Veerle Baetens (Alexandra Weiss), Arash Marandi (Payam Panjabi) et Alexander Behrang Keshtar (Ali Katibi). « The Deal » (2025), épisode 2, une série de Jean-Stéphane Bron et Alice Winocour. LES FILMS PELLÉAS/BANDE À PART FILMS/GAUMONT TÉLÉVISION
ARTE – À LA DEMANDE – SÉRIE
Il existe des lieux interdits auxquels seule la fiction peut mener. Certains suscitent la curiosité, voire le désir : la pièce où se planifie un hold-up, le laboratoire où s’élabore une arme secrète… Et puis, il y a ces endroits, ces moments qui semblent de l’extérieur si ennuyeux que ce serait folie d’essayer d’y faire naître une histoire. Les salons des palaces ou des palais des congrès où se négocient les accords internationaux, par exemple.
Contre toute logique, Jean-Stéphane Bron, cinéaste suisse, plutôt porté vers le cinéma du réel (on lui doit le stupéfiant Cleveland contre Wall Street(2010), dissection en temps réel de la crise des subprimes), s’est emparé de ce matériau diplomatique pour en faire une série, une vraie, de celles qui font savamment monter la tension, qui créent un lien que l’on dirait indestructible (le temps de six épisodes) entre personnages et spectateurs.
Les caprices du dieu des séries veulent que The Deal,la série de Jean-Stéphane Bron, soit mise en ligne le même jour que la troisième saison de La Diplomate,le mélodrame international que propose Netflix. Le contraste est saisissant : la série américaine s’empare d’éléments empruntés au réel pour organiser un spectacle calculé pour maximiser le plaisir immédiat de qui la regarde ; The Deal utilise avec sagesse les ressorts de la fiction pour mettre à jour la mécanique des relations internationales.
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