Un soldat burundais décharge son matériel à son arrivée à l’aéroport de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le 5 mars 2023. ALEXIS HUGUET / AFP
Au Burundi, tout se passe comme si une personne et une seule était autorisée à parler de la guerre à laquelle participe un nombre – inconnu – de ses soldats déployés dans le cadre d’un accord de coopération militaire – secret – avec la République démocratique du Congo (RDC). De temps à autre, le président, Evariste Ndayishimiye, monte au front médiatique pour délivrer d’un ton martial la parole officielle sur ce conflit extérieur qui rejaillit sur le pays. « La crise congolaise a encore augmenté le niveau de surveillance de la population par ce régime de plus en plus dictatorial », s’inquiète un analyste burundais sous le couvert de l’anonymat.
Les critiques publiques se font rares, en effet. « Surtout dans la bouche des militaires », ajoute notre source au retour d’un voyage d’étude à Bujumbura. « Tout le monde sait pourtant que des soldats meurent au combat en RDC mais personne ne peut en parler. Certains, qui ont seulement évoqué la question dans des boucles WhatsApp privées, ont été arrêtés », affirme le chercheur. Les autorités doivent gérer les conséquences d’une intervention extérieure mal préparée.
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