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L’AS Saint-Etienne valide le principe d’une entrée des supporteurs au capital du club

Des supporteurs de l’équipe de Saint-Etienne, lors d’un match contre Toulouse, au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne (Loire), le 17 mai 2025. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP

La saison 2025-2026 de l’AS Saint-Etienne (ASSE) a commencé par deux bonnes nouvelles pour les fans du club de football stéphanois : une victoire 4-0 contre Rodez, samedi 16 août, pour la première rencontre à domicile, dans le championnat de Ligue 2, et, surtout, l’entrée annoncée des supporteurs au capital de la formation. Son conseil d’administration a validé, mardi 12 août, la cession à l’association Socios Verts des parts détenues par l’un des 65 actionnaires minoritaires de la Société anonyme sportive professionnelle AS Saint-Etienne (l’une des trois sociétés qui composent la holding Groupe ASSE détenue, depuis juin 2024, par la société canadienne Kilmer).

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« Cet actionnaire, qui veut pour l’instant rester anonyme, nous a contactés en mars pour nous proposer d’acheter ses parts, explique Jeremy Chatonnier, président des Socios Verts. C’est une excellente nouvelle pour nous. Il nous reste à réunir les 150 000 euros nécessaires à l’achat des actions. » Et pour cela, le groupe dispose légalement d’un mois à compter de la décision de cession, soit jusqu’au vendredi 12 septembre.

Dès lundi 18 août, l’association a lancé une campagne de financement, avec une participation minimale de 19,33 euros. Les supporteurs ont immédiatement répondu présent sur les réseaux sociaux : « Contribution effectuée : dix parts. Allez les Verts ! », « Fait, dans un premier temps pour ma mère et pour moi, les autres viendront plus tard »« Notre but est, non seulement de réunir cette somme, mais aussi d’avoir le plus grand nombre possible de participants, déclare Jeremy Chatonnier. Il s’agit d’une démarche d’actionnariat populaire, dans un club dont le public est populaire. »

Dès sa création, en 2021, Socios Verts a lancé une campagne d’appel à participation virtuelle pour faire connaître son projet et démontrer sa viabilité. En quatre ans, les promesses d’achat de parts ont dépassé 500 000 euros. En outre, le collectif peut compter sur un parrain de choix, qui s’est engagé à ses côtés, en septembre 2024 : Michel Platini, l’une des légendes du club et du football français.

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« Une vision à long terme »

Concrètement, cette entrée au capital va permettre au représentant de l’association de participer à l’assemblée générale des actionnaires de l’ASSE et d’avoir accès à des informations stratégiques. Mais elle a aussi un autre but. « Nous nous battons pour diffuser la culture des socios en France, observe Jeremy Chatonnier, qui est également président de la Fédération des socios de France. Le modèle économique du foot est en pleine crise et nous croyons qu’en donnant plus de place aux supporteurs dans l’économie des clubs, cela peut aider à les renforcer. »

Si ladite culture est encore peu présente en France, avec seulement huit associations (à Sochaux, Guingamp, Rouen, Bastia, Nancy, Metz, Nîmes et Bordeaux), elle est très ancrée dans d’autres pays. En Espagne, les supporteurs sont propriétaires actionnaires à titre individuel du FC Barcelone et du Real Madrid, par exemple, dont ils choisissent le président : les premiers sont environ 150 000 et les seconds 90 000. En Allemagne, depuis 1998, pour limiter l’influence de groupes privés, la règle du 50 + 1 impose aux formations de Bundesliga de laisser la voix majoritaire à l’association historique du club, à laquelle les fans peuvent adhérer. Le Bayern Munich compte ainsi près de 350 000 socios.

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Avocat spécialisé dans le football au sein du cabinet Bignon Lebray, Paul Camille juge cette influence positive. « L’investissement par les supporteurs constitue une alternative crédible au foot business, car ils ont une vision à long terme et sont moins tournés vers le profit, estime-t-il. Cela apporte une stabilité capitalistique. »

Avec 150 000 euros d’actions, le poids financier des Socios Verts reste toutefois marginal au regard du capital, qui vient d’être augmenté de plus de 30 millions d’euros par l’actionnaire principal. Dans l’entourage de la direction du club, on précise au Monde que le groupe Kilmer, bien qu’il se réjouisse de l’engagement des supporteurs – qu’ils deviennent actionnaires ou non –, n’a pas l’intention de céder des parts aux Socios.

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« L’investissement des socios a plus d’avenir dans les clubs de moindre envergure, en Ligue 2 ou en Nationale, remarque Paul Camille. Les propriétaires privés ont la mainmise sur les grandes formations, et il n’est pas forcément stratégique pour eux de voir leur participation diluée par des supporteurs, car cela risquerait d’engendrer des situations de blocage. » Il reste que les Socios Verts ont, eux, un rendez-vous décisif le vendredi 12 septembre avec l’histoire légendaire de leur club.

Luc Chatel (Saint-Etienne, correspondance)

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