Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy, à Paris, le 21 octobre 2025. JULIEN DE ROSA/AFP
Le Parquet national financier (PNF) a annoncé, mardi 16 décembre, demander le renvoi de 11 personnes, dont Nicolas Sarkozy, son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, et la « papesse des paparazzis », Mimi Marchand dans l’affaire de la rétractation possiblement monnayée de l’intermédiaire Ziad Takieddine. La décision de les renvoyer ou non devant le tribunal correctionnel revient au juge d’instruction chargé du dossier.
Le PNF requiert le renvoi de Nicolas Sarkozy pour « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée » et « recel de subornation de témoin », et celui de Carla Bruni-Sarkozy seulement pour cette première infraction, un non-lieu partiel ayant été requis pour le « recel de subornation de témoin ».
Le témoin en question est l’intermédiaire Ziad Takieddine, mort en septembre 2025, qui avait retiré ses accusations de financement libyen de la campagne de 2007.
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Pour Michèle Marchand, dite « Mimi » Marchand, le parquet demande le renvoi également pour « subornation de témoin » et « association de malfaiteurs en vue de corrompre des personnes exerçant des fonctions juridictionnelles au Liban ».
Tous les trois encourent une peine maximale de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Interrogé par l’Agence France-Presse, l’avocat de Nicolas Sarkozy, Christophe Ingrain, a déclaré n’avoir aucun commentaire à faire à ce stade.
Table des matières
Opération « Sauver Sarko »
L’affaire de la fausse rétractation de Ziad Takieddine, appelée opération « Sauver Sarko » par certains protagonistes, est liée au dossier principal du financement libyen de la campagne de 2007. L’ancien chef de l’Etat (2007-2012) a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison dans ce dossier. Il a fait appel et doit être rejugé à partir du 16 mars 2026.
Dans l’affaire de la rétractation, les mis en examen sont soupçonnés d’avoir voulu tromper la justice en utilisant des moyens frauduleux pour innocenter Nicolas Sarkozy. La justice se demande si l’ancien président a avalisé ces manœuvres présumées pour obtenir à la fin de 2020 la volte-face du principal témoin à charge contre lui, l’intermédiaire Ziad Takieddine.
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Dès mai 2012, Ziad Takieddine assurait à la presse que le financement de la campagne de l’ancien chef de l’Etat français par le défunt dictateur libyen, Mouammar Kadhafi, et de ses lieutenants, évoqué dès 2011, était la « vérité ». Nicolas Sarkozy avait, en retour, constamment vilipendé celui qu’il qualifiait de « grand manipulateur », connu pour ses déclarations fluctuantes.
En 2016, dans un retentissant entretien à Mediapart, Ziad Takieddine s’auto-incrimine : il affirme avoir convoyé entre novembre 2006 et début 2007 « 5 millions d’euros » dans des valises lors de trois voyages entre Tripoli et Paris, remis en deux fois à Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, mais aussi à l’ancien chef de l’Etat lui-même. MM. Guéant et Sarkozy avaient farouchement démenti. Ziad Takieddine avait été mis en examen dans cette enquête sensible.
En 2020, dans un entretien à BFM-TV et Paris Match, Ziad Takieddine avait déclaré que « M. Sarkozy n’a[vait] pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle. » Un revirement spectaculaire. Quelques mois après cette rétraction, Ziad Takieddine incriminait à nouveau M. Sarkozy.
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Le Monde avec AFP


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