Le journaliste français Patrick Cohen, devant le ministère de la Justice, place Vendôme, à Paris, le 14 février 2024. LUDOVIC MARIN/AFP
Patrick Cohen a annoncé, lundi 15 septembre, sur France 5, avoir demandé par voie d’huissier à obtenir l’intégralité de la vidéo diffusée par le média d’extrême droite L’Incorrect le montrant au restaurant avec son confrère Thomas Legrand et des responsables du Parti socialiste (PS). « Parce que nous n’avons rien à nous reprocher, nous avons adressé aujourd’hui par voie d’huissier une sommation pour obtenir les rushs », a déclaré le journaliste et éditorialiste dans l’émission « C à vous ».
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« L’huissier est passé ce matin au siège de L’Incorrect », a pour sa part affirmé Thomas Legrand, contacté par l’Agence France-Presse (AFP). Les images diffusées par le média « nécessitent des explications aux téléspectateurs de “C à vous”, à qui nous devons des comptes (…). Je le fais avec un peu de recul et de réflexion », a déclaré M. Cohen, dix jours après la diffusion des images.
Sur ces vidéos, Thomas Legrand déclare : « Nous, on fait ce qu’il faut pour [Rachida] Dati, Patrick [Cohen] et moi », ce qui a été interprété comme un parti pris à l’encontre de la ministre de la culture démissionnaire.
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« Dix points de montage visibles »
« L’une des séquences qui a été mise en ligne, d’une durée d’une minute [et] douze [secondes], a été coupée à dix reprises : dix points de montage qui sont visibles à l’œil nu », a commenté Patrick Cohen pour expliquer son besoin de voir les images dans leur intégralité. Il a également répété que c’est « le mécontentement des proches d’Olivier Faure [premier secrétaire du PS] à l’égard de [ses] éditos qui les a conduits à solliciter ce rendez-vous en particulier ».
Vendredi, le comité d’éthique de France Télévisions avait jugé que Patrick Cohen n’était pas en faute dans la séquence vidéo. De son côté, Thomas Legrand a décidé de renoncer à son émission hebdomadaire sur France Inter, mais il continuera d’intervenir à l’antenne de cette station.
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Dans un message adressé aux salariés, lundi, et consulté par l’AFP, la présidente de Radio France, Sibyle Veil, a dénoncé « ceux qui orchestrent une campagne de déstabilisation contre [le groupe public] ». « Il s’agit bien de cela, car la critique a perdu tout lien de proportion avec les faits », a-t-elle écrit, ajoutant qu’elle défendrait, mercredi devant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), « le travail de toutes les équipes de nos antennes ». Le régulateur doit auditionner cette semaine Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, et Mme Veil.
Le message de Sibyle Veil à ses salariés intervient en pleine guerre entre les médias de la galaxie Bolloré, dont la chaîne CNews, et Radio France, qui s’accusent mutuellement de parti pris politique autour de l’affaire. « Nous faisons face à un oligopole hostile », avait tonné Vincent Meslet, directeur éditorial de Radio France, dans le journal Le Parisien-Aujourd’hui en France, samedi.
« Ces gens deviennent fous », avait rétorqué, lundi matin, la vedette de CNews, Pascal Praud. Il a dénoncé une « offensive tous azimuts contre ce que les bien-pensants nomment la presse Bolloré, mais qui est tout simplement une presse libre et indépendante ». « Nous n’avons rien à voir avec un média d’opinion. Les critiques obsessionnelles ne doivent pas nous décourager », a pour sa part défendu la présidente de Radio France.
Le Monde avec AFP

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