Cela semble devenir une habitude. Lorsque J. D. Vance voyage à l’étranger, il fait la leçon aux dirigeants locaux. Après les remontrances adressées aux Européens sur la liberté d’expression, lors de la conférence de Munich, en février, le vice-président américain s’est rendu au Groenland, vendredi 28 mars, territoire convoité par la Maison Blanche. Il en a profité pour attaquer le Danemark, dont dépend cette région autonome, tout en écartant sa prise unilatérale par la force.
La présence de J. D. Vance n’était pas prévue à l’origine, lors de l’annonce du déplacement de son épouse, Usha. S’agissait-il ainsi de faire diversion médiatique, après une semaine marquée à Washington par le scandale du « Signalgate » (un journaliste a été inclus par erreur dans un groupe de discussion confidentiel de hauts responsables américains consacré à des frappes contre les houthistes au Yémen) ? Le vice-président n’a guère pu s’aventurer en dehors de la base militaire américaine de Pituffik, réservée à la défense antimissile. Mais ses propos devant les soldats étaient destinés à résonner fort. Ils visaient à préciser les intentions de l’administration Trump au Groenland, alors qu’une écrasante majorité de la population locale exprime son hostilité.
Un changement de « parapluie sécuritaire »
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« Je n’ai commis aucune faute »: l’avocat de Gérard Depardieu revient sur ses propos vis-à-vis des plaignantes et de leurs avocates{if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
Emmanuel Macron a affirmé sur X ce dimanche 30 mars avoir appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à arrêter de bombarder Gaza et à accepter un cessez-le-feu.
« J’ai appelé le Premier ministre israélien à mettre fin aux frappes sur Gaza et à revenir au cessez-le-feu, que le Hamas doit accepter. J’ai souligné que l’aide humanitaire doit reprendre immédiatement », a déclaré le chef de l’État sur X.
« Nous continuerons de travailler sur le plan arabe de reconstruction et à l’indispensable retour à un horizon politique fondé sur la solution des deux États, qui seule peut apporter la paix et la sécurité aux deux peuples », a-t-il ajouté soulignant que « tout déplacement forcé ou annexion irait contre cette perspective ».
Il a également rappelé que « la libération de tous les otages et la sécurité d’Israël sont une priorité pour la France ». 58 otages sont toujours retenus à Gaza, parmi lesquels 34 sont décédés, selon l’armée israélienne.
Macron appelle au « respect du cessez-le-feu » au Liban
Emmanuel Macron a aussi dit avoir appelé le Premier ministre israélien « au strict respect du cessez-le-feu pour lequel il s’était engagé au Liban ». « Cette exigence s’adresse à toutes les parties de manière à garantir toute sécurité aux populations civiles des deux côtés de la ligne bleue », a-t-il résumé. Israël cible au Liban le mouvement islamiste Hezbollah, allié du Hamas.
Le président français demande ainsi le renforcement du « mécanisme de surveillance » en travaillant conjointement avec Benjamin Netanyahu et le président libanais Joseph Aoun « en vue de restaurer pleinement la souveraineté du Liban ».
« Cela passe notamment par un retrait complet d’Israël du territoire libanais, et par l’appui à la restauration du monopole de l’État sur les armes », a avancé le chef de l’État.
Ce samedi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a demandé qu’il soit mis fin aux « agressions » d’Israël, au lendemain d’une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de la trêve en novembre.
Emmanuel Macron a assuré que le Moyen-Orient avait « besoin de stabilité ». « Seule une paix juste et durable peut garantir l’avenir de tous », a-t-il conclu.
Une nouvelle proposition de trêve
Une trêve fragile, entrée en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre, s’est effondrée le 18 mars lorsque Israël a repris ses bombardements aériens et son offensive terrestre à Gaza.
Le Hamas et Israël ont tous deux indiqué ce samedi 29 mars avoir reçu une nouvelle proposition de trêve de la part des médiateurs qataris et égyptiens, visant à rétablir le cessez-le-feu à Gaza. Un haut responsable du Hamas, Khalil al-Haya, a indiqué que le mouvement islamiste avait approuvé cette proposition tout en affirmant que « les armes de résistance » étaient « une ligne rouge ».
Le bureau du Premier ministre israélien a de son côté confirmé la réception de la proposition et a souligné qu’Israël avait soumis une contre-proposition en réponse, sans autre précision sur les détails de la médiation.
Alors qu’Israël poursuit ses bombardements meurtriers sur le territoire palestinien, Benjamin Netanyahu a appelé ce dimanche le Hamas à déposer les armes, assurant que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza.
« En ce qui concerne le Hamas à Gaza, la pression militaire fonctionne (…) Nous pouvons voir des brèches commencer à apparaître » dans le cadre des négociations, a dit le Premier israélien au début d’une réunion de son cabinet.
Des frappes aériennes sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ont tué au moins 17 personnes ce dimanche, « pour la plupart des enfants et des femmes », selon l’hôpital Nasser.
