Nicolas Battini, président de Mossa Palatina, à Bastia, le 13 janvier 2024. PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP
Lorsque l’identitaire corse Nicolas Battini a déjeuné pour la première fois avec Marine Le Pen, au mois d’octobre, la députée d’origine bretonne a fendu l’armure jacobine : l’héritière du clan de La Trinité-sur-Mer (Morbihan) n’est pas, a-t-elle assuré droit dans les yeux, insensible à la fibre régionaliste de son interlocuteur. Ainsi fut scellée une alliance électorale des plus inattendues entre le Rassemblement national (RN), historiquement hostile à l’expression des particularismes régionaux, et un mouvement autonomiste aussi inquiet de l’immigration extra-européenne que du statut de la Corse.
Ce faisant, le parti d’extrême droite opère une « inflexion », selon le terme de Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, dans sa vision jacobine de la nation. Le RN refuse toutefois d’évoquer l’autonomie, pourtant ardemment souhaitée par son nouveau partenaire, et s’en tient pour l’heure à de vagues promesses d’un « statut particulier » de l’île et d’un investissement soutenu pour la défense de la langue. Une même inflexion de Marine Le Pen avait déjà été observée dans le dossier néo-calédonien, où le RN a assoupli ses positions historiquement hostiles aux séparatistes.
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