Invité de BFMTV, le premier président de la Cour des Comptes a rappelé comment ce nouvel impôt, poussé par le gouvernement, pourrait frapper d’abord les ménages modestes.
C’est une opposition en filigrane: invité de BFMTV quelques minutes après le président du MEDEF Patrick Martin, le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, l’a contredit sur le sujet de la « TVA sociale », impôt que souhaitent remettre au goût du jour François Bayrou et Emmanuel Macron.
Le syndicaliste du patronat défendait le dispositif, pour dégager des marges aux entreprises (il permettrait de baisser les cotisations patronales en augmentant la TVA). Il estimait même qu’il était « juste », puisque les plus riches consomment plus que les plus pauvres. Pierre Moscovici l’a pris de revers, estimant de son côté que cette solution budgétaire était délétère socialement.
« Je ne dis pas qu’il faut le faire. Ce n’est pas l’impôt le plus juste, il est proportionnel et même légèrement dégressif car il frappe plus les plus modestes: les plus aisés investissent et épargnent plus, et consomment moins de leurs revenus, en proportion, que les ménages modestes. Sans doute faudra-t-il des compensations » a souligné le haut-fonctionnaire.
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« Tout le monde devrait être visé »
Il a aussi rappelé que la moitié des revenus issus de la TVA ne finançait déjà plus le budget de l’État, et que 28% de ces revenus, soit près de 50 milliards d’euros, finançaient la protection sociale.
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Pour autant, il est resté fermé sur le constat d’urgence concernant les finances publiques. L’effort budgétaire demandé aux Français devrait être important. « Il faut voir quel niveau d’efforts est demandé, quel est le partage choisi entre des impôts et la maîtrise des dépenses publiques. Il faut partager en fonction des capacités contributives de chacun. Mais tout le monde devrait être visé », a-t-il prédit.
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