Orelsan publie ce vendredi « La Fuite en avant », son cinquième album solo, miroir de son récent film Yoroï. Un album plus instrospectif et moins social, émaillé de collaborations éclectiques, du groupe de K-pop Fifty fifty à Thomas Bangalter en passant par Yamê ou SDM.
Trois ans après Civilisation, Orelsan revient ce vendredi 7 novembre avec La Fuite en avant. Après avoir scruté la France et commenté ses évolutions sociales, le rappeur de Caen range le costume du trentenaire en crise pour livrer un disque plus personnel et introspectif.
Moins politique, plus intime, La Fuite en avant dresse le portrait d’un artiste de 43 ans, (presque) apaisé, et qui s’interroge désormais sur la célébrité, son couple, son enfant à naître et sa place dans un monde saturé par les réseaux sociaux et l’exposition permanente.
Table des matières
Famille, notoriété et questionnements intérieurs
Si La Fuite en avant ne veut pas être une bande originale de Yoroï, film coécrit par Orelsan et sorti le 29 octobre dernier, l’album poursuit toutefois certaines réflexions amorcées dans le long-métrage.
La notoriété, ses dérives et les compromis qu’elle impose sont ainsi au cœur de l’album, notamment dans Le Pacte, morceau d’ouverture du projet, ou dans Épiphanie, où Orelsan se confronte à l’admiration et aux attentes de ses fans.
Le couple et la paternité occupent également une place centrale dans l’album. Dans Boss, Orelsan déconstruit les clichés du pouvoir conjugal, reconnaissant que chez lui, ce n’est pas lui le « boss » de la maison mais sa compagne. L’angoisse de la paternité imprègneDeux et demi et Dans quelques mois, morceaux qui explorent avec lucidité et acuité ce sentiment qui étreint tout futur parent. « Imagine je le vois, je l’aime pas », chante-t-il. Ou encore « J’vois même pas comment j’vais savoir l’élever ».
La Fuite en avant permet également à Orelsan d’affronter ses peurs et ses démons intérieurs. Les titres La Petite Voix et Sama, déjà entendus dans Yoroï, mettent notamment en scène un alter ego cruel qui confronte le rappeur à ses doutes et ses jugements les plus cruels. « T’es qu’une fraude, t’es rien, t’es un mirage/On sait pas si t’es l’intello ou l’idiot du village/On sait pas si t’es Mélenchon ou la pute d’LVMH ».
En réponse, Les Monstres – initialement intitulé La Fuite en avant et à l’origine du titre de l’album – explore l’acceptation par Orelsan de ces démons intérieurs, une étape indispensable pour avancer et se reconstruire.
Explorations de nouvelles sonorités
Produit par ses fidèles collaborateurs Skread, Phazz et Eddie Purple, La Fuite en avant pousse également plus loin la prise de risque musicale d’Orelsan amorcée sur Civilisation, s’ouvrant davantage à des sonorités pop et électro.
Plus rien, en duo avec la chanteuse japonaise Lilas, mêle subtilement français et japonais sur une production douce et aérienne. Plus loin, Oulalalala, en featuring avec le groupe de K-pop Fifty Fifty, dévoile une pop sucrée et légère, assez inattendue chez Orelsan mais maîtrisée. La pop est également au rendez-vous sur Encore une fois, morceau en collaboration avec Yamê.
Orelsan puisse également du côté de l’électro sur Osaka, mais surtout sur Yoroï, morceau final de l’album réalisé avec Thomas Bangalter (ex-Daft Punk), qui sert également de générique de fin au film éponyme du rappeur. Pour autant, Orelsan n’oublie pas ses racines rap et livre le morceau Soleil Levant, en duo avec l’artiste SDM.
Loin du musicien submergé par la notoriété qu’il campe à l’écran dans Yoroï, Orelsan défendra La Fuite en avant sur scène lors d’une tournée en 2026, qui doit débuter à Caen en janvier avant de s’achever sur dix concerts d’affilée à l’Accor Arena, à Paris, en décembre.
Carla Loridan et Steven Bellery


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