Le premier ministre, Sébastien Lecornu quitte le Palais Bourbon, après sa rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, le 11 septembre 2025. BERTRAND GUAY/AFP
Alors que les syndicats ont entamé une nouvelle journée de mobilisation pour tenter de peser sur le prochain budget, Sébastien Lecornu étudie plusieurs pistes de baisses de prélèvements en faveur des salariés, selon des informations communiquées par son entourage à l’Agence France-Presse (AFP), jeudi 2 octobre.
« Rien n’est encore arbitré » mais le premier ministre regarde différentes mesures comme « une défiscalisation et un allègement des charges sociales » sur les heures supplémentaires. Il étudie aussi une réduction de l’impôt sur le revenu pour les couples payés chacun « légèrement » au-dessus du SMIC, a ajouté Matignon.
Les services du premier ministre, qui avaient dans un premier temps annoncé viser les foyers touchant exactement le SMIC, ont rectifié dans l’après-midi : un couple dont chacun des membres est payé 1 476 euros par mois − soit le montant mensuel du SMIC − n’est effectivement pas assujetti à l’impôt sur le revenu, le seuil étant fixé à 1 491 euros. L’objectif de cette mesure est donc « d’alléger leur montant d’impôt », voire de « l’annuler pour tous ceux en entrée de barème » afin qu’ils soient « traités » fiscalement comme des célibataires, a expliqué l’entourage de M. Lecornu.
Il examine aussi le rétablissement de la prime Macron de « partage de la valeur », qui peut être exonérée d’impôt et de cotisations sociales, ainsi qu’une mesure « encourageant » les transmissions aux petits-enfants et aux jeunes. « Le fait de vivre de son travail et le reste à vivre demeurent une des premières préoccupations des Français », a fait valoir son entourage à l’AFP.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sébastien Lecornu annonce aux syndicats une mesure en faveur de la retraite des femmes
Table des matières
Le RN et le PS reçus vendredi matin par Lecornu
Par ailleurs, le Rassemblement national et le Parti socialiste seront reçus vendredi matin par le premier ministre dont ils attendent des ouvertures sur le projet de budget pour 2026, le menaçant d’une éventuelle censure. Marine Le Pen est attendue à 9 heures à Matignon, puis la délégation socialiste à 10 h 30. Se succèderont ensuite dans le bureau de Sébastien Lecornu les communistes à 12 h 30 puis les Ecologistes à 15 h 45.
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a d’ores et déjà estimé jeudi que les propositions présentées par Sébastien Lecornu pour les salariés à bas revenu sont « très en deçà » des attentes des socialistes, tout en assurant vouloir « donner sa chance » au premier ministre avant sa rencontre avec lui vendredi.
« C’est sûr qu’il vaut mieux faire quelque chose en direction des salariés plutôt que rien, mais la réalité, c’est que c’est très en deçà de ce que nous attendons », a déclaré Olivier Faure avant le départ de la manifestation parisienne à l’appel de l’intersyndicale, chahuté par quelques dizaines de manifestants qui ont reproché au patron du PS sa présence dans le cortège.
Un rendez-vous jeudi avec le groupe indépendant Liot a finalement été annulé. Sébastien Lecornu, qui a rencontré plusieurs fois les responsables du « socle commun » (Renaissance, Modem, Horizons, LR), a également déjà reçu les partis d’opposition depuis qu’il a succédé à François Bayrou.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Comment le PS se prépare à une dissolution de l’Assemblée jugée de plus en plus imminente
« Le compte n’y est pas », avertit Bruno Retailleau
Resté volontairement discret depuis sa nomination il y a trois semaines, le premier ministre a présenté vendredi dernier ses premières pistes pour le budget attendu à la mi-octobre, franchissant plusieurs lignes rouge dessinées notamment par les socialistes.
Newsletter
« Politique »
Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique
S’inscrire
Sébastien Lecornu est également tenu par des conditions posées par la droite pour rester au gouvernement, dans un « contrat » dévoilé mercredi qui dit non à la « taxe Zucman » ou à un « recyclage de l’ISF », et veut « rétablir le délit de séjour irrégulier ».
« A ce stade », la participation des Républicains au gouvernement « n’est pas acquise du tout » car « le compte n’y est pas », a averti dans Le Figaro le patron de LR Bruno Retailleau, reçu longuement jeudi après-midi à Matignon. Il a convoqué dans la soirée les parlementaires de son parti. Un conseiller ministériel temporise : la droite gardera des ministres parce « la soupe est trop bonne », assure-t-il.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les députés Les Républicains attendent la « lettre d’engagement » de Sébastien Lecornu
Le Monde avec AFP
No comment yet, add your voice below!