Depuis plusieurs semaines, la situation est devenue invivable pour la gérante du restaurant du Camping Terra Verdon. Cette dernière dénonce une « intimidation constante » de la part du groupe Ciela Village à qui appartient le camping pour la faire partir.
Pour Meryl Bertrand, cette saison estivale devait être on ne peut plus normal. La jeune femme a pris en gérance depuis avril et jusqu’à la fin septembre le restaurant du camping Terra Verdon à Castellane (Alpes-de-Haute-Provence). Mais après plusieurs changements de direction, le groupe lui demande de partir depuis plusieurs semaines, sans raison.
Selon elle, « les relations avec le siège se sont tendues et se sont dégradées très rapidement, en une semaine ». Elle « reçoit une mise en demeure » lui demandant « de quitter les lieux sous 8 jours ».
« Je suis liée contractuellement avec ce groupe et il était hors de question de partir sans raison », explique-t-elle.
« C’est toujours impressionnant car c’est un grand groupe et le dialogue est fermé donc ne sachant pas quoi faire, j’ai pris une avocate pour avoir de l’aide et pouvoir me défendre », annonce Meryl Bertrand.
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« On a essayé de débaucher mon personnel »
Depuis, les choses n’ont cessé de s’envenimer. « On a essayé de débaucher mon personnel, on m’a fait une très mauvaise publicité, au bout d’une journée mon personnel venait me voir en me disant ‘mais il paraît que vous ne payez pas, qu’il ne faut pas travailler ici' », explique la jeune femme.
« J’avais beau expliquer la situation ils préféraient partir ailleurs en me disant ‘je vais trouver une saison plus tranquille’ et je ne peux pas leur reprocher », dénonce la gérante qui aujourd’hui travaille sept jours sur sept pour ouvrir le restaurant avec un seul collaborateur.
Mais selon elle, tout est fait pour lui gâcher sa saison: « j’avais des retours de clients qui me disaient qu’à la réception, on leur disait de pas aller au restaurant ». Plusieurs autres évènements similaires sont apparus autour de son lieu de travail. Comme le cas de l’équipe d’animation qui « a commencé à faire des animations ailleurs que devant le restaurant ». « Normalement on travaille en osmose (…) dans un camping le restaurant et l’animation c’est le poumon de la structure », explique-t-elle.
Une « intimidation constante » et « malhonnête »
« J’avais une carte de pizzas, de paninis, j’ai aujourd’hui deux food trucks devant le restaurant qui font toute ma carte à prix cassés sur ma terrasse », décrit Meryl Bertrand.
« On essaie de m’asphyxier et j’arrive à un moment où j’ai des charges conséquentes, il y a un gros loyer, et j’ai constamment des visites dans le restaurant pour me dire de partir », s’agace la jeune femme qui évoque une « intimidation constante » et « malhonnête ».
Impuissante face à cette situation, Meryl Bertrand a décidé de faire appel à une avocate et ne compte pas laisser l’affaire se tasser.
« Il y a eu un changement de direction avec une politique de traitement différente de celle des prédécesseurs avec un étouffement volontaire de la société par divers agissements qui sont potentiellement qualifiables de concurrence déloyale », explique l’avocate Maitre Emmanuelle Massol.
« On a des preuves de débauchages et de mise en place de camions concurrents donc ce sont des agissements potentiellement critiquables et qui, en tout cas, étouffent l’établissement de façon patente », poursuit l’avocate.
Contacté non sans difficultés, une réponse du groupe Ciella village est toujours attendue concernant cette situation.
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