L’organisation des pays exportateurs de pétrole a affirmé jeudi que la consommation mondiale de pétrole allait continuer d’augmenter au moins jusqu’en 2050.
L’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a affirmé jeudi que la consommation mondiale de pétrole allait continuer d’augmenter au moins jusqu’en 2050, jugeant « irréalisable » une sortie « rapide » des énergies fossiles, à rebours des efforts requis pour lutter contre le réchauffement de la planète.
Dans l’édition 2025 de son rapport sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale, l’Opep estime que sa consommation augmentera de 18,6% entre 2024 et 2050, de 103,7 millions de barils par jour (mb/j) à environ 123 mb/j.
« Il n’y a aucun pic de demande de pétrole en vue », dans cette période de prévision, a déclaré le secrétaire général du cartel Haitham Al Ghais.
L’Opep a revu en hausse ses propres projections issues de son rapport 2024 qui tablaient sur une progression de 17% entre 2023 et 2050, de 102,2 millions de barils par jour (mb/j) à 120,1 mb/j.
Elles sont à rebours de toutes les préconisations des experts du climat qui prônent une sortie rapide des énergies fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz, pour contenir le réchauffement de la planète à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, l’objectif le plus ambitieux des accords de Paris de 2015.
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Aucun pic en vue pour le pétrole
Sans surprise, elles sont aussi en fort décalage avec les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie qui anticipe que la consommation de pétrole de la planète devrait connaître « une légère baisse » en 2030 après avoir atteint un plus haut l’année précédente, une première depuis 2020, année hors norme du Covid.
Pour l’organisation emmenée par l’Arabie saoudite, « la réalité d’aujourd’hui est que le monde consomme plus de bois, de pétrole, de charbon, de gaz, en fait, toutes les énergies, que jamais auparavant ».
A l’exception du charbon, l’Opep prévoit une hausse de la demande de toutes les sources d’énergies – le pétrole et le gaz restant prépondérants pour représenter encore une part supérieure à 50% dans la consommation énergétique en 2050.
« Ces dernières années, il est devenu de plus en plus évident pour de nombreux décideurs politiques que le récit d’une élimination rapide du pétrole et du gaz était perçu pour ce qu’elle était: irréalisable et de l’ordre du fantasme », a souligné le secrétaire général de l’Opep.
« De nombreuses politiques initiales de neutralité carbone ont promu des calendriers irréalistes ou n’ont guère tenu compte de la sécurité énergétique, de l’accessibilité financière ou de la faisabilité (de ces mesures). Cet état d’esprit est en train de changer », a-t-il fait valoir.
L’Opep estime que la demande globale d’énergies devrait augmenter de 23% d’ici à 2050, tirée par l’augmentation de la population, l’urbanisation croissante, la voracité en électricité des centres de données et la nécessité de fournir de l’énergie aux personnes qui en sont dépourvues.
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