Le Haut-commissaire à la Stratégie et au Plan déplore un accord « inégal et déséquilibré » alors que les États-Unis et l’Union européenne se sont entendus sur des droits de douane à 15%.
Le compte n’y est pas (encore). Invité de Franceinfo ce lundi 28 juillet, le Haut-commissaire au Plan et à la Stratégie, Clément Beaune, a considéré que l’accord sur les droits de douane, conclu entre les États-Unis et l’Union européenne dimanche, était « inégal et déséquilibré » et appelé les Européens à ne « pas être les Télétubbies du commerce international ».
Alors que Donald Trump menaçait d’augmenter les taxes à 30% dès le 1er août, Bruxelles et Washington ont enfin conclu un accord commercial prévoyant des droits de douane de 15% sur les exportations européennes en direction des États-Unis.
Clément Beaune, lui, voit « le verre un quart plein et trois quarts vides ». Il souligne d’abord quelques aspects positifs, notamment « la stabilité que va permettre cet accord ». « Beaucoup d’entreprises disaient avoir besoin de savoir pour investir, pour commercer avec les États-Unis », a-t-il ajouté.
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L’aéronautique préservé
Le Haut-commissaire au Plan s’est aussi félicité « de la « fermeté », dont la France a fait preuve vis-à-vis de la Commission européenne.
« Nous avons des intérêts directs qui ont été préservés, je pense à l’aéronautique, qui est un de nos produits d’exportation majeurs vers les États-Unis. Là, il n’y a, semble-t-il, pas de droits de douane imposés à l’industrie aéronautique, ce qui est une bonne nouvelle ».
« L’Europe n’a pas assumé sa force »
Passées la fin des incertitudes et la préservation de certains secteurs clés, Clément Beaune ne mâche pas ses mots envers la commission européenne. « L’Europe n’a pas assumé sa force. Nous sommes la première puissance commerciale mondiale. Nous sommes plus important comme marché, comme nombre de citoyens et de consommateurs que les États-Unis », a-t-il appuyé.
Le Haut-commissaire à la Stratégie et au Plan dénonce même « un acte de faiblesse » de la Commission européenne. « L’Europe a tardé dans les négociations, elle a peut-être été moins crédible que d’autres dans les représailles », a-t-il considéré.
Considèrant que « ce n’est pas la fin de l’histoire », Clément Beaune espère que l’Europe pourra sévir, notamment sur « la question des services qui va évidemment, je l’espère, faire l’objet de négociations ». « Sinon on regardera les États-Unis comme un grand-frère à qui il faut céder », a-t-il alerté. « Il faut que l’Europe accélère, se bouge parce qu’on ne peut pas être les Télétubbies du commerce international », a-t-il conclu.
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