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Thaïlande-Cambodge : nouveau jour de combats, malgré la proposition américaine de cessez-le-feu

Les personnes déplacées par le conflit en cours entre la Thaïlande et le Cambodge patientent dans un centre d’évacuation situé dans la province frontalière thaïlandaise de Sisaket, le 26 juillet 2025. LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP

La Thaïlande et le Cambodge ont échangé des tirs d’artillerie pour la quatrième journée d’affilée, dimanche 27 juillet, tout en se disant prêts à discuter d’un cessez-le-feu dans le cadre d’une médiation américaine. Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est sont engagés dans l’épisode le plus meurtrier en près de quinze ans d’un différend territorial au long cours. Les échanges de tirs, bombardements et frappes aériennes ont fait au moins trente-trois morts et provoqué le déplacement d’environ 200 000 personnes.

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Les deux camps, joints samedi par le président américain, Donald Trump, ont assuré vouloir entamer des discussions, mais, dimanche au petit matin, les combats ont repris, et chaque capitale a accusé l’autre de manquer à sa parole.

Une porte-parole du ministère de la défense cambodgien, Maly Socheata, a affirmé que la Thaïlande avait attaqué à 4 h 50 (23 h 50, samedi, à Paris) deux temples contestés dans le Nord-Ouest, théâtre des premiers affrontements survenus jeudi matin. Bangkok a commis des « actes d’agression délibérés et coordonnés », a-t-elle déclaré dans un communiqué, en dénonçant les « mensonges et faux prétextes » de l’armée thaïlandaise pour justifier l’« invasion illégale » du territoire khmer.

Le ministère des affaires étrangères thaïlandais a évoqué, de son côté, des « tirs d’artillerie lourde » de l’armée cambodgienne visant des « maisons de civils » dans la province de Surin, aux alentours de 4 h 30 (23 h 30, samedi à Paris). « Toute cessation des hostilités est impossible tant que le Cambodge fait preuve d’un manque flagrant de bonne foi et continue de violer de manière répétée les principes fondamentaux des droits humains et du droit humanitaire », a fait savoir la diplomatie thaïlandaise. L’armée thaïlandaise a aussi accusé dimanche le Cambodge de recourir à des « armes à longue portée ».

Ces derniers jours, le conflit s’est répandu sur de multiples fronts, parfois éloignés de plusieurs centaines de kilomètres entre eux, de la province thaïlandaise de Trat, populaire auprès des touristes, sur le golfe de Thaïlande jusqu’à une zone surnommée « le Triangle d’émeraude » pour sa proximité avec le Laos.

Cessez-le-feu

Le président américain a annoncé samedi, après avoir échangé avec leurs dirigeants, que les deux pays étaient prêts à se rencontrer pour parvenir à un cessez-le-feu. Donald Trump a salué deux « très bonnes conversations » et dit espérer que les deux voisins « s’entendront pendant encore de nombreuses années », dans un message publié sur son réseau Truth Social.

Bangkok a dit « accepter en principe de mettre en place un cessez-le-feu », tout en attendant de voir si l’intention de Phnom Penh était « sincère ». Le premier ministre khmer, Hun Manet, s’est félicité d’une « bonne nouvelle pour les soldats, et le peuple des deux pays », et chargé son chef de la diplomatie, Prak Sokhonn, de se coordonner avec son homologue américain Marco Rubio en vue de « mettre fin » au conflit.

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Avant cela, une tentative de médiation sous l’égide de la Malaisie, qui occupe la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) dont les deux royaumes sont membres, n’avait pas été suivie d’effet.

La Thaïlande et le Cambodge sont en pleines discussions avec la Maison Blanche au sujet des droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août. Donald Trump a affirmé qu’il était « inapproprié » de revenir à la table des négociations sur le volet commercial tant que les combats « n’auront pas cessé ».

Les Nations unies ont aussi exhorté, samedi, les deux voisins à conclure « immédiatement » un cessez-le-feu.

Relations diplomatiques au plus bas

Les relations diplomatiques entre les deux voisins, liés par de riches liens culturels et économiques, sont au plus bas depuis des décennies. Les événements en cours ont fait 20 morts du côté thaïlandais, dont sept soldats, alors que le Cambodge a fait état d’un bilan de 13 morts, dont cinq militaires. Plus de 138 000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 80 000 Cambodgiens de leur côté de la frontière, d’après Phnom Penh.

Les deux pays contestent le tracé de leur frontière commune, définie durant l’Indochine française. Avant les combats actuels, l’épisode le plus violent lié à ce différend remontait à des affrontements autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011, qui avaient fait au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés.

Le tribunal des Nations unies a donné raison au Cambodge deux fois, en 1962 et en 2013, sur la propriété du temple Preah Vihear, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, et d’une zone alentour.

Le Monde avec AFP

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