YIMENG SUN
Pour Laura (le prénom a été modifié), 24 ans, emménager en colocation à Paris avec une amie est d’abord la promesse d’« une pyjama party chaque soir ». Sur le papier, les copines, qui se sont rencontréesen école d’ingénieur, ont tout pour que cela se passe bien : des postes dans la capitale, des vies de célibataires, un appartement de 70 mètres carrés, avec un grand salon et deux chambres séparées. Rapidement, elles accordent même leurs violons sur leur vie sentimentale : chacune d’elles commence à fréquenter un garçon.
« On a 24 ans, donc au départ ce n’était pas sérieux, et on trouvait ça drôle de ramener nos deux “plans culs” à l’appart en même temps », se souvient l’ingénieure, habituée des colocations depuis le début de ses études. Chacune invite plusieurs fois par semaine son compagnon à dormir. Mais le copain de son amie est présent presque sept jours sur sept, et leur couple prend de plus en plus de place.Le malaise de Laura grandit.
Il y a ces disputes quotidiennes des amoureux dans les parties communes, et puis la « problématique des ébats ». De sa chambre mal isolée, Laura est souvent réveillée par les échos de la vie sexuelle manifestement « épanouie » de sa colocataire. Un matelas grinçant, des douches nocturnes, des déplacements dénudés dans l’appartement la poussent à conclure qu’elles n’ont « pas la même notion de l’intimité ». « On en a parlé, mais on ne se comprend pas », dit Laura dans un soupir. Difficile pour les jeunes actives de trouver le bon équilibre entre leur amitié cohabitante et leurs relations de couple respectives.
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