Une des frappes a visé une maison et une tente abritant des personnes déplacées, faisant huit morts, dont cinq enfants, au premier jour de l’Aïd al-Fitr, la fête musulmane qui marque la fin du mois de jeûne de ramadan, selon Mahmoud Bassal, porte-parole du service de secours de Gaza.
La campagne militaire d’Israël contre le Hamas a tué au moins 50.277 personnes à Gaza, dont la majorité sont des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.
Lors d’une manifestation en soutien au maire d’opposition d’Istanbul (Turquie), Ekrem Imamoglu, le 29 mars 2025. UMIT BEKTAS / REUTERS
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont participé à une manifestation massive de l’opposition sur la rive asiatique d’Istanbul (Turquie), samedi 29 mars, pour défendre la démocratie après l’arrestation du maire de la ville, Ekrem Imamoglu, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).
Özgur Özel, chef du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), organisateur de la manifestation, a affirmé que la foule comptait 2,2 millions de personnes, mais l’AFP n’a pas été en mesure de faire confirmer ces chiffres.
Parmi les manifestants – qui scandaient « Taksim est partout, la résistance est partout ! » – l’épouse, la mère et les deux fils de M. Imamoglu étaient présents. Ils faisaient référence à la place Taksim d’Istanbul, épicentre du vaste mouvement de contestation de Gezi en 2013. Dès le début de la matinée, des ferries affrétés sur le Bosphore par le parti avaient commencé à emmener les participants munis du drapeau turc et de portraits de Mustafa Kemal Atatürk, le père de la nation, jusqu’au lieu du rassemblement.
L’arrestation de M. Imamoglu, le 19 mars, a déclenché une vague de protestations inédite en plus d’une décennie à travers la Turquie, mobilisant des dizaines de milliers de manifestants chaque soir dans les rues, jusqu’à lundi. Depuis, le parti a cessé de convoquer la foule devant la municipalité. Mais, dans un entretien au Monde, M. Özel, devenu le porte-voix de l’opposition, a annoncé la tenue de rassemblements réguliers à venir, « tous les samedis dans une ville de Turquie » et les mercredis soir à Istanbul. « Nous pensons que les arrestations vont diminuer à partir de maintenant », a-t-il également assuré.
Rappelant que les rassemblements ont été interdits par les autorités dès l’arrestation du maire, le chef du parti kémaliste se dit prêt à « prendre le risque de passer huit, dix ans en prison s’il le faut. Parce que si nous ne repoussons pas cette tentative de coup d’Etat, il en sera fini des urnes ». Le CHP, première force d’opposition, s’apprêtait à investir M. Imamoglu comme son candidat pour la prochaine élection présidentielle prévue en 2028 quand il a été arrêté.
Des dizaines de journalistes arrêtés
Rien qu’à Istanbul, 511 étudiants ont été interpellés vendredi, dont 275 incarcérés, selon l’avocat Ferhat Güzel. « Mais ce nombre est probablement beaucoup plus élevé », a-t-il déclaré à l’AFP. Selon les dernières données officielles publiées jeudi, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées, et 260 parmi elles ont été incarcérées.
Vendredi soir, le journaliste suédois Joakim Medin, interpellé jeudi à sa descente d’avion, a été placé en détention dans une prison d’Istanbul, a annoncé le rédacteur en chef de son journal, Dagens UTC. Andreas Gustavsson a déclaré à l’AFP ne pas avoir « été informé des accusations qui le visent ». Selon les médias turcs, le reporter est accusé d’avoir « insulté le président » turc, Recep Tayyip Erdogan, et d’être « membre d’une organisation terroriste armée ». « Je sais que ces accusations sont fausses, 100 % fausses », a insisté M. Gustavsson sur X.
Avant M. Medin, un reporter de la BBC, Mark Lowen, avait été expulsé « pour trouble à l’ordre public ». Au moins douze journalistes turcs ont été arrêtés dans la semaine. La plupart ont été libérés, mais restent accusés d’avoir participé à des manifestations interdites qu’ils couvraient pour leur média, dont un photographe de l’AFP, Yasin Akgül, qui a dit craindre « une volonté d’empêcher les journalistes de faire leur travail ».
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En ce début du long week-end de l’Aïd-el-Fitr, qui sera célébré dimanche pour marquer la fin du ramadan, le meeting du CHP aura valeur de test pour l’opposition alors que de nombreux Stambouliotes auront quitté la ville pour se rendre dans leur famille. D’autant que M. Erdogan a annoncé cette semaine l’octroi de neuf jours de congé aux fonctionnaires.
Lors d’une manifestation en soutien au maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, le 29 mars 2025. FRANCISCO SECO / AP
Selon le CHP, quinze millions de personnes, bien au-delà du parti, ont participé à la primaire symbolique maintenue le jour même pour le soutenir. « La candidature d’Ekrem Imamoglu, c’est le début d’un voyage qui garantira la justice et la souveraineté de la nation », a lancé M. Özel sur X pour motiver les troupes.