Grâce à la mobilisation des députés du rassemblement national au retour d’une suspension de séance, un amendement sur le redémarrage de la centrale nucléaire de Fessenheim et de ses deux réacteurs a été adopté.
Le Rassemblement national y était attaché depuis des années. L’Assemblée nationale a voté ce mercredi 18 juin « le redémarrage de la centrale nucléaire de Fessenheim et la remise en fonctionnement de ses deux réacteurs ».
Une adoption surprise de la Chambre basse, due à la mobilisation des députés RN au moment opportun. Alors que l’Assemblée nationale s’est penchée tout l’après-midi sur la proposition de loi sur la « programmation nationale énergie et climat pour les années 2025 à 2035 », le Rassemblement national a déposé plusieurs amendements sur cette proposition de loi, dont un visant à « procéder au redémarrage de la centrale nucléaire ».
Table des matières
« Une nécessité pour notre souveraineté énergétique »
Une suspension de séance de quelques minutes a été demandée par le président de la séance, Roland Lescure (Renaissance), après de très longs débats sur le texte.
Alors que la séance reprend, les rangs de l’Assemblée nationale sont encore globalement vides, à l’exception de sa partie droite. Les députés RN sont nombreux à être revenus de leur pause et sont alors en majorité dans l’hémicycle. C’est à ce moment que Jean-Philippe Tanguy met en avant son amendement pour la réouverture de Fessenheim.
« Sa réouverture devra avoir lieu le plus tôt possible dès que les conditions techniques et les mesures de sûreté le permettront. Il s’agit d’une nécessité pour notre souveraineté énergétique qui s’inscrit dans une politique ambitieuse de relance massive du nucléaire », résume l’amendement.
Sans opposition, et face à des rangs encore déserts du côté de la majorité présidentielle, l’amendement est soumis au vote et, en toute logique, est adopté, sous les applaudissements des parlementaires d’extrême droite.
Un amendement non recevable pour la majorité
Immédiatement, le parti exulte en dehors de l’hémicycle. Une victoire pour Marine Le Pen, qui a rapidement salué l’engagement des députés de son parti. « Je l’avais promis, le groupe RN l’a fait voter par l’Assemblée nationale », écrit-elle sur X.
« Une relance ambitieuse du nucléaire est enfin inscrite dans la loi », se réjouit également Maxime Amblard, député RN de la Meuse.
Toutefois, l’adoption de cet amendement n’acte pas le redémarrage immédiat de la centrale nucléaire alsacienne. Le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl (Renaissance) a rapidement pris la parole après l’adoption de l’amendement en le jugeant directement non recevable.
« C’est un amendement qui coûte plusieurs centaines de millions d’euros, et dans ce cadre-là je ne comprends pas que cet amendement soit recevable puisqu’il n’est pas gagé », a-t-il noté.
De plus, l’ensemble de la proposition de loi débattue ce mercredi à l’Assemblée nationale est « jugée inutile par une partie de la majorité », souligne Le Parisien. Le vote de cette loi par les deux chambres parlementaires est dès lors loin d’être d’acquis. La réouverture de Fessenheim est à ce jour très peu probable.
No comment yet, add your voice below!