De jeunes Israéliens fêtent l’anniversaire de la prise de Jérusalem-Est en 1967 par l’armée israélienne lors de la guerre des Six-Jours, dans la Vieille Ville, à Jérusalem, le 26 mai 2025. AMMAR AWAD/REUTERS
Les deux garçons doivent avoir une petite douzaine d’années, et leur visage transpire la puberté. Dans la via Dolorosa, une ruelle commerçante de la Vieille Ville à Jérusalem, au cœur du quartier musulman, les adolescents croisent une femme voilée. Une jeune adulte. Ils s’arrêtent : des crachats en plein visage. La femme continue courageusement et remonte le flux incessant des adolescents. Des insultes encore. D’autres crachats. Des regards de haine. Jusqu’au moment où elle préfère disparaître dans une ruelle.
La « marche des drapeaux » de Jérusalem, qui s’apparente à une marche de la fierté raciste, n’a pas encore commencé, mais dans ces heures qui précèdent la célébration annuelle de la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967 et son annexion en 1980 – non reconnues par la communauté internationale –, les bandes de jeunes juifs nationalistes et religieux, presque exclusivement des hommes, parcourent les ruelles de la Vieille Ville en criant des slogans hostiles aux « Arabes ».
Un rituel raciste et joyeux, pour ses promoteurs, effrayant pour tous les autres, dans un quartier où les commerçants avaient fermé boutique par crainte des violences et des dégradations. Toute la journée, des « Mort aux Arabes » ou des « Que vos villages brûlent » ont résonné dans la ville. Rassemblée par yeshiva (école talmudique) ou par colonie implantée en Cisjordanie occupée, encadrée par des rabbins et des adultes, cette jeunesse a chanté et dansé sous haute surveillance policière et militaire.
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