En marge de la conférence « Choose Europe for Science » ce lundi 5 mai, Emmanuel Macron a annoncé vouloir débloquer 100 millions d’euros supplémentaires afin d’attirer en France les chercheurs du monde entier.
L’État va investir 100 millions d’euros « supplémentaires » pour attirer en France les chercheurs étrangers, notamment américains, « qui sont menacés » au moment où les États-Unis de Donald Trump diminuent les financements et les visas pour la science, a annoncé ce lundi 5 mai Emmanuel Macron.
Lors d’une conférence à la Sorbonne, prestigieuse université parisienne, le président français a dénoncé tout « diktat qui consisterait à dire qu’un gouvernement quel qu’il soit puisse dire « il est interdit de chercher ceci ou cela » », qu’il s’agisse de « la santé des femmes« , des « cyclones » ou du « climat ».
« Personne ne pouvait penser que cette très grande démocratie du monde, dont le modèle économique repose si fortement sur la science libre », « allait faire une telle erreur », a-t-il ajouté dans un attaque contre la politique de recherche de son homologue américain, qu’il n’a pas nommé.
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L’Europe, futur « refuge » des scientifiques chercheurs
« Face aux menaces », « l’Europe, oui, doit devenir un refuge », a ajouté Emmanuel Macron en lançant « un appel de la Sorbonne qui s’adresse à tous les esprits libres qui veulent œuvrer pour la science et défendre notre modèle ». Selon lui, « sans science libre, nous perdons (…) ce qui fait le cœur même des démocraties libérales occidentales ».
Il entend « permettre aux chercheuses, aux chercheurs du monde entier qui croient dans cette science libre, ouverte pour toutes et pour tous, de rejoindre l’Europe et de pouvoir en effet y travailler, y chercher et enseigner, eux et leur famille en toute liberté ».
Les 100 millions d’euros d’argent public supplémentaires pour les attirer seront financés par une réserve du programme d’investissement public France 2030 qui n’était jusqu’ici pas affectée, a précisé l’Elysée.
La plateforme internet « Choose France for Science » lancée par le gouvernement le 18 avril dernier a déjà « suscité plus de 30.000 connexions, dont un tiers depuis les États-Unis », a souligné le chef de l’État.
Il a aussi exprimé un soutien aux « propositions, y compris législatives, visant à mieux protéger les réfugiés scientifiques », dans une allusion apparente au texte de loi déposé par son prédécesseur socialiste François Hollande à l’Assemblée nationale.
Protéger les bases de données mondiales
Pour Emmanuel Macron, « ce qui est remis en cause aujourd’hui, principalement compte tenu du rôle pivot des États-Unis pour la science mondiale, ce sont les grandes plateformes de recherche structurantes à l’échelle planétaire, les bases de données essentielles en épidémiologie, en climatologie, qui risquent d’être arrêtées, rendues inaccessibles, voire dans certains cas irrémédiablement perdues pour la science ».
« La France et l’Europe ne peuvent pas laisser faire cela. C’est pourquoi il nous faut d’urgence mettre à l’abri ou recréer ces bases de données pour prendre le relais », a-t-il martelé.
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Il a appelé enfin l’Europe à « investir massivement » sur « une dizaine de chantiers du siècle », en matière de santé, d’espace, de quantique, d’intelligence artificielle, d’économie circulaire, de vieillissement, d’énergie nucléaire, de climat, d’électronique ou encore de lutte contre la désinformation.
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