Le réseau social doit être interdit chez l’ensemble des opérateurs vietnamiens d’ici au 2 juin, a annoncé le ministère en charge des télécommunications.
Telegram a beau se défendre en expliquant « dépasser ses obligations légales », certains pays ne sont pas de cet avis. Selon un document rapporté par Reuters, le Vietnam vient en effet d’acter l’interdiction du réseau social.
La raison est la même que lorsque Pavel Durov, son fondateur, avait été arrêté en France puis mis en examen: le gouvernement local reproche à l’application de ne pas coopérer dans sa lutte contre les crimes présumés commis par ses utilisateurs.
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Une censure ou un manque de coopération?
Annoncée le 21 mai dans un décret signé du chef adjoint du département des télécommunications du ministère des Technologies, la mesure doit être effective au 2 juin chez les opérateurs locaux. Ceux-ci doivent « déployer des solutions et des mesures » afin qu’il ne soit plus possible d’utiliser Telegram dans le pays.
Cette interdiction fait suite à un rapport de la police fédérale, qui expliquait que 68% des 9.600 chaînes Telegram du pays enfreignaient la loi, notamment par des actes de fraude, de trafic de drogue, et « de soupçon d’actes terroristes ». Dans ce même rapport, il fut établi que des milliers d’opposants utilisaient l’application pour critiquer le gouvernement.
Le gouvernement vietnamien soutient que Telegram ne coopère pas avec les autorités dans le partage des données d’utilisateurs lorsqu’elles en font la demande en lien avec des enquêtes criminelles.
Pays dirigé d’une main de fer par le Parti communiste, le Vietnam est victime de la censure stricte de ses médias et de ses réseaux sociaux de la part du gouvernement. La dissidence y est réprimée, et les plateformes comme Facebook, Youtube et Tiktok doivent supprimer les contenus jugés « toxiques » ou « offensants, » voire « anti-étatique ».
En Europe, Telegram coopère davantage avec les autorités judiciaires, à condition que les demandes d’informations proviennent d’un juge indépendant, et non pas du parquet.
Contacté par Tech&Co, Telegram se dit « surpris » par la décision du gouvernement Vietnamien: « Nous avons répondu dans les délais aux demandes juridiques du Vietnam. Ce vendredi matin, nous avons reçu une mise en demeure de l’Autorité des Communications concernant une procédure standard de notification de service exigée par les nouvelles réglementations en matière de télécommunications. La date limite de réponse est fixée au 27 mai, et nous sommes en train de traiter la demande. »
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