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Une infirmière de l’AP-HP conteste son licenciement pour avoir refusé d’ôter son calot au nom de la laïcité

Manifestation en soutien à l’infirmière Majdouline B., devant le tribunal administratif de Paris, le 23 décembre 2025. BERTRAND GUAY/AFP

Une infirmière de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière (AP-HP), à Paris, a contesté, mardi 23 décembre, en référé, devant la justice administrative, son licenciement et sa révocation de la fonction publique pour avoir refusé de manière répétée d’ôter son calot chirurgical, un couvre-chef fréquemment utilisé à l’hôpital.

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Infirmière depuis 2018 dans cet hôpital de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Majdouline B. a été licenciée le 10 novembre 2025. Depuis un an, la direction lui reprochait de porter quotidiennement et en toutes circonstances un calot, équipement de protection en tissu, porté habituellement au bloc opératoire ou en réanimation. Au cours de l’année, elle a fait l’objet de six convocations et d’un blâme, jusqu’à un conseil disciplinaire en octobre.

« L’AP-HP lui a reproché de porter ce couvre-chef pour des raisons qui relèvent de ses supposées convictions religieuses », estimant ainsi « qu’il portait atteinte au principe de neutralité des services publics » et contrevenait au « guide de la laïcité » diffusé en décembre 2023 aux équipes, a expliqué devant le tribunal l’avocat de Majdouline B., Me Lionel Crusoé.

« Une discrimination et une injustice »

« Du jour au lendemain, la direction des soins a décidé que plus personne ne devait avoir de couvre-chef sur la tête, que ce soit une charlotte, un bonnet, un calot, plus rien », a déclaré Majdouline B., interrogée par Mediapart. Mais l’infirmière n’a jamais revendiqué d’appartenance religieuse, précisant simplement que le port de cet équipement relevait de « sa vie privée ». L’argument de la laïcité « a finalement été écarté », a ajouté son avocat.

L’AP-HP l’a sanctionnée, car elle « refusait d’obéir à une règle » justifiée par des questions « d’hygiène », qui « interdit de porter le calot de manière continue, dans des zones où il n’est pas prescrit », en particulier un calot « qui n’est pas fourni par l’établissement », « entre et ressort » des locaux, a rapporté l’avocate de l’AP-HP, Me Violaine Lacroix.

L’AP-HP se fonde notamment sur des recommandations de 2014 du comité de lutte contre les infections nosocomiales. Mais, selon Lionel Crusoé, « aucune loi, aucun règlement » et « aucune donnée objective » n’interdisent le port du calot dans le service de médecine interne où elle travaillait. Majdouline B. « justifie de la reconnaissance et de l’admiration de ses collègues » et « a été en première ligne pendant la crise sanitaire » du Covid-19, a plaidé l’avocat.

Il a aussi assuré qu’à l’AP-HP d’autres femmes portent le calot, notamment en cas d’alopécie ou de perte de cheveux après un cancer.

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Majdouline B. voit dans ce licenciement « une discrimination ». « On me révoque pour mon apparence et non pour mes compétences professionnelles », a-t-elle expliqué à l’Agence France-Presse, assurant qu’elle portait ce calot depuis son embauche et que, « pendant le Covid, tout le monde portait calot, masques, surblouse ». « Aujourd’hui mon calot dérange. Je ne comprends pas », a-t-elle dit. Le jugement est attendu dans une à deux semaines.

Le Monde avec AFP

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