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Le meurtrier présumé d’Aboubakar Cissé mis en examen pour « assassinat à raison de la race ou de la religion »

Le président de la mosquée Khadidja de La Grand-Combe, Salim Touazi, prie devant le cercueil d’Aboubakar Cissé. SYLVAIN THOMAS / AFP

Le meurtrier présumé d’Aboubakar Cissé, qui s’était rendu à la police en Italie trois jours après la mort de ce jeune malien de 22 ans dans la mosquée Khadidja de La Grand-Combe (Gard), a été mis en examen, vendredi 9 mai, pour « assassinat à raison de la race ou de la religion » et placé en détention provisoire, quelques heures après avoir été remis à la France, a annoncé le parquet de Paris.

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A son arrivée au palais de justice de Nîmes, Olivier Hadzovic a été présenté au juge d’instruction chargé de l’enquête pour son interrogatoire de première comparution. Il n’a pas été en mesure de faire des déclarations et sera interrogé ultérieurement, précise le parquet. Il a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.

Plus tôt lundi, la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, avait annoncé le transfert vers la France de ce mis en cause dans l’affaire de La Grand-Combe, un Français de 20 ans qui aurait agi, selon de précédentes déclarations de la magistrate, en raison d’une « envie obsessionnelle de tuer une personne ». « Il a été remis ce matin aux autorités françaises », avait confirmé à l’Agence France-Presse son avocat italien, Giovanni Salvietti. Interrogé sur l’état d’esprit de son client, Me Salvietti a ajouté : « Comme d’habitude, il s’exprime très peu. »

Ce silence n’est « en aucune manière une quelconque velléité d’obstruction ou de soustraction, mais une incapacité, à l’heure où je vous parle, de s’exprimer », a déclaré aux journalistes Adrien Gabeaud, un des avocats du jeune homme. Il n’a pas donné plus de détails, évoquant « notamment des raisons médicales » et « liées à son psychisme », et soulignant qu’il allait demander « un certain nombre d’expertises ». M. Gabeaud s’est refusé à « donner davantage d’éléments sur le fond du dossier », relevant toutefois « qu’aucune connotation à caractère terroriste n’a jamais été juridiquement envisagée ».

En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier d’Aboubakar Cissé, frappé de 57 coups de couteau le 25 avril dans la salle de prière de la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, s’était finalement rendu à la police italienne à Pistoia, près de Florence. Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, il a consenti à être remis à la France dans le cadre d’une procédure accélérée.

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« Meurtre aggravé par préméditation en raison de la race »

Une cérémonie de prière a eu lieu le 8 mai à Bamako en hommage à Aboubakar Cissé, dont le corps a été rapatrié dans son pays d’origine pour y être inhumé, en présence de proches et de responsables qui ont demandé aux autorités françaises que « la justice aboutisse » sur cet assassinat.

En France, des organisations et personnalités appellent à une marche dimanche à Paris pour dénoncer « la progression de l’islamophobie » et rendre hommage au jeune homme, arrivé en France vers l’âge de 15 ans et qui vivait depuis plusieurs années dans des conditions précaires à La Grand-Combe. « Il faut que tout le monde prenne part au combat pour protéger les musulmans de France », assure Sofia Tizaoui, secrétaire syndicale de l’Union syndicale lycéenne, une des organisations à l’initiative de la mobilisation.

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Olivier Hadzovic a « agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation (…). Les ressorts pour agir de l’agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels, l’envie de tuer quelqu’un, quelle que soit la cible », sur fond de « fascination morbide », avait déclaré Mme Gensac le 2 mai lors de son unique conférence de presse jusqu’à présent sur ce dossier sensible.

Rien ne permet pour l’heure d’expliquer pourquoi « il entre dans cette mosquée » et agresse cette personne précise, a insisté la magistrate, rappelant le témoignage d’une jeune femme qui avait signalé les contenus en ligne du futur meurtrier, où il avait fait part, depuis un an déjà, « d’envies de viol de femmes, de meurtres ou de viols de cadavre ».

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Le Monde avec AFP

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