Les familles d’enfants placés dans les Bouches-du-Rhône et en Essonne ont mis en demeure les présidents de leur département, garant de la sécurité des mineurs placés par l’Aide sociale à l’enfance, avant le lancement d’une procédure judiciaire.
« Taper fort » pour faire bouger les choses. Auprès de BFMTV.com, Me Michel Amas, avocat au barreau de Marseille, confirme que des présidents de départements français sont nommément visés par des recours gracieux envoyés ce mercredi 30 avril, comme le révélait Franceinfo plus tôt dans la journée.
Ces derniers sont « mis en demeure » pour « défaillances graves » avant le lancement d’une procédure judiciaire, poursuit l’avocat.
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Présenter des excuses et apporter des réponses
Martine Vassale, présidente du département des Bouches-du-Rhône, et son collègue de l’Essonne François Durovray sont sommés de présenter des excuses et d’apporter des éléments de réponses quant à l’une de leur compétence: préserver la santé et le bien-être des enfants placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
À l’origine de ces recours, trois familles (dont l’une a décidé de ne pas poursuivre son action, dans les Yvelines, NDLR) qui accusent les élus de manquements dans la protection de leurs enfants qui se sont prostitués une fois placés dans des foyers.
« S’ils travaillaient, des enfants ne se prostitueraient pas »
Pour l’avocat au barreau de Marseille, la raison poussant ces enfants à se prostituer a été leur placement en foyer. « Aujourd’hui, seuls 20% des placements sont réellement nécessaires en France. Les enfants sont abandonnés par l’État, ils se prostituent dans chaque foyer », fustige Me Michel Amas.
Aide sociale à l’enfance, présidents de département… « S’ils travaillaient, des enfants ne se prostitueraient pas. Il n’y a aucune réponse de la part de ces élus pour résoudre ces problèmes graves », enrage Me Michel Amas auprès de BFMTV.com qui demande une réforme en profondeur des services sociaux français.
« L’ASE est incompétente, ce n’est pas une insulte, c’est un constat », juge ce dernier traitant « de milliers de cas » concernant des enfants placés.
L’avocat appelle désormais à de vraies actions permettant d’éviter à de nouveaux jeunes de tomber dans la prostitution tout en accompagnant ceux « qui ont déjà été piégés, notamment par l’argent qu’on leur promet ».
Selon lui, entre 100 et 200 enfants sont concernés par ce fléau à Marseille, autant à Paris, et « des milliers » dans toute la France. D’autres présidents de département vont voir leur responsabilité engagée dans les prochains jours. Sept élus sont déjà dans le collimateur de l’avocat et des familles qu’il représente.
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