Une affiche de mobilisation pour le mouvement Bloquons tout, à Paris, le 4 septembre 2025. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »
Des centaines d’actions en Ile-de-France et en régions, des métropoles aux petites villes, sont prévues pour le mouvement Bloquons tout du mercredi 10 septembre, dont l’ampleur reste indéterminée. Quelque « 80 000 gendarmes et policiers » seront mobilisés, a annoncé lundi soir le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, prévenant qu’« aucune violence » ne serait tolérée.
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Le ministre de l’intérieur a également fait savoir que des forces de sécurité seraient déployées dès mardi soir « sur des zones sensibles », promettant une « tolérance zéro ».
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a, de son côté, expliqué mardi matin s’attendre à des « actions coup de poing », des blocages voire des sabotages, mais ne pense pas « que ce mouvement mobilise[rait] la société civile ».
Table des matières
Défilés et rassemblements syndicaux
Plusieurs rassemblements sont attendus à divers moments de la journée à différents endroits de Paris. Plusieurs responsables de la CGT seront par exemple rassemblés, mercredi dès 9 h 30, devant le ministère du travail. Les responsables syndicaux des unions départementales parisiennes (de la CGT, de FSU, de Solidaires) se sont, eux, donné rendez-vous à 13 heures dans le centre de la capitale, place du Châtelet.
Des collectifs de sans-papiers ont également appelé à participer au mouvement avec la tenue d’une assemblée ouverte place de la République à partir de 11 heures.
De premiers cortèges sont en outre prévus à Rennes et Nantes dès 11 heures. D’autres rassemblements sont notamment prévus, à 11 heures à Bordeaux, et à 14 h 30 à Toulouse.
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Transports
Les Intercités, les RER et les Transilien seront plus affectés que les TGV, les métros, les tramways ou les bus parisiens. Des perturbations sont à prévoir sur certaines lignes Intercités : Paris – Clermont-Ferrand, Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), Bordeaux-Marseille, ainsi que sur les trains de nuit.
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Le trafic sera perturbé, parfois très fortement, sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France. La SNCF ne prévoit ainsi aucune circulation sur une partie du RER D, seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H, desservant le nord-ouest de la région parisienne, et R (Sud-Est) ainsi qu’un train sur deux sur le RER B dans sa partie nord, desservant en particulier l’aéroport Paris – Charles-de-Gaulle. Dans la partie sud de cette ligne, gérée par la RATP, deux trains sur trois circuleront, a précisé ce dernier transporteur. La RATP a toutefois annoncé que l’interconnexion serait « maintenue à gare du Nord », point névralgique du RER B, ce qui signifie que les passagers ne devront pas changer de train.
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Le RER A, ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, qui traverse la région parisienne d’Est en Ouest, ne sera a priori pas affectée, selon la RATP et la SNCF. Cette dernière prévoit aussi un trafic « normal » sur la ligne V du Transilien (Versailles-Massy) et les deux tramways qu’elle exploite, les lignes 12 et 13. Le RER C et les lignes K (Nord), N (Ouest) et U (Ouest) du Transilien verront circuler un train sur deux. Cette proportion montera à deux trains sur trois sur les lignes J et L (Ouest) et le RER E. La ligne P, vers l’est, sera également touchée, mais verra circuler au minimum deux trains sur trois.
A la RATP, le trafic sera « quasi normal » dans le métro avec « plus de neuf trains sur dix » sur les lignes 5, 8, 9 et 13, les autres n’étant pas affectées. En moyenne, « neuf bus sur dix circuleront sur l’ensemble du réseau », tandis que les tramways fonctionneront à 100 %.
A la SNCF, deux des quatre syndicats représentatifs des salariés, la CGT et SUD, ont appelé à cesser le travail. Tous les TGV circuleront normalement, qu’il s’agisse des InOui, des Ouigo ou des trains transfrontaliers. Dans la matinée, plusieurs assemblées générales se tiendront dans les gares parisiennes (gare du Nord et gare de Lyon).
Du côté du transport aérien, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) prévoit des perturbations et des retards « sur l’ensemble des aéroports français ».
Et sur les routes ?
A Paris, dès minuit, dans la nuit de mardi à mercredi, des militants prévoient de bloquer plusieurs entrées et sorties du périphérique (portes de la Chapelle, de Bagnolet, de Montreuil, d’Italie, d’Orléans, notamment) et de poursuivre leurs blocages dans la matinée.
Dans l’Ouest, les citoyens mobilisés se donnent rendez-vous dès 6 heures dans la perspective de bloquer les rocades de Rennes et de Nantes. Des actions similaires ou des barrages filtrants sont également annoncés dans les boucles de messagerie à Brest, Vannes ou Caen.
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Sites industriels et plateformes logistiques
Commerces, raffineries, hôpitaux, éboueurs, usines… De nombreux salariés ont prévu de bloquer des entreprises. Ainsi, le géant Amazon pourrait être perturbé par un piquet de grève sur le site de Brétigny-sur-Orge (Essonne). A Dunkerque, une grève est prévue chez ArcelorMittal, qui a annoncé ces derniers mois un important plan de licenciements.
Les salariés des raffineries de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), de Donges (Loire-Atlantique) et de Feyzin (Rhône), toutes trois exploitées par TotalEnergies, sont appelés « à cesser le travail le 10 », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Eric Sellini (CGT).
En Seine-Maritime, la CGT appelle également « les salariés du secteur de l’énergie et les retraités, que ce soit EDF ou prestataires », à rejoindre le piquet de grève près de la centrale nucléaire de Paluel. Au sud de Rouen, l’usine Ampère de Renault sera également en grève.
A l’appel de la CGT, les éboueurs se mobiliseront avec au moins une quinzaine de préavis de grève dans diverses régions de France, « principalement dans les zones rurales ».
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Ecoles
Plusieurs syndicats − SUD-Education, CGT-Educ’action, SNES-FSU − ont appelé à la grève. « Il s’agit d’une journée [le mercredi] où la majorité des collègues n’ont pas classe », a déclaré Aurélie Gagnier, porte-parole de la FSU-SNUipp, auprès de Ouest-France. « On soutient les grèves et rassemblements qui se dérouleront le 10. Pour le 18, nous appelons à la grève », poursuit la secrétaire générale du syndicat majoritaire chez les enseignants de maternelle et de primaire.
TF1 précise que « les écoles primaires (maternelles et élémentaires) pourront prévenir les familles à l’avance, car elles connaissent les enseignants grévistes ». Ce n’est cependant pas toujours le cas pour les collèges et les lycées, écrit le site d’information, qui conseille aux parents de prendre contact avec l’établissement scolaire de leur enfant.
Etudiants et lycéens
La direction de Sciences Po a annoncé que ses sites à Paris et dans les régions resteraient fermés mercredi, avec des enseignements assurés à distance.
Près de 30 universités françaises organisent mardi à la mi-journée des assemblées générales pour décider de leurs actions, mercredi. Sur le campus de Jussieu, à Paris, une assemblée de plusieurs centaines de personnes a voté un rassemblement devant ce site mercredi matin. Mais l’option d’un blocage, soumise au vote, n’a rassemblé que quatre voix pour.
Côté lycées, « on doit prendre part à ce mouvement social, parce qu’on est les premiers et les premières concernées par le budget : on est quand même les futurs citoyens de la France », explique la présidente de l’Union syndicale lycéenne, Sofia Tizaoui, premier syndicat lycéen, qui a appelé au blocage des lycées.
Le Monde avec AFP

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