette demi-finale remportée 2-0 par la France. Certains, le visage dissimulé, ont mis le feu à des poubelles et procédé à des tirs de mortiers.
Au même moment, William, alors âgé de 20 ans, a décidé d’aller fêter la victoire de la France en paradant au volant de la Citroën C4 de sa mère, drapeau tricolore accroché à la portière.
Sur le trajet du retour, vers 22h30, il s’est retrouvé bloqué entre deux véhicules à un feu rouge, à proximité des supporters du Maroc. Le conducteur s’est fait chahuter par des jeunes, visiblement hostiles, et l’un d’entre eux a arraché le drapeau français de la portière, ont retracé les enquêteurs.
William a alors démarré brusquement, effectuant un demi-tour sur les voies du tramway et percutant trois piétons, dont Aymen. Grièvement blessé, l’adolescent, qui avait regardé le match dans le snack de son grand frère avant de rejoindre ses amis pour faire la fête, est décédé peu après sa prise en charge. Un autre ado, légèrement blessé, s’est constitué partie civile.
Le chauffard avait pris la fuite. Il a été interpellé 12 jours plus tard dans les Pyrénées-Orientales après avoir passé plusieurs jours en Espagne avec l’aide de sa famille maternelle, qui a dit avoir craint des représailles de la part de la communauté marocaine envers la communauté gitane.
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