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L’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille condamné à six mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme »

Smaïn Bendjilali, l’imam de la mosquée des Bleuets, entouré des ses avocats, lors d’une conférence de presse à Marseille, le 9 septembre 2024. MIGUEL MEDINA/AFP

Un imam marseillais controversé, cité dans le récent rapport sur les Frères musulmans, a été condamné, vendredi 30 mai, à six mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme », à la suite d’une publication sur le réseau social X en lien avec l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, en Israël. Le tribunal correctionnel de Marseille a également condamné l’imam Ismail – Smaïn Bendjilali, de son vrai nom – à 2 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques, avec inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).

Il a été reconnu coupable d’avoir republié en juillet 2024 sur son compte, suivi par 10 800 personnes, une vidéo accompagnée d’un commentaire qualifiant de « légitime défense » l’attaque terroriste du 7-Octobre, qui a fait plus de 1 200 morts du côté israélien. Il a, en revanche, été relaxé pour une autre publication, dans laquelle il a reposté une vidéo accusant des soldats israéliens de torture sur un Palestinien, y ajoutant ce commentaire : « Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] à côté, ce sont des enfants de chœur. »

Le tribunal correctionnel de Marseille a ainsi suivi les réquisitions du parquet, à l’exception d’une demande de bannissement du réseau social X pour six mois et d’une interdiction définitive d’exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets.

L’imam et sa mosquée cités dans le rapport sur les Frères musulmans

Après ce jugement, l’imam a déclaré à la presse qu’il entendait reprendre « avec fierté » ses activités religieuses dès le prêche de vendredi. « Relayer ce n’est pas y adhérer, et je n’adhérais pas à ces propos-là », a-t-il répété, comme lors de l’audience, à la fin de mars. « Forcément, dès qu’on défend les Palestiens, on est antisémite ou terroriste », a-t-il également accusé, tout en assurant : « Ça ne nous fera pas taire. »

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Son avocat, Sefen Guez Guez, qui n’a pas exclu de faire appel, a salué une « relaxe partielle » et « un désaveu après les réquisitions du procureur de la République, qui avait demandé l’interdiction définitive d’exercer la fonction d’imamat ». Il a mis en avant les « connexions entre une volonté du ministère de l’intérieur de faire fermer cette mosquée et cette condamnation de M. Bendjilali ».

La mosquée et son imam avaient été au centre d’une bataille administrative à la fin de l’été, le préfet de police des Bouches-du-Rhône ayant menacé de fermer la mosquée des Bleuets, située dans les quartiers Nord, à la demande de l’ancien ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, justement en raison des propos et publications en ligne de l’imam. La procédure avait finalement été suspendue, après le retrait « temporaire » de ce dernier, le temps pour lui de passer un diplôme universitaire sur la laïcité, et la suppression de ses tweets.

L’imam Ismail et la mosquée des Bleuets sont cités dans le rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et rendu public la semaine dernière. L’imam, de nationalité française, y est décrit « de sensibilité plutôt salafiste mais usant des codes du frérisme ». « Il jouit d’une grande popularité auprès des jeunes musulmans en raison notamment de sa maîtrise des réseaux sociaux », et « au fil des années, la mosquée des Bleuets et ses associations satellites sont devenues très influentes dans le quartier », selon le rapport.

Interrogé par l’Agence France-Presse, l’imam a dénoncé « l’incompétence du gouvernement, qui ne sait pas dans quelle case nous mettre : salafisme, maintenant frérisme, alors que ce sont des trajectoires opposées (…) ». « J’ai appris aussi que je faisais de l’entrisme à travers mes actions sociales, de charité (…). Maintenant, même lorsqu’on veut faire le bien, c’est considéré comme de l’entrisme », a-t-il ironisé. « Ils nous mettent des cibles dans le dos », a-t-il encore affirmé, estimant que « ce rapport jette la suspicion sur les musulmans » et que « le gouvernement actuel prend une trajectoire qui est vraiment inquiétante pour l’avenir ».

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Le Monde avec AFP

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