Plusieurs habitants de Vivonne confient leur inquiétude depuis la disparition d’Agathe, 28 ans, qui était partie courir depuis le domicile de ses parents dans cette commune de la Vienne.
À Vivonne, la commune où Agathe a disparu alors qu’elle était partie faire de la course à pied, l’ambiance est à l’inquiétude. Quatre jours après la disparition de cette femme de 28 ans, le parquet de Poitiers a ouvert une information judiciaire contre X pour « enlèvement et séquestration », afin de « renforcer les moyens » d’investigation. Les recherches sur le terrain ont pris fin aujourd’hui.
Cette pratiquante expérimentée de frêle corpulence n’a plus donné signe de vie depuis qu’elle a quitté jeudi matin le domicile de ses parents à Vivonne, à 20km au sud de Poitiers, dans la Vienne, pour aller courir. Son père a donné l’alerte en ne la voyant pas revenir, alors que son téléphone ne répondait plus.
Christian, habitant de la commune, confie à BFMTV ressentir « une certaine méfiance, parce que l’on ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé. Est-ce que c’est un accident, un enlèvement, on ne sait pas. Les jeunes femmes commencent à s’inquiéter pas mal ».
Les plus âgées aussi, à l’instar de Madeleine, qui a changé ses habitudes depuis la disparition de la joggeuse. « Venir au marché par des petits raccourcis, je ne le ferai plus, parce qu’on ne voit personne. J’ai peur », affirme-t-elle.
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« Je suis touchée »
Roselyne, de son côté, est très émue: « je suis touchée, parce qu’on se met à la place de la famille, dans la douleur de ce qu’ils ressentent. Nous aussi on a des enfants et des petits-enfants ».
D’importantes opérations de recherches, infructueuses depuis jeudi, étaient menées jusqu’à présent dans le cadre d’une enquête pour « disparition inquiétante ». Le changement du cadre de la procédure, confiée désormais à un juge d’instruction, est « nécessaire » pour « renforcer les moyens de l’enquête judiciaire », a annoncé lundi le procureur de la République à Poitiers, Cyril Lacombe, sans rien dire d’une éventuelle piste privilégiée par les gendarmes.
90 signalements, une enquête ouverte pour enlèvement: 5 jours après sa disparition, Agathe toujours recherchée
Il va permettre « de poursuivre les investigations techniques, les analyses (ADN, numériques), les auditions, les perquisitions », a expliqué le procureur. De jeudi à samedi, une large zone de 100km2 a été ratissée par une centaine de gendarmes, épaulés par des militaires, des sapeurs-pompiers, des agents de la protection civile et des membres du club sportif de la disparue.
Depuis dimanche, les recherches se sont resserrées sur un secteur d’environ 3km2 autour de Vivonne, et ont continué lundi avec une centaine de gendarmes aidés par des chiens.
Vigilance des habitants
Dans ce contexte, Isabelle est plus vigilante depuis la disparition d’Agathe, notamment car elle a un fils de 14 ans. Elle affirme à BFMTV qu’elle va davantage le chercher au collège et lorsqu’elle ne peut pas le faire, elle s’assure qu’il est bien rentré. Lui-même « se sent moins en sécurité quand il rentre du collège à pied, il fait plus attention à ce qu’il se passe autour », raconte-t-elle.
Laëtitia, employée dans le bureau de tabac de la commune, observe que les clients lui parlent beaucoup de la disparition d’Agathe et expriment leur inquiétude. Elle constate « énormément d’inquiétude, c’est normal, c’est une personne de la région ».
« J’entends les jeunes filles, même plus âgées, dire: ‘je me promenais souvent avec mon fils mais maintenant je rentre chez moi' », assure-t-elle.
À l’inverse, Angélique refuse de céder à la crainte. « Ça ne m’inquiète absolument pas. Je me promène rarement seule, si je vais me promener, j’ai un de mes chiens donc ça rassure, mais même sans, je vais me promener quand même ». Des personnes qui rôdent, « on en voit partout », « quelle que soit la région », souligne-t-elle.
Selon nos informations, l’appel à témoins lancé vendredi avait permis de recevoir 140 signalements mardi.
Marie Gentric et Jérémy Paoloni avec Sophie Cazaux
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